archégone (suite)
Ptéridophytes
Dans le groupe des Fougères, on retrouve des archégones portés, comme les anthéridies, par le prothalle.
La structure est presque la même que chez les Bryophytes ; cependant, le ventre est le plus souvent inclus dans les tissus du prothalle ; le col, réduit, est généralement constitué de quatre étages de cellules extérieures au prothalle. Lorsque la cellule du canal est gélifiée, le mucilage obtenu émet de l’acide malique, qui attire les anthérozoïdes comme le saccharose le faisait chez les Mousses. Ici encore, la fécondation est de type aquatique : les anthérozoïdes nagent dans un film d’eau jusqu’à l’entrée du col, qui est ouvert à ce moment ; un seul pénètre jusqu’à la grosse oosphère. La fécondation est à l’origine d’un embryon à 2 n chromosomes, qui se développera sur place, vivant un moment en parasite sur le prothalle ; puis la plantule forme ses racines, son rhizome et ses premières feuilles, et acquiert ainsi une vie indépendante.
Les organes reproducteurs sont portés sur des prothalles différents chez les Sélaginelles, les Lycopodes et les Équisétales, sur le même prothalle chez les Filicales.
Gymnospermes
Chez les Gymnospermes, on retrouve encore des archégones, mais, ici, le prothalle sur lequel ils se forment vit entièrement en parasite sur la plante ; en effet, c’est dans l’ovule du Pin, à l’intérieur du nucelle, dans le tissu appelé endosperme et considéré comme l’équivalent du prothalle des végétaux précédents, que l’on trouve deux archégones, rarement trois ou quatre. Ces archégones sont très réduits : ils sont formés d’une part de la très grosse oosphère, au noyau volumineux (100 μ de diamètre) et chargée de nombreuses inclusions, et d’autre part de cinq cellules : quatre petites constituant le col de l’archégone et une ventrale, comme dans les cas précédents, à la base du col. Chez Ginkgo biloba, les deux archégones se différencient au cours de l’été, alors que la pollinisation a déjà eu lieu au printemps. Pendant ce temps, le pollen germe et n’atteindra l’ovule enfin mûr qu’à la fin du printemps suivant.
Chez le Pin, une évolution analogue se fait, mais le prothalle et ses archégones n’atteignent la maturité que la deuxième année, et la fécondation est retardée jusqu’à cette époque. L’ovule se transforme en embryon, et les enveloppes qui l’entourent constituent les parois d’une graine typique.
Angiospermes
Enfin, chez les Angiospermes, l’ovule se forme dans un sac embryonnaire constitué de huit cellules. Certains considèrent ce sac comme un prothalle femelle très réduit et cherchent à retrouver dans cette masse cœnocytique les deux archégones du Pin.
L’importance des archégones dans le règne végétal est très variable d’un groupe à l’autre. Les êtres inférieurs en sont dépourvus. Cet organe acquiert son maximum de développement chez les Bryophytes, est à peine plus réduit chez les Ptéridophytes, régresse nettement chez les Gymnospermes et n’est reconnu que difficilement chez les Angiospermes. Son rôle est de former, de protéger les gamètes femelles ainsi que d’attirer et de conduire le gamète mâle jusqu’à l’oosphère. Sa présence est nécessaire chez les plantes aériennes zoïdogames (fécondation par anthérozoïdes ciliés). Chez les Angiospermes, où la fécondation est siphonogame (fécondation par anthérozoïdes non ciliés, conduits par un tube pollinique jusqu’au contact de l’oosphère), l’organe devient inutile et se transforme au point de devenir méconnaissable.
J.-M. T. et F. T.