Quelques jours plus tard, le 29 mars, le Premier ministre turc a également reçu une délégation du patriarcat arménien-grégorien d'Istanbul, conduite par le patriarche lui-même, Mgr Chnork Khalousthyan.

Chypre

Après la mort de l'ethnarque Makarios, survenue le 3 août 1977, un nouvel archevêque de l'Église autocéphale de Chypre a été élu en la personne du métropolite Chrysostome. Élu le 12 novembre, au terme d'une élection en trois temps qui a fourni un collège électoral de 78 membres (44 laïcs, 22 membres du clergé, les supérieurs des 6 monastères de l'île et les 6 évêques du Saint Synode), il est intronisé le 13 novembre en la cathédrale Saint-Jean de Nicosie en présence du président de la République, Spyros Kyprianou.

Au cours de la cérémonie, le métropolite Chrysostome déclare que l'Église de Chypre « poursuivra sa mission en coopérant étroitement avec le gouvernement légal, jusqu'à ce que le problème national soit résolu de manière équitable et permanente ». Et il ajoute : « L'Église n'acceptera en aucun cas de légaliser l'injustice et l'occupation étrangère et ne renoncera pas aux droits légitimes du peuple chypriote. »

Né près de Paphos le 28 septembre 1927, le nouveau primat entre très jeune au monastère de Kykkho. Il fait ses études de théologie et de philosophie à Athènes et en Angleterre, puis enseigne pendant cinq ans dans un lycée de Nicosie. En 1968, il est élu évêque de Constantia, et devient métropolite de Paphos en 1973. Il a la réputation d'un homme au franc-parler et d'un évêque de grande valeur, qui fut très proche de Mgr Makarios.

Égypte

Un projet de loi déposé par l'extrême droite musulmane a paru, dans les derniers mois de 1977, menacer la communauté chrétienne, spécialement l'Église copte orthodoxe : la loi coranique aurait été observée plus strictement en de nombreux domaines, en particulier dans les cas de changements de religion. L'Église copte orthodoxe ordonne un jeûne de protestation, qui ne prend fin qu'au bout de cinq jours, avec la visite du Premier ministre égyptien, Mamdouh Salem, au patriarche Shenouda III.

Accompagné de son Saint Synode, Shenouda III rencontre, le 21 septembre, Anouar el-Sadate au palais présidentiel et lui remet une liste des multiples injustices qui ont été commises à l'égard de la communauté copte. Dans un geste d'apaisement, le président Sadate pose lui-même, le 11 octobre, la première pierre de l'hôpital copte Saint-Marc et rend hommage à la loyauté des coptes orthodoxes envers une Égypte pluraliste sur le plan religieux. Le projet de loi n'a pas abouti, mais une certaine tension subsiste, les milieux intégristes musulmans ne se tenant pas pour battus.

Par ailleurs, la quatrième réunion de la commission mixte Église catholique-Église copte orthodoxe a lieu au Caire du 13 au 18 mars 1978, sous la double présidence de Mgr Gregorios, évêque pour la culture copte et les études théologiques supérieures, et de Mgr Moeller, secrétaire du Secrétariat pour l'unité des chrétiens.

Grèce

L'assemblée plénière des évêques de l'Église orthodoxe de Grèce approuve, le 25 août 1977, la nouvelle charte de l'Église de Grèce, votée par le Parlement le 29 mai 1977. Le primat de Grèce, Mgr Seraphim, salue cette charte comme « une étape importante de l'histoire de l'Église orthodoxe et de la nation grecque », même si le texte, a-t-il dit, peut encore être amélioré. Mais certains évêques critiquent la charte, la qualifiant d'« objet de commerce entre l'Église et le gouvernement ».

La nouvelle législation prévoit que désormais peuvent être candidats au siège de primat tous les évêques, même ceux de la Grèce du Nord, de l'Égée et de Crête, qui dépendent du patriarcat de Constantinople. Elle prévoit également que l'Église de Grèce coopérera avec l'État grec pour les questions touchant à l'éducation de la jeunesse, l'armée, le mariage, la famille et la protection des monuments et trésors chrétiens.

Le Saint Synode de l'Église de Grèce a élu, le 10 mars, un nouvel archevêque pour la Crête, qui constitue une Église semi-autonome avec ses neuf diocèses. Il s'agit de Mgr Timothéos Papoutsakis. Né à La Canée en 1915, il a fait ses études de théologie à Athènes et en France. Ordonné prêtre en 1942, il est évêque depuis 1956. Il passe pour une personnalité très ouverte à l'œcuménisme et aux problèmes sociaux.

Roumanie

Après le décès, le 26 mars 1977, du patriarche Justinien de Roumanie, le métropolite de Moldavie, Mgr Justin Moisescu, est élu le 12 juin à la tête de l'Église orthodoxe roumaine qui, avec ses 17 millions de fidèles et une relative liberté dans le domaine purement ecclésiastique, joue un rôle considérable dans l'Orthodoxie.