Journal de l'année Édition 1982 1982Éd. 1982

Électroménager, électronique grand public, textiles, habillement constituent des domaines où la présence étrangère est criante. La reconquête du marché intérieur — d'aucuns préfèrent parler d'aménagement — est mise à l'ordre du jour.

Une certaine reprise, soutenue par la croissance de la consommation, dans la seconde partie de l'année, génère une relance de la progression du taux de pénétration des importations. Cela illustre l'insuffisante compétitivité des produits français sur leur propre marché, les méfaits d'une inflation excessive par rapport aux concurrents, une inadaptation de l'appareil productif et commercial à l'évolution de la demande nationale et étrangère.

Géographiquement, l'excédent de la balance commerciale triple presque sur l'Afrique (18 milliards de F). Évolution spectaculaire avec le Nigeria, où les ventes françaises s'accroissent de 62 % (9,2 milliards de F). Avec l'Asie, le déficit (71 milliards) s'attache fortement aux pays pétroliers, l'Arabie Saoudite venant en tête avec – 55 milliards de F. L'écart se creuse encore avec le Japon : 9,3 milliards de déficit, soit 2,2 milliards de plus en une année.

La balance se dégrade avec l'Europe de l'Est (de – 2,6 à – 5,9 milliards au total), dans les relations avec la Roumanie, la Tchécoslovaquie, mais surtout avec l'URSS, le déficit avec celle-ci passant de – 4,6 à – 8,4 milliards de F. En revanche, excellente tenue des échanges France-RDA.

Avec les États-Unis, le déficit est stoppé dans son ascension et même contenu à – 23 milliards de F, en raison d'un développement des ventes françaises de 46 %, qui s'établissent à 30 milliards.

Le déséquilibre avec les pays industrialisés, en défaveur de la France, trouve une éclatante image sur la CEE. Le déficit s'élève à 30 milliards de F avec les partenaires du Marché commun. Il s'inscrit à près de 23 milliards avec la RFA, plus de 13 milliards avec les Pays-Bas.

Sans doute, l'excédent est-il meilleur avec le Royaume-Uni (+ 3,4 milliards), gagnant 1,4 milliard de F. Mais il s'effrite de 5,3 à 3,8 milliards sur l'Italie.

Alarme

Depuis l'automne 1981, la tendance est à la détérioration, sous l'effet d'un double mouvement avec l'extérieur : achats en flèche et ventes stagnantes. L'excédent agricole se rétrécit. L'équilibre est juste réalisé dans les échanges industriels. Les signatures de grands contrats se ralentissent.

La reprise des économies dans le monde se fait attendre. Les réalignements monétaires du 5 octobre 1981, au sein du SME, ne donnent au franc français qu'une bouffée d'oxygène vite contrariée par l'inflation galopante et la croissance des charges et coûts de production. Des achats de précaution ont lieu au printemps 1982. Les rumeurs d'un nouveau réajustement se font de plus en plus sonores. Huit mois après la précédente, intervient la dévaluation du 12 juin. Le dollar, fin juin, est coté à son record historique de 6,90 F. Pour les cinq premiers mois de 1982, c'est presque 32 milliards de F de déficit extérieur.