La prolifération des publications portant le titre d'une émission de télévision entraîne une condamnation de la part de la Fédération nationale de la presse pour utilisation abusive de la position privilégiée du monopole. En fait, chaque chaîne a la possibilité de commercialiser ses émissions, permettant ainsi à des publications de bénéficier d'une énorme publicité. Le dossier est confié au Haut Conseil de l'audiovisuel.

On remarque une tendance qui s'intensifie : la diversification des activités au sein d'une société de presse. La Compagnie luxembourgeoise de télédiffusion — qui contrôle RTL, détient 51 % du capital de Télé-Star, 42 % de celui du quotidien dijonnais le Bien public, 8 % de celui de la Compagnie européenne de publication — crée une société d'investissements, France Audiovisuelle Presse, au capital de 4 millions, pour gérer ses intérêts dans la presse et l'audiovisuel. Europe 1 détient 50 % du capital de Groupe Média (Jacinthe, 20 Ans, Enfants Magazine), 15 % du capital de F Magazine, 50 % de la société d'édition de périodiques sportifs (France-Football, France-Foot 2), mais la station cède à Hachette ses parts dans la société Sigide (48 %) qui exploite le Journal du dimanche. Avec la création du Monde de la musique et de Musiques, le Monde et Télérama pour le premier titre et le Point pour le second tentent une incursion dans le domaine musical.

Les représentants des États membres de l'UNESCO réunis à Paris pour la 20e session de la conférence générale étudient le dossier « projet de déclaration sur les principes fondamentaux concernant la contribution des organes d'information au renforcement de la paix et de la compréhension internationale et à la lutte contre la propagande belliciste, le racisme et l'apartheid ». Ce projet, déjà étudié à Nairobi en 1976, avait été rejeté, la référence au rôle des États dans le contrôle de l'information ayant été jugée dangereuse. Finalement, un texte de compromis, présenté par le directeur général de l'UNESCO, Amadou Mahtar M'Bow, est adopté le 22 novembre 1978. Il porte notamment sur la libre circulation de l'information, les responsabilités et les devoirs des organes de presse, la protection des journalistes, la participation des organes d'information à l'éducation des jeunes dans un esprit de paix et la connaissance des versions des faits présentées par les États.

Des attentats, qui provoquent l'indignation, sont commis contre des journalistes — Jean Dutourd et Yves Mourousi — et contre plusieurs journaux : Rivarol, le Matin, le Monde. À Longwy, 19 journalistes sont retenus, le 22 février, par des manifestants CFDT, dans le relais de la télévision.

La presse, toujours soucieuse des atteintes à sa liberté, déplore diverses manifestations d'hostilité. Jacques Roger, rédacteur en chef du quotidien communiste la Marseillaise, est molesté par des policiers. Deux journalistes de Nice-Matin et du Provençal sont longuement entendus par la police de Bastia pour avoir assisté à une conférence de presse du FLNC. Alain Bobbio, directeur du journal Rouge, est interpellé dans une affaire de contrefaçon de l'Est républicain : Lip républicain. La procédure expéditive dont il est l'objet et qui contraste avec bien d'autres provoque une certaine émotion. Claire Brisset, collaboratrice du Monde, est détenue pendant six heures dans des conditions inadmissibles à Libreville, avant d'être expulsée par les autorités gabonaises, et Francis Puyalte, de l'Aurore, est aux prises avec les autorités algériennes.

Les journalistes payent cette année un lourd tribut à leur mission d'information : la police secrète du tyran ougandais Idi Amin Dada fusille Arle Lemberg et Karl Bergman, des journaux suédois Expressen et Svenska Dagladet, Wolfgang Stiens, du magazine allemand Stern, et le photographe Hans Bollinger, de l'agence Gamma. Un journaliste américain, Joe Alex Morris, est tué en Iran, William Stewart, journaliste de la chaîne américaine ABC est abattu, à Managua, par un soldat de la Garde nationale et André Pautard, envoyé spécial de l'Express, est blessé au Sud-Liban.

Fusion

Caractère-TPG, bimestriel destiné aux imprimeurs et aux professionnels des arts graphiques (17 octobre 1978).

Procès

La cour d'appel d'Amiens, estimant qu'il y a prescription puisque les faits remontent à plus de trois ans, déclare « éteinte l'action publique » dans l'affaire des écoutes du Canard enchaîné. Le journal se pourvoit en cassation.