Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
O

oreille (suite)

Crêtes et taches acoustiques

Les stéréocils sont englobés dans une cupule de mucus au niveau des canaux semi-circulaires et dans une membrane otoconiale chargée de grains de calcaire au niveau des taches acoustiques. Ces grains forment de volumineuses otolithes chez les Téléostéens. Leur croissance annuelle permet de les utiliser pour déterminer l’âge de ces Poissons.


Organe cochléaire

Le canal cochléaire est logé dans la rampe vestibulaire. Il a en coupe une forme triangulaire : un côté s’appuie sur la lame spirale et forme la lame basilaire, un autre s’appuie sur la paroi externe du limaçon, et le troisième côté forme la membrane de Reissner, séparant la périlymphe de la rampe vestibulaire de l’endolymphe du canal cochléaire. Chez l’Homme, la lame basilaire comprend une cellule auditive interne au tunnel de Corti et trois cellules externes. Ces cellules sont entourées de cellules de soutien, les cellules de Deiters. Les stéréocils des cellules auditives sont englués dans la membrane tectoriale, ou étouffoir. Ce sont les mouvements relatifs des cils et de la membrane qui sont à l’origine des stimuli auditifs (v. audition), de même que ce sont les mouvements relatifs des cils et de la cupule des crêtes ou de la membrane otoconiale des taches qui sont à l’origine des stimuli vestibulaires (v. équilibration).


Dispositifs acoustiques spéciaux

Les Poissons Téléostéens Clupéiformes possèdent des diverticules de la vessie natatoire qui viennent au contact de l’oreille interne et transmettent à cette dernière les vibrations de la vessie. Chez les Téléostéens Cypriniformes, les connexions entre vessie natatoire et espace périlymphatique se font par l’intermédiaire d’osselets, dits « de Weber », qui ne sont pas les homologues des osselets de l’oreille moyenne des Mammifères, puisqu’ils proviennent d’éléments vertébraux. Grâce à ce dispositif, ces Poissons perçoivent une gamme de sons qui va de 200 à 4 000 Hz environ. Chez les Amphibiens adultes existe, à côté de la columelle de l’oreille moyenne, une seconde baguette cartilagineuse, l’operculum, qui, d’une part, s’appuie sur la fenêtre ovale et, d’autre part, est reliée à la supra-scapula de la ceinture pectorale. Il est vraisemblable qu’un tel dispositif transmet à l’oreille les vibrations du support sur lequel se trouve l’animal. Enfin, quelques Anoures larvaires réalisent un dispositif analogue au système des osselets de Weber des Carpes : une baguette, la columelle bronchique, relie à la fenêtre ronde une zone amincie de la bronche.

Chez les Cétacés, enfin, il semble que ni le conduit auditif externe (de section minuscule et rempli par un bouchon tympanique) ni l’oreille moyenne n’interviennent dans l’audition. Les sons — et les ultrasons — seraient conduits à l’oreille interne soit par l’intermédiaire du melon, soit par la moelle osseuse de la mandibule.

R. B.

➙ Audition / Équilibration.

 G. K. Noble, The Biology of the Amphibia (New York, 1931). / P.-P. Grassé et C. Devilliers, Précis de zoologie, t. II : Vertébrés (Masson, 1965). / L. H. Matthews, The Whale (New York, 1968).


L’oreille de l’homme


Anatomie


L’oreille externe

Elle comprend deux parties.

• Le pavillon est une lame cartilagineuse recouverte de peau sur ses deux faces. Sa face externe est irrégulière et présente une excavation centrale, ou conque, autour de laquelle sont disposées quatre saillies cartilagineuses : l’hélix, l’anthélix, le tragus et l’antitragus. L’hélix forme la bordure du pavillon et est séparé de l’anthélix par une gouttière profonde. L’antitragus fait saillie à la partie inférieure de l’anthélix, surplombe la conque et répond au tragus, placé en avant du conduit et qui en cache partiellement l’ouverture. Le lobule de l’oreille, plus ou moins développé, est appendu à la partie inférieure du pavillon.

• Le conduit auditif externe fait suite à la conque et s’étend jusqu’au tympan. Il comprend une partie fibrocartilagineuse externe et une partie osseuse interne. L’ensemble est tapissé par un revêtement cutané contenant des glandes sébacées et des glandes sudoripares d’un type spécial : les glandes cérumineuses, qui sécrètent le cérumen.


L’oreille moyenne

Elle comprend la caisse du tympan et les cavités qui lui sont annexées ; elle est en relation avec le pharynx par la trompe d’Eustache, qui permet l’aération et l’équilibre des pressions.

• La caisse du tympan. Creusée dans le rocher, elle contient le système tympano-ossiculaire, formé par le tympan et la chaîne des osselets.

1. Le tympan. C’est une membrane circulaire implantée sur le conduit auditif. Il comprend deux parties : la partie inférieure est sous-tendue par le manche du marteau, inséré à ce niveau ; la partie supérieure, marquée par la saillie de la courte apophyse du manche du marteau, constitue la membrane de Schrapnell.

L’ensemble a un aspect brillant, nacré, légèrement translucide.

2. Les osselets. Ils sont au nombre de trois.
Le marteau est le plus volumineux. Solidaire par son manche de la membrane tympanique, il transmet les vibrations de celle-ci à l’enclume. Des ligaments et un muscle sont annexés à cet osselet. Ils le fixent et permettent sa mise en tension.
L’enclume est située dans l’attique, partie supérieure de la caisse du tympan. Elle s’articule avec le marteau et avec l’étrier par l’intermédiaire de sa hanche descendante.
L’étrier rappelle par sa forme un étrier de cavalier. Il présente une tête articulée avec l’enclume, deux hanches très grêles et une platine qui s’inscrit dans la fenêtre ovale. Il se trouve en relation avec les liquides labyrinthiques de l’oreille interne. Toute vibrât ion à ce niveau se trouve donc, transmise à l’oreille interne par son intermédiaire. Le muscle de l’étrier s’attache sur le col de cet osselet et constitue une protection contre les déplacements trop violents.