Nantes et Saint-Nazaire (suite)
L’évolution du style classique s’est poursuivie : à la générosité du style rocaille s’oppose bientôt la simplicité du néo-classicisme. Face au quai de la Fosse, d’autres quais sont aménagés et bordés de nouveaux hôtels, dessinés par deux architectes nantais : Jean-Baptiste Ceineray (1722-1811), à qui l’on doit l’élégante Chambre des comptes, aujourd’hui préfecture (1764), et l’hôtel d’Aux (1765), puis son élève Mathurin Crucy (1749-1826), qui donne les plans de l’hôtel de Montaudoin, de la Bourse (1792-1812) et du théâtre Graslin (1788). L’hôtel de la Chambre des notaires reste un magnifique exemple de la décoration intérieure de style Empire. Emules de Crucy, Pierre Rousseau (v. 1750-1810) et Pierre Vigne de Vigny (1690-1772) construisent l’hôtel de l’armateur Grou, qu’on appela, pour l’originale disposition de son escalier, le « temple de goût ».
Créé en 1800 et constamment enrichi, le musée des Beaux-Arts de Nantes est installé dans les bâtiments construits pour lui à la fin du xixe s.
Au début du xxe s., un charme mystérieux se dégageait de la ville, qui sera sacrée haut lieu du surréalisme par André Breton*. Malheureusement, les destructions dues à la Seconde Guerre mondiale furent nombreuses : témoins de l’architecture moderne, les magasins Decré (1931), construits en fer et en verre par Henri Sauvage (1873-1932), disparurent sous les bombardements.
Après la guerre, Nantes bénéficie d’un vaste programme de reconstruction et d’extension, auquel participe Le Corbusier*, entre 1952 et 1957, avec la Cité radieuse de Rezé.
G. J.
P. Lelièvre, Nantes au xviiie siècle. Urbanisme et architecture (Durancé, Nantes, 1942). / Le Musée des Beaux-Arts, catalogue et guide (Nantes, 1953). / H. de Berranger, Évocation du vieux Nantes (Éd. de Minuit, 1966). / A. de Wismes, Nantes et le pays nantais (France-Empire, 1968).