Paris garde la primauté pour les livres illustrés contemporains, habillés de belles reliures : 125 000 F pour Lautréamont par Dali (reliure Paul Bonet) ; 350 000 F pour Cirque de l'étoile filante de Georges Rouault (Hôtel George-V à Paris le 4-VI-1982).

Enchères spectaculaires également pour les verreries des époques 1900 et 1930, notamment pour une amphore de Galle vendue 1 150 000 F (le 9 décembre à Drouot), mais forte montée des cotes pour les œuvres des frères Daum « ces verriers ivres de couleurs », dont une dizaine de pièces ont dépassé 100 000 F au cours d'une dispersion exceptionnelle, avec un record à 475 000 F pour un vase d'inspiration naturaliste (Monte-Carlo, 17 avril 1982).

Tendances nouvelles

D'autres secteurs de la curiosité renforcent leur position, notamment les instruments scientifiques, les objets de marine, les pipes, les souvenirs historiques (250 000 F pour le masque mortuaire de Chopin), les jouets anciens et les poupées, avec un record mondial pour une pièce rarissime de 56 cm en parfait état avec ses vêtements d'origine adjugée 240 000 F (le 19 mars 1982 à Drouot).

Dans le domaine du mobilier classique, les chefs-d'œuvre des ébénistes du xviiie s. restent des valeurs sûres dans les hauts de gamme, mais les cotes des productions courantes sans originalité particulière subissent des tassements. En revanche, les bureaux plats, les secrétaires et les fauteuils estampillés sont toujours aussi recherchés : 680 000 F pour deux fauteuils à dossiers carrés commandés en 1786 pour la cour d'Angleterre ; 1 100 000 F pour une commode de Riesener destinée au Petit Trianon (où elle va revenir grâce à la préemption des Musées nationaux) ; 2 500 000 F pour un bureau plat de Joseph Baumhauer d'époque Louis XV mais déjà de style Louis XVI.

Les meubles Empire en acajou gardent la cote et le mobilier Charles X en bois clair à incrustations continue à progresser.

Les meubles des grands créateurs Art déco poursuivent une ascension sans défaillance depuis dix ans.

Un bureau de Ruhlmann en ébène de Macassar s'est vendu 850 000 F à Enghien, le 5 novembre 1981, et 600 000 F, un canapé en forme de pirogue, également à Enghien, le 21 mars 1982. Une coiffeuse et son fauteuil dessinés par Ruhlmann et laqués par Dunand ont atteint 990 000 F, le 19 avril 1982, chez Sotheby à Monte-Carlo.

Enfin, une nouvelle tendance commence à se faire jour : le style design des années 50, qui atteint déjà des cotes respectables pour les pièces les plus remarquables où des structures métalliques soutiennent des éléments d'Altuglas.

Tableaux et dessins anciens

– Tiepolo, L'enlèvement de Déjanvie, encre et lavis (19 × 27) : 63 000 F, Drouot, 23-III-82.

– Jean Berain, Costume pour un divertissement (destiné au duc de Chartres), aquarelle (35 × 26) : 14 000 F, Drouot, 26-IV-82.

– Fragonard, Pan et Syrinx (49 × 59) : 490 000 F, Drouot, 23-III-82.

– Greuze, Jeune fille de dos, toile (47 × 38) : 175 000 F, Drouot, 29-IV-82.

– Carmontelle, Portrait de la comtesse de Polignac, plume aquarelle pierre noire et sanguine (31 × 18) : 90 000 F, Drouot, 21-IV-82.

– Murillo, San Salvator de Horta (178 × 190) : 1 900 000 F, Drouot, 19-XI-81.

– Prud'hon, La vertu aux prises avec le vice, toile (43 × 35) : 98 000 F, Drouot, 21-IV-82.

– Liotard, Le déjeuner du fils du peintre, vers 1770 (63,5 × 70,9) : 3 000 000 F, Sotheby-Londres, 9-XII-81.

– C. J. Vernet, Paysage près de Tivoli (98 × 133) : 600 000 F, Sotheby-Monte-Carlo, 13-VI-82.

Tableaux et dessins modernes

– Wols (dit, O.W. Schültze — 1913-1915), encre de Chine relevée d'aquarelle (29 × 33) : 65 000 F, Espace Cardin, 26-IV-82.

– Renoir, La voile blanche, 1882 (46 × 55) : 1 100 000 F, Drouot, 23-IV-82.

– Gromaire, Le pêcheur, aquarelle (42 × 32) : 32 000 F, Drouot, 26-XI-81.

– Utrillo, Église en Charente (60 × 72) : 66 000 F, Lyon, 1-XII-81.

– Sisley, Le chemin montant (64,5 × 50) : 900 000 F, Drouot, 11-XII-81.

– Vlaminck, Village au champ de blé (60 × 73) : 270 000, Drouot, 7-XII-81.