Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
N

neurovégétatif (système) (suite)

Les syncopes

Il s’agit des pertes de connaissance liées à une ischémie cérébrale due à un trouble cardio-vasculaire.

Les syncopes sont la conséquence d’une anomalie des mécanismes réflexes contrôlant la circulation.

Elles peuvent être déclenchées par une hypotension orthostatique, une miction, l’émotion, la fatigue, la toux, la défécation.


Les troubles de la sudation

Il existe au niveau de l’hypothalamus des thermorécepteurs ; les fibres efférentes appartiennent au système orthosympathique, et les fibres postganglionnaires fonctionnent en libérant de l’acéthylcholine.

Au cours de lésions du système neurovégétatif, on peut observer une abolition de la sudation dans un territoire cutané : c’est l’anhydrose.


Les troubles respiratoires

La respiration est un mécanisme réflexe subissant des influences suprasegmentaires.

Les centres végétatifs sont situés au niveau du tronc cérébral.

On distingue :
— un centre inspiratoire et un centre expiratoire, situés dans la substance réticulée bulbaire ;
— un centre pneumotaxique pédonculaire, qui reçoit des afférences du centre inspiratoire bulbaire et de tensorécepteurs situés à l’intérieur des alvéoles pulmonaires par l’intermédiaire des nerfs pneumogastriques.

Stimulé lors de l’inspiration par ces afférences, le centre pneumotaxique envoie à la fois des influx inhibiteurs vers le centre inspiratoire et des influx excitateurs vers le centre expiratoire.

Ainsi est réalisé le rythme respiratoire : à l’inspiration succède l’expiration.

Mais ces centres bulbo-pédonculaires sont sous le contrôle de centres supérieurs, comme le montre la possibilité de commande volontaire de la respiration.

Des affections diverses du système nerveux central peuvent donc entraîner des troubles respiratoires :
— des lésions des motoneurones alpha (poliomyélite antérieure aiguë, polyradiculonévrite) [v. nerveux (système)] ;
— des lésions de la plaque motrice (myasthénie) [v. muscle] ;
— des lésions du bulbe et de la protubérance au cours des hémorragies cérébrales, en cas d’hypertension intracrânienne, enfin au cours de certaines encéphalopathies.


Troubles liés à un dysfonctionnement des noyaux hypothalamiques

L’hypothalamus est l’un des niveaux d’intégration les plus élevés du système nerveux autonome.

Il intervient dans la régulation thermique de l’organisme. Il règle les mécanismes de la soif et de la faim. Il commande l’adaptation des réponses hormonales aux conditions de l’environnement.

On a individualisé au niveau de l’hypothalamus deux groupes de noyaux qui semblent jouer des rôles différents.
1. Le groupe antérieur règle le fonctionnement des glandes surrénales, des thyroïdes et les processus de croissance de l’individu.
2. Le groupe postérieur intervient dans la libération d’une hormone qui règle l’élimination de l’eau au niveau du rein (c’est l’hormone antidiurétique).

Le diabète insipide résulte d’un déficit de sécrétion de l’hormone antidiurétique.


Troubles de la régulation thermique

On a pu mettre en évidence au niveau de l’hypothalamus deux types de thermorécepteurs ; les premiers sont sensibles au réchauffement, les seconds au refroidissement.

Ainsi, dans les lésions hypothalamiques traumatiques ou vasculaires, on observe souvent une hyperthermie (fièvre élevée).


Troubles des conduites alimentaires

Chez l’animal, la stimulation de certains noyaux latéraux de l’hypothalamus déclenche la prise de nourriture ; leur destruction entraîne une aphagie (l’animal ne mange pas).

Les noyaux médians semblent, au contraire, régler la satiété. Leur stimulation diminue la prise de nourriture ; leur destruction provoque une hyperphagie (excès d’appétit).

Cependant, chez l’homme, il est très rare que des lésions hypothalamiques soient responsables des troubles de l’appétit.

On a aussi mis en évidence des noyaux hypothalamiques qui règlent le besoin de la soif.

Chez l’animal, la destruction de certains de ces noyaux permet d’obtenir une adipsie (absence de soif), et leur stimulation une polydipsie (soif excessive), mais, chez l’homme, ces troubles sont moins bien connus.

J. E.

 J. Delmas et G. Laux, Système nerveux sympathique. Étude systématique et macroscopique (Masson, 1952). / J. Artner et G. A. Hauser, Das Neurovegetative Nervensystem (Bâle, 1960).

Neutra (Richard Josef)

Architecte américain d’origine autrichienne (Vienne 1892 - Wuppertal 1970).


Dans le monde américain des années 30, il apparaît comme l’un des rares représentants de ce « style international », dont quelques-unes de ses œuvres sont une expression particulièrement significative. Néanmoins, c’est seulement après la Seconde Guerre mondiale que son originalité, comme constructeur de maisons individuelles en Californie, s’est véritablement révélée — valorisée par une réflexion éthique d’une grande importance sur les rapports de l’homme avec son environnement.

Issu d’une famille de fondeurs de cloches, Neutra sort diplômé de la Technische Hochschule de Vienne en 1917. Cette formation solide s’est accompagnée de contacts particulièrement enrichissants avec Adolf Loos (1870-1933) — l’un des apôtres du dépouillement architectural, grand admirateur de l’école de Chicago et ennemi du « Jugendstil » viennois — et avec l’œuvre d’Otto Wagner (1841-1918) ou celle de Frank Lloyd Wright*, qui fut publiée en Europe en 1911. En 1918, Neutra part compléter sa formation en Suisse. Il y travaille comme architecte-paysagiste jusqu’en 1921, date à laquelle il rejoint Erich Mendelsohn (1887-1953), dont il est l’employé au bureau municipal de Luckenwalde, puis l’associé. En 1923, ils présentent un projet commun, qui sera primé, pour un centre commercial à Haïfa.

Neutra décide alors de s’expatrier aux États-Unis. Il vient à Chicago* travailler chez Holabird & Roche, rencontre Louis Henri Sullivan et part finalement à Taliesin chez Frank Lloyd Wright. En 1926, il se fixe à Los Angeles, où il entre dans l’agence de Rudolph Schindler (1887-1953), un autre élève de Wright. Schindler est alors en train de construire la Lovell Beach House, l’une de ses œuvres majeures — souvent rapprochée du mouvement De Stijl. En 1927. Neutra s’établit à son compte : sa première commande est une maison de santé, la Lovell Health House à Griffith Park (Los Angeles). Dans le langage du purisme, elle introduit une étonnante fluidité d’espace et une souplesse d’implantation qui font penser, avec quelques années d’avance, à la « Maison sur la cascade » de Wright. Architecte californien, Neutra construira surtout des habitations particulières (maison du cinéaste Joseph von Sternberg à San Fernando Valley, 1936) et des bâtiments scolaires : la Corona School de Los Angeles (1935) est l’occasion pour lui d’une réflexion théorique sur les rapports de l’enfant et de l’architecture, début de ses recherches écologiques.