Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
O

organique (chimie) (suite)

La carbochimie utilise comme matière première la houille, fournissant d’une part les goudrons, riches en substances aromatiques, et d’autre part le coke, matière première pour l’oxyde de carbone et pour l’acétylène. Il est à prévoir que les hydrocarbures aromatiques seront bientôt préparés à partir des pétroles et que l’acétylène, de plus en plus, le sera à partir du méthane, de sorte que la carbochimie est déjà en nette régression.

La pétroléochimie utilise les gaz naturels, les pétroles et surtout les produits de craquage. On peut évaluer son importance actuelle à 70 p. 100 de la chimie organique industrielle.

Mais ce qui caractérise particulièrement l’évolution de cette industrie, c’est l’importance croissante des macromolécules.

Alors qu’il y a trente ans l’industrie organique produisait surtout des composés relativement simples et que les résines accompagnant ces préparations étaient considérées comme des sous-produits indésirables, la polymérisation et la polycondensation, bien domestiquées, conduisent à des macromolécules dont les propriétés pratiques sont égales ou supérieures à celles des matériaux naturels, voire même des métaux. De plus en plus, ces macromolécules remplacent les vernis, les colles, les caoutchoucs, les textiles naturels, les cuirs, le bois, les verres minéraux, etc., et cette évolution ne saurait que s’accentuer dans les prochaines décennies.

C. P.

➙ Analyse immédiate / Analyse organique élémentaire / Aromatiques (hydrocarbures) / Carbone / Chimie / Chimiques (industries) / Pétrole.

 P. Karrer, Lehrbuch der organischen Chemie (Leipzig, 1928 ; nouv. éd., Stuttgart, 1963). / H. Gilman, Organic Chemistry (New York et Londres, 1938, 2 vol. ; nouv. éd., 1943-1953, 4 vol.). / V. Grignard, G. Dupont et R. Locquin, Traité de chimie organique (Masson, 1945-1955 ; 23 vol.). / A. Kirrmann, Chimie organique (A. Colin, 1949-1951 ; 2 vol.). / R. Tiollais, la Chimie organique (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1951). / G. S. Hammond et D. J. Gram, Organic Chemistry (New York, 1959 ; 2e éd., 1964). / C. Prévost, Traité de chimie organique générale (Dunod, 1967).


Les spécialistes de la synthèse organique


Adolf von Baeyer,

chimiste allemand (Berlin 1835 - Starnberg, Bavière, 1917). Il a découvert les phtaléines en 1871 et réalisé en 1880 la synthèse de l’indigo. (Prix Nobel de chimie en 1905.)


Friedrich Bergius,

chimiste, et industriel allemand (Goldschmieden 1884 - Buenos Aires 1949). Il a créé la première méthode industrielle de synthèse des carburants par hydrogénation catalytique du carbone en phase liquide (1921) et obtenu la saccharification de la sciure de bois. (Prix Nobel de chimie en 1931.)


Marcelin Berthelot,

v. l’article.


Franz Joseph Emil Fischer,

chimiste allemand (Fribourg-en-Brisgau 1877 - Munich 1948). En collaboration avec l’Allemand Hans Tropsch (1889-1935), il a mis au point un procédé d’obtention d’essence légère par hydrogénation catalytique du monoxyde de carbone (1926).


Hans Fischer,

chimiste allemand (Höchst-am-Main 1881 - Munich 1945). Il a réalisé en 1929 la synthèse de l’hémoglobine et éclairci en 1939 la constitution de la chlorophylle. (Prix Nobel de chimie en 1930.)


Karl Graebe,

chimiste allemand (Francfort-sur-le-Main 1841 - id. 1927). Il a élucidé la constitution de l’anthracène et réalisé avec l’Allemand Karl Liebermann (1842-1914) la synthèse de l’alizarine.


Richard Willstätter,

chimiste allemand (Karlsruhe 1872 - Muralto, Locarno, 1942). Il a effectué la synthèse de divers alcaloïdes, notamment de la cocaïne (1900), et étudié les pigments végétaux et animaux. (Prix Nobel de chimie en 1915.)


Robert Burns Woodward,

chimiste américain (Boston 1917). Il a réalisé toute une série de synthèses (quinine, cholestérol, cortisone, strychnine), et surtout celle de la chlorophylle (1961). [Prix Nobel de chimie en 1965.]

organisations internationales

Groupements à caractère gouvernemental ou non gouvernemental ayant pour but d’assurer et de développer par une action concertée et solidaire la sécurité collective des États* et les sécurités individuelles dans la communauté internationale.


Au nombre de ces institutions, certaines ont pour but de prévenir la guerre, dont les moyens de destruction, sans cesse accrus, menacent de nos jours l’existence même du monde. D’autres s’assignent comme mission d’améliorer la condition humaine dans tous les pays. Sécurité et développement* sont les deux objectifs complémentaires des organisations internationales.


Naissance et évolution

L’idéologie de l’organisation internationale, fondée sur la notion d’une communauté à l’échelle mondiale, continentale ou régionale, est ancienne. La notion d’organisation, liée à la paix et à un ordre public international protecteur des vies et des libertés humaines, est enseignée et propagée dans l’opinion depuis l’Antiquité par les doctrines de différentes civilisations (Orient, Europe, Amérique, Afrique).

Au xixe s., l’organisation de services publics internationaux apparaît liée à la liberté du commerce* (liberté des fleuves dits « internationaux » aménagée par un système de commissions internationales, pour le Rhin et le Danube), à la sécurité de la navigation* maritime, au développement des communications postales et aux télécommunications*. La notion d’organisation internationale est ici associée à la découverte scientifique et à ses utilisations, liaison qui sera reprise ultérieurement et largement exploitée. Le xixe s. connaît aussi une ébauche d’organisation internationale liée aux droits* de l’homme dans le domaine des droits de la pensée (droit d’auteur, propriété* industrielle). Enfin, il voit apparaître les organisations formées par des groupements privés, sur des initiatives individuelles (Croix-Rouge* internationale).