C'est à la préfecture d'Ajaccio, le lundi seulement, et par la commission départementale de recensements des votes, que le résultat sera proclamé.

Les élus d'extrême justesse
Indre

François Gerbaud (Ve Rép.) bat Deschizeaux (FGDS) de 19 voix.

Yvelines

Jamot (Ve Rép.) bat Chrétienne (PC) de 20 voix.

Cher

Boinvilliers (Ve Rép.) bat Nicaumaud (PC) de 27 voix.

Côtes-du-Nord

Le Foll (PSU) bat Bichet (Ve Rép.) de 35 voix.

Finistère

Prat (PSU) bat Lelong (Ve Rép.) de 49 voix.

Estimations et déceptions

La Ve République n'a pas vraiment gagné les élections de mars 1967. Elle ne les a cependant pas perdues. L'opposition a progressé, mais pas assez pour l'emporter. Le seul qui ait senti passer le vent de la défaite fut, à la clôture du scrutin, le sondage d'opinion.

Au premier tour, les instituts spécialisés avaient vu juste ; la répartition des voix établie sur les résultats des sondages se vérifiait pour la Ve République, sinon tout à fait pour le parti communiste, surévalué (24 %), et le Centre démocrate. Enhardi par le succès remarquable qu'ils avaient remporté lors de l'élection présidentielle de 1965 et par cette confirmation relative du premier tour, les instituts de sondage se hasardaient à calculer, selon une méthode complexe dite de simulation, la répartition finale des sièges. À la veille du second tour, ils annonçaient ainsi que la Ve République garderait à coup sûr la majorité absolue avec 255 à 280 députés. Mais, immédiatement après la clôture du scrutin, les instituts de sondage devaient réviser leurs prévisions et changer leurs fourchettes. L'ampleur et la direction des reports de voix, qui n'apparaissaient pas dans les sondages, avaient faussé les bases de calcul. Beaucoup de sièges, en outre, se jouèrent au finish et aucune prévision précise ne put être donnée. Une vive controverse s'est ouverte le lendemain du scrutin pour savoir quelle influence peut avoir la publication de sondages sur l'attitude du corps électoral.