La station continue de diffuser dix-sept heures de musique par jour durant l'été ; 62 % du programme est proposé en stéréophonie. À la rentrée, les émissions très courtes qui aboutissaient à un certain émiettement de l'ensemble sont supprimées. Les grandes opérations extérieures du type festival sont multipliées, les émissions publiques développées. Au début de l'année 1973, la durée quotidienne des programmes est prolongée de deux heures – jusqu'à deux heures du matin – et la grille un peu remaniée.

Souhaitée, commentée, annoncée depuis plusieurs années, la réforme de France-Culture – plus de cent heures de programmes hebdomadaires – se réalise enfin. Il ne s'agit pas de bouleverser radicalement les structures, mais de s'adapter aux besoins culturels du monde où nous vivons, par un changement de ton, de rythme, d'état d'esprit. En un mot, il s'agit de parler moins pour informer davantage, en suivant, de loin, l'actualité. Les indicatifs multiples, les émissions-fleuves qui impliquaient une disponibilité de trois ou quatre heures d'affilée sont supprimés.

Malgré les précautions prises par Jacques Sallebert pour appliquer le remède en douceur et tenter de rompre progressivement avec les habitudes anciennes, la réforme déclenche les protestations des producteurs et animateurs de la chaîne.

En dépit de problèmes qui ne sont pas tous résolus, la radio, qui suscite l'intérêt par son renouveau permanent et sa diversité, semble bien repartie pour poursuivre une longue carrière, parallèle à celle de la télévision et, en tout cas, ni entamée ni amoindrie par l'existence de celle-ci.