Sports

Les XVIIe Olympiades de Munich

La flamme olympique a vacillé à Munich. Elle a même failli s'éteindre pour longtemps. La compétition olympique s'est trouvée écrasée par sa propre ambition.

La fière devise citius, altius, fortius a été dépassée. Depuis des années les dimensions prises par les Jeux ont fait songer plutôt à plus grand, plus riche, plus coûteux. Les gouvernements se sont lancés dans le grandiose, voire le grandiloquent.

Les Jeux de Mexico en 1968 ont été un luxe pour le Mexique, dont la population, souvent très pauvre, a fait les frais. À Munich, l'Allemagne a payé d'une autre manière. Elle ne méritait pas la tragédie dont elle a été le décor ; elle avait apporté tout son soin et son tact à l'organisation des Jeux.

En réalisant pendant quelques semaines, tous les quatre ans, une confrontation internationale d'athlètes, l'olympisme pouvait-il se croire investi du droit de symboliser la paix et presque d'en disposer ? Plus de fraternité sportive aurait dû être l'objectif no 1.

Le drame de Munich a fait tomber les faux-semblants. Ce qu'on appelle la trêve olympique est non seulement une illusion, mais, qu'on le veuille ou non, elle est apparue à Munich comme une provocation à ceux qui s'estiment les sacrifiés de la paix. Le gigantesque décor dressé devant le monde entier les a incités à se manifester publiquement et sauvagement. De cette actualité offerte ils ont fait une tribune pour lancer à l'humanité un message de désespoir et de sang.

Mais, pour l'opinion, les Jeux ne sont pas pour autant condamnés sans appel ; on les a jugés victimes de la folie humaine. Leur responsabilité, néanmoins, est engagée. On leur reproche l'excitation permanente aux vanités nationalistes.

L'olympisme et le sport ne peuvent se soustraire d'un environnement politique. L'un et l'autre sont inspirés, menés par les politiques des États. Olympisme et sports sont même devenus, pour certains régimes, des instruments de propagande.

L'olympisme, défendu farouchement pendant vingt ans par l'Américain Avery Brundage au nom des grands principes d'un amateurisme dépassé ou aristocratique, n'a pas favorisé le rapprochement entre les individus. Il a, au contraire, amplifié les divisions en réunissant des athlètes nationalisés sous les couleurs de leur pays.

Au défilé de clôture, dernière vision de ces Jeux ensanglantés, l'État d'Israël n'était plus représenté que par une pancarte, sans présence humaine. Son drapeau avait été enseveli avec Moshe Weinsberg et ses compatriotes. La pudeur et la grandeur des Jeux auraient été d'ensevelir symboliquement tous les drapeaux nationaux pour marquer la détermination d'ouvrir les Jeux aux hommes et de les fermer aux nations. La tâche de l'Irlandais lord Killanin, successeur de l'Américain à la présidence du CIO, sera de ramener les Jeux à plus de simplicité, plus de modestie, plus d'authenticité. C'est le thème que se propose Montréal pour 1976.

Athlétisme

Championnats de France
(Colombes, 19, 20, 21 juillet 1972)

Hommes

100 mètres : 1. Sarteur 10″ 2 ; 2. Chauvelot 10″ 4 ; 3. Byrame 10″ 4.

200 mètres : 1. Metz 21″ ; 2. Fenouil 21″ ; 3. Cherrier 21″ 1.

400 mètres : 1. Kerbiriou 45″ 9 ; 2. Velasquez 46″ ; 3. Bertould 46″.

800 mètres : 1. Sanchez 1′ 47″ 6 ; 2. Gonzalès 1′ 47″ 6 ; 3. Sans 1′ 47″ 6.

1 500 mètres : 1. Dufresne 3′ 41″ 4 ; 2. Boxberger 3′ 42″ 2 ; 3. Leborgne 3′ 42″ 6.

5 000 mètres : 1. Zembri 13″ 47″ 6 ; 2. Levaillant 13″ 52″ ; 3. Jourdan 13′ 56″ 2.

10 000 mètres : 1. Tijou 28′ 31″ 8 ; 2. Roult 28′ 35″ 2 ; 3. Le Flohic 29′ 12″.

3 000 mètres steeple : 1. Buchheit 8′ 31″ 4 ; 2. Villain 8′ 41″ 8 ; 3. Monnerais 8′ 45″ 2.

110 mètres haies : 1. Drut 13″ 5 ; 2. Brilland 13″ 9 ; 3. Malrieu 13″ 9.

400 mètres haies : 1. Perrinelle 50″ 1 ; 2. Corval 50″ 4 ; 3. Ménard 51″ 4.