Journal de l'année Édition 1975 1975Éd. 1975

Le mouvement dynamique imprimé à l'exportation, déjà en bonne position de compétitivité, et la consolidation des gains substantiels de parts de marché acquis début 1974, alors favorisés par la dépréciation relative du franc, ont permis d'éponger une partie du déficit.

En 1973, il a été importé 136,5 millions de tonnes de pétrole brut pour un montant CAF de 15,8 milliards de francs. En 1974, le volume des livraisons (130,4 millions de tonnes) baisse de 4,5 % ; mais la note a payer s'établit à 48,6 milliards. Le renchérissement massif du prix du pétrole a coûté à la trésorerie du pays des sorties supplémentaires de devises, correspondant à une ponction de plus de 30 milliards de francs. La part des hydrocarbures dans les importations totales françaises en valeur a pratiquement doublé en passant de 10,7 % à 20,7 %, les pays du Proche-Orient ayant fourni, à eux seuls, près de 78 % des tonnages.

De l'analyse des mouvements de marchandises à partir des importations CAF et des exportations FOB, certaines constatations sont à relever.

Record

Dans le domaine des produits agroalimentaires, la progression des exportations (+ 26,7 %) est très supérieure à celle des importations (+ 19,6 %). La balance commerciale dégage, dans ce secteur, un excédent record de 9,8 milliards de francs (contre 6,4 milliards en 1973). Une fois de plus les céréales et les produits de la minoterie enregistrent les meilleurs résultats à l'exportation : 13 milliards de francs, soit une augmentation de 44 %. De même, les ventes de produits laitiers (4,6 milliards) sont en forte expansion (+ 33 %). Un seul point noir : les exportations de boissons, notamment vins et spiritueux, diminuent de 8 %.

Côté importations, le principal poste, celui des viandes, baisse de 9 % en valeur. La fermeture, en cours d'année, des frontières de la CEE aux importations de viande bovine n'est pas étrangère à ce résultat. Les achats d'oléagineux, de graisses et huiles, de certains produits tropicaux, en revanche, s'intensifient fortement en valeur, reflétant la hausse des cours.

Les importations de matières premières et produits bruts (14,8 milliards) s'accroissent de 42 %, et celles de demi-produits industriels (88,8 milliards) de 47 %. Les exportations de demi-produits (93,2 milliards) augmentent de plus de 52 %, de telle sorte que l'excédent sur les importations a septuplé par rapport à 1973.

Les ventes de bien d'équipement (41,5 milliards) se sont particulièrement distinguées : leur taux de progression dépasse 36 %. Les importations dans cette catégorie (40,4 milliards) s'accroissant de près de 30 %, le taux de couverture passe en un an de 97,8 % à 102,8 %. On assiste là au renversement d'une tendance, jusqu'alors plutôt déficitaire. Il ne faut pas cependant se dissimuler que la conjoncture affaiblie a conduit nombre d'industriels français à différer ou à étaler dans le temps la réalisation de leurs projets d'investissements. D'où un freinage des acquisitions de machines et matériels de production d'origine étrangère.

Enfin, les exportations de biens de consommation (32,8 milliards) connaissent une croissance relativement modérée, de l'ordre de 17 %. Les ventes de l'ensemble du secteur de l'automobile se comportent bien (+ 22 %), tandis que les achats de véhicules étrangers n'augmentent guère en valeur que de 9 %, les voitures de tourisme étant importées en moins grand nombre. Si les importations de biens de consommation (22,8 milliards) sont supérieures de plus de 23 % à celles de 1973, le solde final reste fortement positif (10 milliards de francs).

Le phénomène pétrolier, l'environnement économique international, le renforcement de la concurrence, les fluctuations monétaires, l'effort déployé par les exportateurs en direction des pays pétroliers, où l'accroissement des revenus engendre de nouveaux et d'importants débouchés, sont autant de facteurs ayant quelque peu modifié la physionomie géographique des courants d'échanges.

La part des pays industriels, en 1974, dans le commerce extérieur régresse, et à l'importation (de 77 % à 68,5 %) et à l'exportation (de 78,2 % à 76,6 %). Nos partenaires de la CEE n'émargent plus que pour 47,6 % dans nos achats (contre 55 %), et 53,1 % dans nos ventes (contre 55,7 %).