Pour leur part, les biens de consommation voient leurs exportations s'élever de 54,9 à 65 milliards. Les voitures, les produits finis textiles ainsi que les cuirs se distinguent dans le lot.

En 1976, les ventes aux pays industrialisés à économie de marché renouent avec l'expansion, après la chute de 1975. Leur progression se poursuit toujours à un rythme élevé en direction du Moyen-Orient, mais à une vitesse beaucoup moins grande sur les pays de l'Est. Soucieux de réduire leurs déficits commerciaux avec les pays capitalistes développés et de limiter leur endettement extérieur (il était évalué, à l'égard des pays occidentaux, à quelque 35 milliards de dollars fin 1976), les pays du CAEM (Conseil d'assistance économique mutuelle) donnent un sérieux coup de frein à leurs importations.

Une augmentation sensible des ventes françaises, supérieure à la moyenne générale, est constatée sur la CEE (+ 22,7 %), au sein de laquelle l'Italie est, avec le Danemark, le partenaire vers lequel les exportations font le plus fort bond en avant (+ 34,6 %), le Royaume-Uni venant en dernière position (+ 10 %).

D'excellents résultats également : entre autres, sur les États-Unis (+ 37,2 %), la Pologne (+ 33,5 %), la Roumanie (+ 43 %), la RDA (+ 31,3 %), la Norvège (+ 46 %), l'Autriche (+ 34 %), la Côte-d'Ivoire (+ 34,6 %), le Gabon (+ 30,6 %), le Nigeria (+ 29 %), la Syrie (+ 99,7 %), l'Arabie Saoudite (+ 91,1 %), le Koweït (+ 159 %), l'Indonésie (+ 104,3 %).

En revanche, de médiocres résultats sont enregistrés à l'endroit de la Suisse (+ 6,5 % seulement). Les exportations déclinent vers l'Algérie (– 12,9 %).

Les mouvements des échanges extérieurs français en 1976 font que la balance commerciale se dégrade sur tous les grands postes de produits. Géographiquement, les déficits se creusent avec la CEE (de – 3,5 à – 17,8 milliards), l'Amérique du Nord (de – 8,9 à – 11,3 milliards), le Moyen-Orient (de – 24 à – 33,2 milliards).

Rien qu'avec la RFA, le solde négatif de la balance commerciale double purement et simplement par rapport à 1975, passant de 6,6 à 13,1 milliards. Un déficit de 2,4 milliards apparaît même avec l'UEBL. Il dépasse 5 milliards avec les Pays-Bas. Il se concrétise aussi désormais dans les relations avec l'Espagne. Et, sur le Japon, l'écart en défaveur de la France avoisine 4 milliards.

Les excédents se contractent avec les pays de l'Est, des pays en voie de développement comme l'Algérie ou d'autres pays développés du monde. Le solde positif avec le Royaume-Uni tombe de 3,6 à 1 milliard. Il s'améliore cependant quelque peu avec l'Italie, de 1,3 à 1,6 milliard.

Compétitivité

Les experts s'accordent à penser à un ralentissement de l'expansion dans le monde en 1977. D'où un commerce international à la croissance modérée en volume, en comparaison de celle de 1976. Il n'en reste pas moins qu'une certaine reprise des livraisons à destination des pays en voie de développement non pétroliers est attendue, dans le prolongement de l'augmentation des recettes à l'exportation de ces derniers en 1976, liée à la hausse des cours de leurs matières premières. Tout donne également à croire que la demande manifestée à l'importation dans les pays fournisseurs de pétrole, dont les moyens de paiement abondent, continuera à se montrer très ferme.

À la veille de l'été 1977, l'environnement international semble plutôt orienté dans un sens favorable. On compte sur les effets positifs d'un raffermissement de l'économie aux États-Unis et en RFA. L'expansion paraît ainsi un peu plus assurée à l'étranger. Mais les craintes de tensions inflationnistes accrues demeurent.

Pour la France, la tendance à l'amélioration de la balance commerciale point à partir de décembre 1976. L'aggravation du déséquilibre est stoppée. Les exportations de produits manufacturés repartent, s'appuyant sur une marge de compétitivité satisfaisante, que fortifie le maintien de la stabilité du franc depuis octobre. Le climat plus actif en affaires dans les principaux pays industriels clients favorise un tel élan dans les premiers mois de 1977.

Ténacité

Dans le même temps, la pause que connaît l'économie française, avec l'atonie de la production industrielle, une modération de la consommation des ménages et le peu de propension à investir des entreprises, influe sur les importations. Les approvisionnements en pétrole (le prix à la tonne avoisine alors 500 F), pour lesquels le gouvernement a fixé pour l'année une limite à 55 milliards de F, se réduisent.