Journal de l'année Édition 1971 1971Éd. 1971

Comme chaque année, le ministre des PTT a lui-même présenté le programme 1971 des émissions françaises : 33 figurines, dont 9 avec surtaxe, sont prévues. Mais, comme chaque année, ce chiffre sera quelque peu dépassé.

Les deux Journées du timbre ont eu lieu les 27 et 28 mars 1971 dans 81 villes différentes. Le Congrès annuel de la Fédération des sociétés philatéliques de France a choisi, cette année, Grenoble et les dates des 30 et 31 mai pour tenir ses assises, au cours desquelles ont été émis, naturellement, quelques vœux pieux.

Mais l'année philatélique a connu ses timbres blasphématoires ! Emis en Israël, ils ont dû être retirés précipitamment de la circulation à la suite de nombreuses plaintes formulées par des juifs orthodoxes. Ces timbres représentent une synagogue sur le mur de laquelle figure une étoile de David portant, en caractères minuscules, le nom de Jéhovah. Les protestataires n'admettaient pas qu'on puisse lécher, même à l'envers, ou qu'on puisse oblitérer le nom du Seigneur. Plutôt que de froisser une susceptibilité, peut-être un peu exagérée, mais tout de même compréhensible et fort honorable, les postes israéliennes ont préféré supprimer l'objet du litige et retirer — sans les détruire — les timbres blasphématoires.

La philatélie a également son carnet rose. C'est ainsi qu'une Américaine, Margery Van Doren, a pu, grâce à sa passion pour les timbres, retrouver son père après quarante ans de séparation. Les parents de Mrs. Van Doren avaient divorcé alors qu'elle n'était âgée que de neuf ans. Depuis, elle ignorait complètement ce qu'était devenu son père. En lisant les noms des membres d'une société philatélique dont elle fait elle-même partie, elle découvre celui de l'homme à qui elle devait le jour et qu'elle croyait mort depuis longtemps... Une nouvelle preuve, s'il en était besoin, que le timbre postal demeure un excellent moyen de communication.