La dernière sortie des Europa (dont le thème ne le cède en rien, en mauvais goût, à ceux des années précédentes), coïncide en septembre avec l'exposition Europa, à Paris. On y présente, en vedette, les timbres des anciens États de l'Église et du Vatican.

Un sondage « philatélique »

En octobre, un seul mais très beau timbre qui reproduit un vitrail de la Sainte-Chapelle (1 F). Dans une interview accordée à une revue spécialisée, J. Marette annonce la mise en chantier d'un bâtiment qui abritera le Musée postal et la Maison de la philatélie, un prochain changement des timbres UNESCO et le début d'un sondage, effectué par l'IFOP (Institut français d'opinion publique), sur la philatélie française.

L'exposition des timbres Nations unies fait escale à Paris (19-21 octobre), Luxembourg (29 octobre) et Strasbourg (31 octobre).

Novembre est le mois du Nouveau-Né. En effet, ce timbre remporte le grand prix d'Art philatélique français et le grand prix Europa. De plus, il figure sur le bloc non postal pour le Musée postal, épreuve de luxe qui soulève quelque émotion parmi les collectionneurs. Certains contestent sa valeur philatélique ; d'autres craignent, à juste titre, qu'elle ne provoque des menées spéculatives.

Six nouveaux timbres : une série historique traitée avec fantaisie, car elle comporte quelques erreurs... historiques : Vercingétorix (0,40 F), Clovis (0,40 F), Charlemagne (0,60 F) ; le Centenaire du réseau pneumatique (1,60 F), le château de Val (2,30 F) et une tapisserie de Lurçat (1 F).

Deux expositions intéressantes à Paris : Paris-Moscou-Leningrad et le XX^e Salon d'automne.

En décembre, cinq nouvelles vignettes, outre les trois UNESCO. L'Usine marémotrice de la Rance (0,60 F), les deux Croix-Rouge (0,25 + 0,10 et 0,30 + 0,10 F), Crispin et Scapin d'Henri Daumier (1 F) et le blason de Saint-Lô (0,20 F), première réalisation en héliogravure.

Il est sorti, en tout, 40 timbres français en 1966. Le programme de 1967 en prévoit 32 ; mais ce chiffre sera certainement dépassé.

Les fraudeurs en vedette

À Londres, l'exposition du National Postal Museum choisit un thème original : la lutte contre les fraudeurs et les falsificateurs de timbres, tandis que le magazine The Philatelist célèbre son centenaire.

Une émission fait sourire les collectionneurs : le Népal lance une série représentant... l'abominable homme des neiges.

Janvier, février et mars sont des mois calmes. Signalons le premier coup de pioche du futur Musée postal (26 janvier), la sortie d'un Émile Zola (0,30 + 0,10 F) et d'un Beaumarchais (0,30 + 0,10 F), du III^e Congrès de l'Union européenne de radiodiffusion (0,40 F).

Aux États-Unis, une curieuse tractation : une société américaine achète à un faussaire célèbre, Raoul Charles de Thuin, ses faux timbres et son matériel... À Paris, une vente importante : celle de la collection complète de timbres français au xix^e siècle, évaluée à plus de 5 millions de francs et appartenant au général américain Gill.

La Journée du timbre

Avril est marqué par la Journée du timbre organisée dans 101 villes françaises à la fois, avec émission du Facteur du second Empire (0,25 + 0,10 F). Puis viennent : la Carriole du père Juniet du Douanier Rousseau (1 F), le Pavillon français à Montréal (0,60 F), un pré-Jeux Olympiques d'hiver à Grenoble (0,60 F), les deux Europa, toujours aussi laids (0,30 et 0,60 F), avec l'exposition Europa, fondée, cette fois, sur les timbres belges, le grand pont de Bordeaux (0,25 F).

Mai a vu le nouveau congrès de la Fédération des Sociétés philatéliques françaises, du 12 au 16, à Tours. Un prix littéraire a été attribué à Louis Lenain pour son livre la Poste de l'ancienne France. À l'occasion du congrès, une nouvelle vignette représentant l'Hôtel Gouin (0,40 F) a été émise.

Dans une interview, Yves Guéna, nouveau ministre des PTT, précise qu'il limitera les émissions de timbres français et qu'il veillera à ce que les émissions françaises soient de plus en plus belles, notamment dans le choix des sujets et des couleurs. Trois autres timbres sont émis en mai : le 40^e anniversaire de la tentative de la traversée de l'Atlantique par l'Oiseau Blanc (0,40 F), Esnault-Pelterie (0,60 F), Gaston Ramon et entrée de l'École vétérinaire d'Alfort (0,25 F).

À signaler encore l'Exposition internationale AMPHILEX à Amsterdam, et les émissions d'un nouvel État fantôme qui se situerait dans les mers du Sud...

Série touristique

En juin enfin, cinq nouveaux timbres paraissent en France : Cathédrale de Rodez (1 F), Morlaix (1,50 F), qui sont les deux premières vignettes d'une nouvelle série touristique, Château de Saint-Germain-en-Laye (0,70 F), Saint François de Sales (0,30 + 0,10 F) et Albert Camus (0,30 + 0,10 F). Ils seront suivis dès le 1^er juillet par un François I^er, par Clouet, grand format (1 F). Puis viendront Floralies d'Orléans et Boulogne-sur-Mer (0,95 F).