Si Poitiers et Châtellerault manifestent un certain dynamisme, le reste de la région est atone. C'est en définitive du développement de l'axe Poitiers-Châtellerault que l'on peut attendre un renouvellement.

On constate, cependant, que la plus grande soufflerie hypersonique d'Europe a été mise en service à Poitiers, qui volt se remplir convenablement ses zones industrielles. Simca-Automobiles envisage une extension importante à La Rochelle (1 500 emplois nouveaux), tandis que la Société européenne, filiale des Grands Moulins de Dakar, s'y installe. L'université de Poitiers regroupe maintenant 12 000 étudiants, et a vu en 1968-69 la transformation de l'École nationale de médecine et de pharmacie en faculté, tendant ainsi à devenir dans les années qui viennent une université importante.

Population
Bilan migratoire

1954-1962 : — 26 894

1962-1968 : — 19 036

Les quatre départements ont tous un solde migratoire nettement négatif ; seule la Charente a vu le sien s'accentuer encore. On assiste à une diminution du taux de natalité et à un vieillissement de la population régionale. Cependant, les migrations hors de la région se sont ralenties entre 1962 et 1968. La région, sauf Châtellerault, Poitiers et La Rochelle, a été peu touchée par la décentralisation. Cette situation explique en partie les résultats médiocres enregistrés par le recensement et justifie l'inquiétude manifestée par les animateurs de l'économie régionale.

Provence

Côte-d'Azur

Corse

L'année 1968 aura vu la mise en service des premières installations du complexe de Fos : celle du quai minéralier tout d'abord, puis, en novembre, celle du quai pétrolier. Elle aura également vu l'adoption par les pouvoirs publics des orientations proposées par le Livre blanc de l'OREAM de Marseille-Aix, Berre et Fos.

C'est autour de ces différents axes que s'est déroulé l'essentiel des opérations lancées ou prévues dans la région. Olivier Guichard, ministre du Plan et de l'Aménagement du territoire, en a défini les traits essentiels en évoquant les atouts de la métropole marseillaise :

– les implantations industrielles auront tendance à se réaliser non plus comme avant sur les gisements de matières premières, mais à proximité des points d'importation. Avec Fos, Marseille disposera d'un potentiel équivalent aux réserves des grands ports du Nord, dont beaucoup n'ont pas en portefeuille — 12 000 ha de zone industrielle — la possibilité d'accueillir des navires de 500 000 t ;

– la population de l'aire métropolitaine aura presque triplé d'ici la fin du siècle, passant de 1 350 000 habitants à près de 4 millions. Cela impose une politique volontaire qui passe bien entendu par Fos, puisqu'une fois le complexe sidérurgique réalisé ce sont à peu près 130 000 emplois qui y seront localisés ;

– c'est essentiellement sur les entreprises tertiaires que les pouvoirs publics entendent maintenant agir.

– Enfin, le ministère de l'Équipement s'est vu confier l'étude d'un schéma de structure du littoral en fonction duquel seront entrepris les investissements nécessaires. Les travaux devront porter non seulement sur le littoral lui-même, mais aussi sur l'arrière-pays, propice au tourisme familial, et sur les stations de sports d'hiver dans les Alpes du Sud. Ce dernier aspect du problème est important, car la fréquentation des stations de sports d'hiver augmente au rythme de 10 % par an, et la France possède l'avantage de disposer de la quasi-totalité des sites encore disponibles en Europe.

L'implantation est acquise à Fos de la seconde sidérurgie portuaire française — après Dunkerque. Bien que l'annonce n'en soit pas officielle, il est certain maintenant que la sidérurgie lorraine a donné son accord.

Nice s'est vu accorder le bénéfice de la prime de localisation des activités tertiaires. On espère ainsi y attirer des activités dans le domaine de la recherche ou de l'administration des entreprises.

La Ciotat, dont les chantiers avaient, les années précédentes, causé bien des difficultés, a été dotée d'une nouvelle forme de radoub permettant la construction de navires de 300 000 t, tandis que BP a l'intention de construire un hydrocracker dans sa raffinerie de Martigues-Lavera. L'unité aura une capacité de traitement de 730 000 t par an, soit plus de 15 % de la capacité de distillation de la raffinerie. La mise en service est prévue pour 1971. De son côté, à Martigues également, l'EDF a entrepris la construction d'une centrale thermique qui comportera, dans un premier temps, deux groupes de 250 000 kW.