Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
N

Norvège (suite)

Les forêts

La superficie utilisable couvre environ 75 000 km2. La richesse forestière est inégalement répartie. Le Sud est favorisé. Les forêts de conifères — pins au nord et à l’ouest, épicéas au sud-est —, qui représentent 70 p. 100 des arbres, sont à la base des industries de la cellulose et du papier ; elles se trouvent dans le Sud. L’essentiel des forêts septentrionales est constitué par des bouleaux, de moindre valeur économique. La présence de voies d’eau flottables a avantagé l’exploitation forestière dans le Sud. Jusqu’au début du xxe s., le flottage fut le seul moyen d’évacuation des troncs d’arbre. Actuellement, un tiers des bois coupés annuellement sont flottés, en particulier sur le Glåma.

L’État et les autorités locales ne possèdent que le dixième de la superficie forestière, dont un peu plus de la moitié appartient aux paysans. Ce n’est pas sans inconvénient pour l’exploitation, qui est rarement pratiquée de façon homogène et correcte, les propriétés forestières privées étant trop petites. Sur 124 000 exploitations en 1970, 43 p. 100 ne dépassaient pas 10 ha. Les grands domaines de plus de 100 ha couvrent 61 p. 100 de la surface totale, et les exploitations de 10 ha et moins, seulement 5 p. 100. La production moyenne annuelle est de 7,4 millions de mètres cubes. Environ 45 p. 100 du bois coupé vont aux industries de la cellulose et de la pâte à papier, et 39 p. 100 aux scieries.


La pêche

La Norvège occupe la première place en Europe, le cinquième rang dans le monde, avec de 4 à 5 p. 100 des captures mondiales. Activité traditionnelle, la pêche assumait dans les siècles passés avec le bois une grosse part du commerce norvégien et complétait les ressources agricoles pour l’alimentation du pays. Il y a quelques années encore, ses produits constituaient 20 p. 100 en valeur des exportations ; cette part est tombée maintenant à environ 8 p. 100. En 1900, les pêcheurs représentaient environ 10 p. 100 de la population active, ils n’en forment plus que 2 p. 100.

Le caractère artisanal de la pêche est encore marqué. En 1971, il y avait 35 000 pêcheurs, dont 15 000 pêcheurs professionnels, 10 000 pêcheurs complétant leurs revenus par l’agriculture et 10 000 paysans-pêcheurs. Ainsi, plus de la moitié pratiquent un genre de vie mixte.

La flotte comprenait officiellement plus de 36 000 bateaux enregistrés en 1971, dont 75 p. 100 ne dépassaient pas 10 m de long. Le grand nombre de petites embarcations, maintenant plus nombreuses que les pêcheurs, traduit la survivance de l’ancienne pêche côtière dans les fjords et les archipels. Rentable encore pour la fourniture de poissons frais aux usines de produits surgelés et sur le marché national, elle ne peut suffire à la production de masse du poisson à usage industriel. La moitié de la flotte de pêche est concentrée dans l’extrême nord du pays, et 35 p. 100 au Vestlandet, répartie pour parts égales entre les archipels du Møre og Romsdal et les ports de la côte au sud, autour d’Haugesund, Stavanger, Kristiansand. Les deux tiers des prises, qui concernent des poissons capturés pour la fabrication d’huile et de farines (capelan, maquereau, hareng), sont assurés par 600 navires pontés en acier. Un tiers de ces navires se trouve dans le Nord-Norge, où ils pratiquent la pêche de la morue, du colin et du capelan, un autre tiers est basé autour d’Haugesund et le de/nier tiers dans le Møre og Romsdal à Ǎlesund et Kristiansund, pour la pêche du hareng, du maquereau et du capelan.

Le cloisonnement imposé par le relief a entraîné la dispersion des ports de pêche et des usines de traitement tout au long du littoral. Il n’y a pas de grands ports. Pour éviter une trop grande concentration industrielle et spatiale de la pêche, préjudiciable à l’économie actuelle de ces régions à genre de vie mixte (Finnmark, archipels des Vesterålen, Lofoten et Møre) et pouvant entraîner la prolétarisation d’une partie des pécheurs, le gouvernement, par le jeu de règlements et de subventions, maintient la structure sociale traditionnelle tout en cherchant à améliorer la productivité et à garantir aux pêcheurs un niveau de vie satisfaisant. L’État mène une politique de crédit par l’intermédiaire de la Banque de pêche et du Fonds de développement régional ; des aides sont accordées pour l’achat du matériel et de l’équipement. La pêche ne peut être vendue que par l’intermédiaire d’organisations de pêcheurs agréées fixant le prix de vente minimal. Les pêcheurs sont tous groupés en coopératives de production et d’achat de matériel et d’équipements. Le capelan a représenté 45 p. 100 des prises en 1971, le hareng 9 p. 100, et le maquereau 7 p. 100 (plus de 60 p. 100 de poissons capturés pour les usines d’huile et de farines). La pêche de la morue, pratiquée pour les deux tiers des prises dans les eaux côtières en Norvège septentrionale (Finnmark-Lofoten) par les petits pêcheurs artisans, ne donne que 13 p. 100 du tonnage national, mais le tiers de sa valeur, les prises des autres gadidés (tacaud, lieu noir, églefin) représentant aussi 13 p. 100 du tonnage.

La majeure partie du poisson pêché fait l’objet d’une préparation industrielle avant d’être commercialisé. Le commerce et l’industrie des produits de la pêche emploient plus de 40 000 personnes. Les conserveries de maquereau et de sardine animent principalement la région de Stavanger, tandis que les usines de traitement pour l’huile et les farines sont installées surtout le long des côtes du Sørlandet, du Vestlandet, du Møre og Romsdal et du Troms. Les usines de filets surgelés sont principalement dans le Nord, en particulier au Finnmark, où certaines à grande capacité ont été montées dans la cadre de la reconstruction et de la mise en valeur d’une région dévastée par la guerre. Les trois quarts des prises après transformation sont exportées. Les principaux clients sont la Grande-Bretagne et les autres pays de l’Europe occidentale.


La chasse des cétacés et du phoque