Le décret tempère fortement la possibilité donnée aux firmes pharmaceutiques de moduler constamment le prix des médicaments pour tenir compte des effets de l'inflation.

Enfin, il est créé au ministère de la Santé et de la Sécurité sociale une commission de la transparence, essentiellement consultative, qui se substitue à la commission précédemment chargée de fixer les prix de remboursement. Outre la Direction de la pharmacie au ministère de la Santé et la Direction de la Sécurité sociale, membres de droit, les autres membres de la commission de la transparence sont désignés par le ministère.

Objectifs

Un Institut du médicament — le premier de ce genre en France — est fondé à Tours, sous l'impulsion du professeur P. Maupas (décédé le 6 février 1981), doyen de la faculté de pharmacie de cette ville. Cette structure de recherche originale est née d'un accord entre l'université et le Groupement régional des établissements pharmaceutiques industriels du Centre (GREPIC), qui fabrique environ un quart des médicaments français et représente 20 % du chiffre d'affaires de l'industrie pharmaceutique française. L'Institut est financé conjointement par les deux partenaires et également par une subvention du conseil régional.

Pluridisciplinaire, groupant des médecins, des pharmaciens, des vétérinaires et des chercheurs scientifiques, il vise trois objectifs distincts : un enseignement sur deux ans, aboutissant au diplôme de préparateur en pharmacie industrielle ; l'expertise du médicament tant au niveau biochimique que dans ses aspects cliniques (innocuité et efficacité) ; et enfin la participation à la préparation des dossiers d'autorisation de mise sur le marché. Le but à long terme est d'arriver à délivrer des visas de spécialités pharmaceutiques de valeur internationale.

Consommation

Selon un travail réalisé par le SNIP, à partir de données fournies par l'INSERM, l'INSEE et les statistiques de la Sécurité sociale, la consommation pharmaceutique en France est liée à l'âge et à ses pathologies spécifiques. Elle est maximale dans les régions où la somme des pourcentages des personnes âgées de moins de 40 ans et de plus de 50 ans est supérieure à la moyenne nationale (celle-ci étant égale à 35,17 % de la population totale). À l'inverse, dans les régions où le pourcentage d'habitants d'âge moyen est le plus élevé, la consommation des médicaments est inférieure au chiffre moyen national, ainsi que la densité des médecins et des structures de soins. Il n'y a pas de relation directe entre le taux de consommation médicamenteuse et la densité démographique, puisque le Limousin et le Poitou-Charentes, peu urbanisés viennent en tête pour la consommation des anxiolytiques et des antidépresseurs. De même, il n'y a pas de corrélation significative entre le revenu par tête et la consommation pharmaceutique. Cette consommation a représenté en 1979 environ 13,5 milliards de F pour l'ensemble du territoire français.

Les nouveaux médicaments

Les inhibiteurs du calcium, après les bêta-bloquants (qui inhibent l'action de l'adrénaline sur certains récepteurs du système sympathique), sort utilisés désormais de plus en plus pour traiter les affections coronaires. La contraction des muscles lisses des vaisseaux sanguins et du muscle cardiaque est provoquée par l'arrivée massive de calcium dans la fibre musculaire. Les inhibiteurs du calcium, en freinant la contraction, réduisent les besoins du myocarde en oxygène et facilitent la vasodilatation coronarienne. Deux médicaments anticalciques, la nifédipine et le diltiazem, ont été expérimentés avec succès à l'Institut de cardiologie de Montréal, à l'université de Kyushu (Japon) et à l'hôpital Broussais à Paris. On songe à utiliser également les inhibiteurs du calcium pour améliorer la convalescence après intervention chirurgicale en cardiologie.

Ostéoclastes

Diverses affections osseuses, se traduisant par des déformations, des fractures, des raideurs articulaires, résultent d'un excès de cellules spécifiquement responsables de la destruction du tissu osseux : les ostéoclastes. Au cours d'un colloque sur les thérapeutiques d'aujourd'hui et de demain, réuni à l'Institut des sciences de la santé, à Paris (nov. 1980), on a présenté de nouveaux médicaments, les diphosphonates, susceptibles d'inhiber l'activité des ostéoclastes. De formule chimique simple et peu coûteux, les diphosphonates sont efficaces dans la maladie osseuse de Paget et leurs propriétés thérapeutiques ont été confirmées pour certaines métastases cancéreuses. Les diphosphonates se fixent sur le calcium osseux, et leurs effets stabilisants se poursuivent de longs mois après l'arrêt du traitement.

Antiviral

La mise au point de médicaments immunostimulants ouvre un nouveau chapitre dans la thérapeutique antivirale. Capables de stimuler l'activité des cellules sanguines qui reconnaissent et détruisent les antigènes (macrophages et lymphocytes B et T), ces substances potentialisent également la production de l'interféron (Journal de l'année 1979-80) et des lymphokines. Les lymphokines, produites par les lymphocytes, jouent un rôle décisif dans le rejet des greffes.