La mécanisation est très poussée : plus de 120 000 tracteurs, 47 000 corn-pickers ; l'Aquitaine est, dans ce domaine, au premier rang des Régions françaises. L'irrigation, objectif prioritaire de la politique d'aménagement régional, concerne 13 p. 100 de la SAU, soit deux fois plus qu'en 1970. Cette meilleure utilisation de l'eau a permis des accroissements spectaculaires de la production : 50 p. 100 en volume depuis 1970, mais seulement 10 p. 100 en valeur réelle, en raison de la baisse de prix en francs constants après 1973, et un progrès des rendements : 75 quintaux à l'hectare pour le maïs-grain, contre 23 vers 1960.

Au niveau local, l'inauguration d'un réseau d'irrigation couvrant 500 ha dans la région de Sarlat, en septembre 1987, permettra de rentabiliser au maximum la culture de tabac en favorisant la reconversion du tabac brun en tabac blond de Virginie et donnera l'impulsion à la culture du maïs et du soja pour l'alimentation animale.

Suède et Finlande, devenues importatrices nettes de bois pour la pâte à papier, sont clientes de l'Aquitaine. Bordeaux, devenu premier port français exportateur de bois (800 000 tonnes par an), s'est équipé pour ce type de transport : une façon de compenser en partie la fermeture des raffineries.

Le gaz naturel découvert à Buzy-Asson, à 20 km à l'est de Pau, ne freinera pas le déclin du bassin de Lacq. La centrale thermique d'Artix a fermé ses portes trente ans après son inauguration, qui avait eu lieu en 1957.

Alors que l'érosion des industries traditionnelles se poursuit, l'Aquitaine devient un pôle d'attraction pour l'industrie pharmaceutique nationale : 35 entreprises emploient 4 000 salariés et réalisent 30 p. 100 des exportations françaises de médicaments. La Cofaz choisit la presqu'île d'Ambès pour implanter sa nouvelle usine d'engrais azotés, à proximité de la clientèle agricole du grand Sud-Ouest... et du marché espagnol.

Le trafic du port de Bordeaux est tombé en 1986 à 9,2 millions de tonnes (10,7 en 1985). Les hydrocarbures comptent désormais pour moins de la moitié ; les produits agricoles occupent la première place.

Auvergne

« Placée au centre de gravité de l'Europe » selon les termes de Valéry Giscard d'Estaing, l'Auvergne devrait devenir « le grand carrefour des axes de communication européens ». La liaison autoroutière Clermont-Paris sera terminée en 1989 et l'on parle déjà des axes Paris-Méditerranée et Bordeaux-Lyon, se croisant en Auvergne. La vocation européenne du président du Conseil régional d'Auvergne sera peut-être déterminante pour le désenclavement routier d'une région dont les potentialités pourraient s'épanouir avec l'ouverture du grand marché unique européen.

En attendant, rarement Région aura été autant touchée par la crise. Le secteur industriel n'en finit pas de subir les conséquences de la restructuration d'une France en mutation : Dunlop est passé sous contrôle japonais, Michelin, Ducellier, Cégédur suppriment des emplois.

Dans une région où l'élevage représente les 4/5 de la production agricole, les producteurs souffrent des mesures de restriction décidées à Bruxelles.

La Compagnie fermière de Vichy (filiale à 86 p. 100 du groupe Perrier) associée à Intercontinental et à Shiseido, entreprise japonaise figurant au troisième rang mondial des cosmétiques, compte faire de la station thermale le premier complexe de remise en forme d'Europe d'ici trois ans. Coût de l'opération : 300 millions de francs.

Bourgogne

En un an, entre 1985 et 1986, le chômage a augmenté de 10 points. Le Creusot se remet difficilement de la faillite de Creusot-Loire, d'autant plus que Framatome annonce le transfert d'une partie de ses activités à Chalon. Michelin et Potain-Poclain marchent au ralenti à Montceau-les-Mines. Paradoxalement, dans le bassin houiller, les résultats de l'exploitation minière semblent les moins mauvais ; certes, les effectifs des houillères de Blanzy sont passés de 1617 à 1331 salariés, mais la production s'est élevée de 850 000 tonnes à 920 000 tonnes de charbon et le rendement-fond atteint 3 300 kg par mineur et par jour.