Seul, le principe est acquis d'installer en 1983 en Europe « des systèmes américains lancés du sol comprenant 108 lanceurs Pershing-2 et 464 missiles de croisière lancés du sol, tous dotés de charges nucléaires uniques ».

Controverse

À Paris, le parti communiste mobilise ses militants contre cette décision et il interpelle le gouvernement dans une motion de censure déposée à l'Assemblée nationale où il accuse la France de s'être « rendue complice d'une injustifiable décision de l'OTAN » qui « rompt l'équilibre des forces en Europe ». Le 20 décembre 1979, l'Assemblée nationale repousse la motion de censure du PCF, au cours d'un débat où le premier secrétaire du PS, François Mitterrand, dénonce « la surenchère sur les positions soviétiques » et où le Premier ministre, Raymond Barre, réaffirme l'indépendance de la dissuasion française et sa spécificité.

De telles discussions relancent, notamment dans la presse, la controverse ouverte, l'été précédent, par le Nouvel Observateur du 20 août 1979 où deux experts, le général (cadre de réserve) Georges Buis et Alexandre Sanguinetti, ancien ministre gaulliste, ont préconisé, malgré « les risques d'une Europe franco-allemande », un rapprochement militaire des deux pays qui n'exclurait pas une certaine intégration nucléaire sous une forme restant à déterminer.

Socialistes et communistes sont unanimes, mais chacun pour soi, à condamner cette éventualité, en affirmant, les premiers, que « la force de dissuasion est celle du sanctuaire national ou elle n'existe pas » et, les autres, qu'il s'agit d'« une lourde menace pour la paix ». Toutefois, le 27 janvier 1980, au Club de la presse d'Europe 1, Michel Poniatowski, ancien ministre de l'Intérieur, proche de Valéry Giscard d'Estaing, se prononce pour la création d'une force nucléaire européenne qui conduirait les autres pays européens, appuyés par la force nucléaire française et britannique, à ce qu'il appelle « une désotanisation ».