Livrées sans merci au business, aux voitures, aux pollutions, aux taudis et autres ghettos, les métropoles américaines ne cessaient, récemment encore, de se dépeupler. Or, voilà que certains cherchent désormais à vivre en ville et non plus seulement à venir y travailler, pour s'en retourner précipitamment, chaque soir, dans une banlieue résidentielle. D'une certaine manière, c'est peut-être l'amorce d'une révolution.

Rénovation

Pour le moment, une chose au moins est certaine : le visage des grandes cités américaines se modifie rapidement, s'urbanise, s'humanise.

Deux phénomènes actuels en témoignent :
– d'est en ouest, une explosion de quartiers neufs tournent résolument le dos au zoning fonctionnel. Comme dans les villes européennes, jugées plus vivables, on y construit, côte à côte, bureaux, boutiques, hôtels, appartements, voire maisons individuelles. C'est le cas notamment d'Embarcadero Center, à San Francisco, de Peachtree Center, à Atlanta, ou de Renaissance Center, à Détroit. Mêmes centres urbains, sur un schéma identique, à Baltimore, Kansas city, Chicago, Houston ou Denver, où les architectes s'appliquent à apprivoiser la stricte architecture moderne des années 60. Jusqu'à l'immense ville plate de Los Angeles, qui veut se donner, à Bunker Hill, un cœur humain, d'où les voitures seraient bannies ;
– au même moment, la rénovation des vieux quartiers (parfois à peine cinquantenaires !) bat son plein. Et il ne s'agit pas seulement de lofts (entrepôts) pour artistes en veine d'originalité. Au pays de l'innovation, aussi, on rénove allègrement : à San Francisco, une fabrique de chocolat devient grand magasin ; à Salt Lake City, une gare de trolley se transforme en Bourse des loisirs ; à Cleveland, comme à New York, des bâtiments industriels se recyclent en théâtres.

Phénomène de société, comme on le dit. Trop tôt toutefois, pour déceler si cette tendance est en train de s'installer durablement, sous la pression conjuguée de la hausse du prix de l'essence et de l'inflation des prix immobiliers et des taxes locales à la périphérie des villes

Le Patrimoine mondial

L'Unesco inscrit vingt-six nouveaux sites naturels et culturels à la liste du Patrimoine mondial (Journal de l'année 1980-81). En France : le palais et le parc de Fontainebleau ; le château et le domaine de Chambord ; la cathédrale d'Amiens ; le théâtre antique et l'arc de triomphe d'Orange ; les monuments romains et romans d'Arles ; l'abbaye cistercienne de Fontenay. À l'étranger, parmi quelques sites sélectionnés, on retiendra : le parc national des Glaciers en Argentine, les ruines de Guirigua au Guatemala ; la médina de Fès au Maroc ; le parc national d'oiseaux du Djoudj et le parc de Niokol o-Koba au Sénégal.