Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
N

Nouvelle-Angleterre (suite)

Avec la révolution industrielle, les puritains — on dit aussi maintenant les Yankees — sont devenus les vigoureux défenseurs du nationalisme et du protectionnisme douanier. La croissance des classes moyennes est propice au développement de l’esprit réformiste. La religion, l’éducation, la vie sociale sont contestées et quelque peu transformées ; après certaines hésitations, le combat contre l’esclavage est soutenu par la majorité. Cet esprit missionnaire, cette âpreté au gain, les puritains contribuent à en imprégner les États-Unis, car bon nombre d’entre eux vont peupler l’Ouest, de l’Ohio à l’Oregon.

La guerre de Sécession* (1861-1865) correspond à un tournant décisif. La Nouvelle-Angleterre perd son rôle directeur dans la vie économique et politique de l’Union. L’agriculture recule un peu plus encore sous l’effet de la concurrence des Grandes Plaines ; il faudra qu’elle se transforme en agriculture suburbaine, chargée d’approvisionner les grandes agglomérations de l’Est. L’industrie textile est concurrencée par les usines du Sud, qui emploient une main-d’œuvre à meilleur marché. Le charbon et le pétrole manquent ; les lacunes du système ferroviaire freinent le développement. En revanche, la présence d’ouvriers qualifiés, les liens avec l’Europe, l’attrait qu’exercent des établissements universitaires comme Harvard ou le Massachusetts Institute of Technology (MIT, 1861) évitent à la Nouvelle-Angleterre un déclin brutal. Tandis que le Connecticut entre dans l’orbite de New York, que le Vermont et le New Hampshire tendent à se transformer en zones de villégiature animées pendant les week-ends et la saison de ski, Boston et sa région sont sauvées par l’immigration irlandaise au xixe s. et l’immigration italienne au xxe s., donc catholique. La population des six États augmente régulièrement : 1 233 011 habitants en 1800, 3 135 283 en 1860, 4 700 749 en 1890, 7 400 909 en 1920, 9 314 453 en 1950. Mais, par rapport à la population totale des États-Unis, son importance décline : 22 p. 100 en 1800, 10 p. 100 en 1860, 6,5 p. 100 en 1950. De plus en plus, les villes de la côte atlantique s’intègrent dans la vaste metropolis qui s’étend de Washington à Boston.

A. K.

➙ Boston / Connecticut / États-Unis / Massachusetts / Puritanisme.

 G. R. Taylor, The Transportation Revolution, 1815-1860 (New York, 1951 ; nouv. éd., 1968). / R. E. Brown, Middle-Class Democracy and the Revolution in Massachusetts, 1691-1780 (Ithaca, N. Y., 1955 ; nouv. éd., 1968). / R. C. Estall, New England. A Study in Industrial Adjustment (New York, 1966). / D. J. Boorstin, The Americans (New York, 1967 ; 2 vol.).

Nouvelle-Calédonie

Territoire français d’outre-mer.


La Nouvelle-Calédonie est située dans le Pacifique sud-occidental, à 1 500 km de l’Australie et à 20 000 km de la France.

Le territoire couvre 19 103 km2, dont 16 750 pour la Grande Terre (la Nouvelle-Calédonie proprement dite). Les dépendances comportent l’île des Pins au sud-est (135 km2), les îles Loyauté à 150 km à l’est — formées de trois îles : Uvéa ou Ouvéa, Lifou, la plus grande (1 115 km2), et Maré —, les petites îles Chesterfield, Walpole, Surprise et Huon, et l’archipel de Bélep au nord-ouest.


Le milieu

La Nouvelle-Calédonie est une île montagneuse, mais les formes du relief sont souvent assez lourdes. Le point culminant, le mont Panié, au nord, n’atteint pas 1 700 m ; au sud, le mont Humboldt est à peine moins élevé. Une chaîne plissée constitue l’axe de l’île et lui donne sa forme allongée (400 km du nord-ouest au sud-est) ; elle est décalée vers la côte orientale : d’où la dissymétrie de l’île. À l’est, la côte est le plus souvent constituée de reliefs pittoresques où s’encaissent des vallées verdoyantes ; au contraire, à l’ouest s’étalent des petites plaines alluviales, parfois marécageuses, séparées par des collines gréseuses et par quelques massifs montagneux.

Les roches qui constituent la Grande Terre sont extrêmement variées, tant au point de vue de leur âge géologique que de leur faciès. Les roches sédimentaires anciennes qui constituent l’ossature de chaîne ont été souvent très métamorphisées ; elles ont été plissées et cassées à la fin du Secondaire et au début du Tertiaire. Au sud s’étale largement un massif de péridotites ; il s’agit de roches volcaniques vertes, mises en place au début des plissements principaux ; elles ont été profondément altérées par la décomposition chimique et sont recouvertes par une épaisse couche de latérite ; ces roches intrusives sont très fortement minéralisées, et on leur donne le nom de terrains miniers. C’est à la base des latérites que le nickel s’est concentré. Des petits massifs de péridotites parsèment le reste de l’île.

Un récif-barrière constitué de coraux entoure la Nouvelle-Calédonie ; il est séparé du rivage par un lagon. Les « passes » qui permettent d’atteindre l’océan sont relativement rares ; la principale donne accès à la baie et au port de Nouméa. Les récifs constituent des paysages sous-marins d’une exceptionnelle beauté.

Les îles Loyauté sont des îles coralliennes de plus en plus soulevées vers le sud : si Uvéa a encore un aspect d’atoll avec un lagon, les deux autres îles présentent des falaises calcaires tombant à pic dans la mer ; leur lagon est comblé et à Mare affleurent même les basaltes qui constituent le soubassement des anciens récifs.

Situé entre 20° 8′ et 22° 2′ de lat. S., le territoire a un climat chaud, mais la proximité du tropique modère déjà les températures (moyenne annuelle de 22,5 °C à Nouméa). Au moment de la saison sèche, de mai à novembre, le thermomètre descend souvent au-dessous de 20 °C (moyenne de 18,8 °C en juillet) ; le souffle de l’alizé, les brises et la fraîcheur nocturne rendent le climat très agréable en cette saison. Quelques précipitations, liées à des perturbations d’origine tempérée, peuvent, surtout en juillet, couper les longues périodes de beau temps.