obésité (suite)
Troubles menstruels
Ils sont fréquents et consistent surtout dans l’espacement et le peu d’abondance des règles, l’existence d’ovulation douloureuse ou d’un syndrome prémenstruel (gonflement douloureux des seins et rétention d’eau). Ces troubles résistent aux traitements hormonaux, mais cèdent, par contre, en général à la cure d’amaigrissement. En ce qui concerne la grossesse, l’obésité favorise la survenue de la toxémie gravidique et l’excès de volume du fœtus.
Retentissement psychique chez l’enfant
L’enfant obèse est en général obéissant et soumis, passif. Dans ses jeux, il suit plus qu’il ne mène. Ce qui frappe est l’intérêt qu’il porte à tout ce qui concerne la nourriture : la responsabilité de l’entourage est incontestable, qui confond souvent santé et corpulence. D’abord indifférent à son état, l’enfant éprouve plus tard un sentiment de gêne qui s’accentue avec les années. Toutefois, la puberté marque souvent la fin des obésités infantiles.
Traitement
Pour réduire l’obésité, il faut diminuer les apports alimentaires et, accessoirement, augmenter les dépenses physiques. La plupart des auteurs s’en tiennent à des rations de 600 à 1 400 calories par jour. Il est fondamental que le régime soit régulier. Il faut assurer les besoins essentiels de l’organisme : de 60 à 80 g de protides par jour (apportés par les viandes), de 80 à 100 g de glucides, des sels minéraux (légumes verts, salades, fruits), des vitamines. La restriction sodique (sel) ne s’impose nullement en général, si ce n’est au début du régime. Il est illusoire de restreindre les boissons : les besoins en eau de l’organisme sont de ceux qu’il est impossible et dangereux de vouloir diminuer. Mais il faut proscrire les boissons alcoolisées (750 cal par litre de vin, 450 cal par litre de bière). Augmenter les dépenses d’activité consiste le plus souvent à supprimer la sédentarité et le manque d’activité physique. La marche est graduable à volonté (durée, terrain plat ou accidenté, etc.). Le sport doit être pratiqué de façon progressive chez l’obèse peu entraîné.
Le régime peut être complété par certains médicaments, dont la prescription est la plus réduite possible : extraits thyroïdiens (efficacité mise en doute à long terme), anorexigènes (ils diminuent la sensation de faim, stimulent le psychisme, mais provoquent l’insomnie), diurétiques (seulement en début de traitement).
Finalement, il faut une observation stricte du régime et beaucoup de persévérance. Une cure d’amaigrissement exige des mois. L’obèse doit rééduquer son appétit, apprendre à manger mieux. Cela relève parfois d’une véritable psychothérapie. Les échecs d’une cure sont rares. Par contre, les rechutes sont fréquentes, tenant incontestablement à la reprise de mauvaises habitudes alimentaires.
J.-C. D.
M. Albeaux-Fernet et J. D. Romani, l’Obésité et ses problèmes (Masson, 1964). / J. Trémolières, l’Obésité (E. S. F., 1970).