Nelson (Horatio Nelson, vicomte) (suite)
L’amiral victorieux
Choisi par l’amirauté pour commander les forces navales de Méditerranée, il ne parvient pas à empêcher la flotte française de Bonaparte de gagner l’Égypte. Du moins, le 1er août 1798, il réussit à couler l’escadre de l’amiral Brueys (1753-1798), détruisant la quasi-totalité des bâtiments français surpris au mouillage en rade d’Aboukir. Élevé à la pairie pour ce haut fait, il prend en main la défense du royaume de Naples, où il pousse la reine Marie-Caroline à une répression sanglante contre les partisans des Français (juin-juill. 1799), ce qui lui vaut le titre de duc de Brontë. De retour en Angleterre (nov. 1800), il est accueilli par une foule enthousiaste, puis, comme vice-amiral sous les ordres de l’amiral sir Hyde Parker (1739-1807), concourt au bombardement de Copenhague (avr. 1801) afin de briser la ligue des Neutres. Après la rupture de la paix d’Amiens, appelé une nouvelle fois au commandement de la flotte méditerranéenne (mai 1803), il poursuit Villeneuve (1763-1806) aux Antilles (printemps 1805), contraint l’amiral français à revenir en hâte vers l’Espagne et le bloque à Cadix sous la garde de Cuthbert baron Collingwood (1750-1810). Les reproches de Napoléon obligent Villeneuve à sortir du port espagnol : le 21 octobre, Nelson l’attaque au large du cap de Trafalgar et lui inflige une terrible défaite (dix-huit vaisseaux espagnols sur trente-trois seront coulés). Mais, peu avant la fin du combat, Nelson, qui commande le Victory, est mortellement frappé par une balle de mousquet.
De stature médiocre, le visage maigre, les épaules étroites, Nelson fut un homme extrêmement sensible, voire susceptible, impétueux, souvent impatient, vaniteux, mais désintéressé, qui unit les plus hautes qualités de chef à une énergie indomptable. Marin sans égal par l’audace de ses initiatives, par son courage personnel et son esprit d’offensive, il mit au point une tactique qui fit ses preuves : concentrant ses feux sur les points faibles de l’adversaire, il réussissait à le diviser, grâce à la rapidité d’exécution de ses plans, afin de l’anéantir. Il est pour l’Angleterre le héros national par excellence.
A. M.-B.
G. A. Edinger et E. J. C. Neep, Nelson (New York, 1931 ; trad. fr., Payot, 1932). / A. Gervais, Un grand ennemi : Nelson (la Renaissance du livre, 1932). / C. Oman, Nelson (Londres, 1947). / M. Bourdet-Pléville, Tel fut Nelson (Fasquelle, 1953). / R. Southey, Life of Nelson (Londres, 1953). / O. Warner, Lord Nelson : A Guide to Reading (Londres, 1955) ; A Portrait of Lord Nelson (Londres, 1958).