La nouveauté de la période 1968-69 aura été la préparation, avec des expériences tests, de la réorientation des productions agricoles. Quatre idées dominent ces travaux : limitation de la production laitière, extension de la production de viande bovine et ovine, restructuration des bassins laitiers de la région, reconversion des producteurs marginaux.

L'aménagement de la région, dont les succès industriels restent négligeables, exige, outre cette réorganisation de la production agricole, de grands efforts pour la désenclaver.

Les décisions prises en décembre 1968 revêtent de ce point de vue une grande importance :

– 15 millions de francs seront consacrés à l'amélioration des axes routiers nord-sud et est-ouest ;

– les nouvelles stations de ski de Super-Besse et de Lioran verront l'automatisation de leurs liaisons téléphoniques ;

– plus de 36 millions seront consacrés à de nouveaux aménagements de l'espace rural.

On note le renforcement de la vocation touristique. De nouvelles structures d'accueil sont prévues dans les vallées de la Sioule, de l'Aveyron, du Tarn, du Lot, de la Loire et de l'Ardèche. En outre, les travaux d'aménagement du parc régional des Volcans, situé dans un paysage prodigieux, ont été activés.

Population
Bilan migratoire

1954-1962 : — 1 541

1962-1968 : + 20 424

Tous les départements améliorent leurs positions, et la région passe d'un solde migratoire négatif à un solde nettement positif. Clermont-Ferrand montre un excellent taux de croissance (+ 3,1 %). La Haute-Loire et le Cantal, qui conservent un solde négatif, voient leurs pertes s'atténuer. L'Allier déçoit (l'industrialisation marque le pas depuis trois ans), mais son solde migratoire s'est légèrement amélioré (+ 610 personnes par an, + 280 avant 1962).

Bourgogne

Cette région carrefour aura vu cette année sa vocation en grande partie justifiée : tous les grands axes de communication à l'échelle nationale et européenne en voie de construction traversent la Bourgogne et s'y rencontrent.

L'aménagement du Rhône et de la Saône, dans le cadre du grand projet de liaison fluviale mer du Nord-Méditerranée, s'est poursuivi. Ainsi, les travaux du barrage de Charnay sur la Saône sont en cours et ceux de l'écluse d'Écuelles ont été engagés en 1969.

La priorité a été accordée cette année aux liaisons routières. Des crédits exceptionnels ont permis l'engagement de la section autoroutière Pouilly-en-Auxois - Beaune ; cette section fait partie de l'autoroute Paris-Marseille qui doit être mise en service sur sa totalité avant 1971.

Dans le même temps, l'effort pour relier Dijon (assimilée depuis mai 1968 à une métropole d'équilibre) à l'ensemble de la région a été considérablement accru. Le principe d'une liaison de Dijon à l'autoroute par une voie express à quatre voies a été retenu. Il en est de même de la liaison routière de Dijon à Auxonne, en rapport avec un vaste projet qui prévoit la création d'une importante zone industrielle portuaire, de l'ordre de 1 000 ha, en aval d'Auxonne.

Le développement de la Côte-d'Or et celui de l'Yonne semblent satisfaisants, mais les autres départements de la région méritent une attention particulière des pouvoirs publics.

En Saône-et-Loire, les problèmes de reconversion de Montceau-les-Mines et du Creusot se posent encore avec acuité. Les premiers éléments d'un nouveau départ apparaissent cependant : le financement décidé de la construction d'un barrage sur la Sorme qui facilitera la reconversion du bassin de Blanzy et l'installation à Montceau-les-Mines d'une usine Michelin, qui emploiera dans un premier temps 1 500 personnes et 2 500 au terme de l'opération.

Dans la Nièvre, des extensions de Thomson et Alpha Laval et quelques nouvelles installations permettent d'espérer un nouveau démarrage. Jusqu'ici, la Nièvre reste le point noir de la région.

Population
Bilan migratoire

1954-1962 : + 15 679

1962-1968 : + 28 907

Le bilan migratoire traduit les contradictions économiques de la région, dont le découpage apparaît chaque jour plus arbitraire. L'amélioration globale du solde migratoire est due au résultat — spectaculaire — de l'Yonne, qui passe d'un solde de — 145 personnes en 1962 à un solde de + 2 000. La Côte-d'Or profite également de l'essor de Dijon. La Nièvre piétine. La Saône-et-Loire (avec Le Creusot et Montceau-les-Mines) recule ; mais le dynamisme de Chalon-sur-Saône et de Mâcon lui permet de limiter les dégâts (solde migratoire par an de + 30 personnes, contre — 450 avant 1962).

Bretagne

La région reste un des points sensibles de l'aménagement du territoire national. Les actions spectaculaires espérées l'année dernière ne se sont pas produites. Néanmoins, dès juillet 1968, les pouvoirs publics adoptaient un plan de relance d'ensemble dont les effets ne devraient pas être négligeables :