Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
N

navire de commerce (suite)

• Les caboteurs. Les caboteurs modernes sont, pour la plupart, conçus principalement, et parfois exclusivement, pour la manutention horizontale, avec leur machine à l’arrière et les tranches de chargement d’un seul tenant sur l’avant. Beaucoup chargent surtout des engins roulants et aussi des containers, certains étant spécialement équipés pour leur ramassage dans les ports secondaires, afin d’alimenter dans quelques ports principaux les grands porte-containers dont les chargements sont repris par d’autres caboteurs pour être acheminés à destination.

Un type particulier de caboteur est le navire dit « paragraphe », dont la jauge brute est maintenue au-dessous de 500 tonneaux grâce à des dispositions particulières (hauteur exceptionnelle du double-fond et de l’unique entrepont, tous deux exclus de la jauge) qui permettent de bénéficier de certains « paragraphes » des réglementations, dans le domaine de la sécurité, de la construction et des effectifs du personnel.

• Les long-courriers modernes. Afin d’assurer un fret rémunérateur aussi bien à l’aller qu’au retour de leurs voyages, beaucoup de long-courriers modernes sont « polyvalents », c’est-à-dire à utilisations multiples. Quelques-uns sont en même temps des polythermes qui peuvent transporter dans leurs tranches réfrigérées toutes sortes de marchandises diverses et même des containers en cellules grâce à des glissières mobiles installées dans les écoutilles. La plupart sont à manutention verticale, assez peu à manutention exclusivement horizontale, mais certains sont mixtes et équipés pour les deux types de manutention. Beaucoup sont automatisés, et leur appareil moteur, presque toujours moteur Diesel, est normalement conduit et surveillé de la passerelle sans personnel de quart dans la machine. Quelques-uns sont munis de stabilisateurs de roulis, principalement dans le but de prévenir le désarrimage des containers en pontée.

• Les long-courriers traditionnels. À la suite du succès des « liberty ships », construits en énormes séries par les États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale et très largement utilisés ensuite par les armateurs pour remplacer provisoirement leurs flottes détruites, plusieurs chantiers ont eu l’idée de construire en grandes séries des navires traditionnels, simples et économiques. Un certain nombre de types de navires répondent à cet objectif : le « Freedom » japonais, le « SD4 » britannique, le « German Liberty », etc. Cette conception n’a cependant pas obtenu le succès escompté, beaucoup d’armateurs montrant leur préférence pour des unités sensiblement plus coûteuses, mais mieux adaptées à des utilisations multiples, et les constructeurs de navires « économiques » ont été amenés à proposer des variantes au modèle initial en vue du transport de cargaisons spéciales de bois, de containers, de denrées réfrigérées, de fret liquide, etc.

• Transporteurs d’unités de charge
Les navires spécialisés dans le transport des « unités de charge » sont de plusieurs types :
— les porte-containers cellulaires transportant des marchandises diverses placées en containers embarqués verticalement dans des cellules disposées dans les cales ;
— les navires à manutention par roulage, ou « roll on - roll off », qui peuvent charger des containers embarqués au moyen d’engins roulants, ainsi que des semi-remorques, des camions et des véhicules divers remplis de marchandises (certains navires mixtes, porte-containers et porte-véhicules, combinent les deux types précédents) ;
— les navires porte-chalands, dont la cargaison est constituée par des chalands, ou barges.

Des transports par mer peuvent aussi s’effectuer au moyen de chalands remorqués ou poussés ou constituant la partie avant d’engins mixtes (« multipacket ships ») séparables en deux tronçons dont la partie arrière porte l’appareil moteur.

• Transporteurs de marchandises homogènes en vrac
Il s’agit :
— soit de vrac liquide : pétroliers (« tankers ») ou navires-citernes divers (transport de vins, d’alcools, d’huiles végétales, de goudrons, d’acides, etc.) ;
— soit de cargaisons sèches : transporteurs de vrac léger (grains, charbons, etc.), minéraliers ou transporteurs de vrac divers (soufre, ciment, engrais, bois, etc.), certains vracquiers mixtes, les pétroliers-minéraliers, pouvant également charger des hydrocarbures ;
— soit encore de gaz de pétrole ou naturels liquéfiés transportés par des navires spécialement conçus pour ce trafic.

• Transporteurs de marchandises réfrigérées (« reefers »)
Ce sont les bananiers, les fruitiers, les transporteurs de viandes et les navires polythermes.

En dehors des navires marchands proprements dits figurent encore les navires qui ont été spécialement conçus en vue d’utilisations spéciales, le plus souvent en rapport avec la navigation de commerce : câbliers, brise-glace, remorqueurs et pousseurs, bateaux-pilotes et bateaux-phares, dragues et engins de servitude divers, dont l’utilité n’est plus à démontrer.

Navire porte-chalands

Les navires porte-chalands (ou « porte-barges », navires dits aussi « float on - float off »), qui n’existent encore qu’en très petit nombre, mais semblent appelés à un développement important, transportent leur cargaison sous la forme de chalands qui sont en fait de véritables containers flottants, mais de dimensions et d’une masse en charge (de 400 à 800 t) très supérieures à celles des containers normalisés.

Ces chalands sont amenés par eau (par remorquage ou poussage) du lieu où ils ont été chargés jusqu’au navire, et ensuite du navire à leur lieu de destination, en empruntant dans chaque cas les voies navigables. C’est ainsi que le Rhin se trouve directement relié au Mississippi.

Suivant le moyen de manutention utilisé, on distingue deux types de navires porte-chalands :

• les navires type « LASH » (Lighter Aboard SHips), équipés d’un portique de levage d’une capacité portante suffisante pour manutentionner un chaland chargé ;

• les navires type « SEABEE » (SEA BargE), sur lesquels les chalands sont embarqués et débarqués au moyen d’un appareil élévateur submersible et transportés par convoyeurs entre cet appareil et l’intérieur des cales.

La conception très particulière de ces navires les rend pratiquement indépendants des installations portuaires.

E. C.