Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

musée (suite)

 A. Malraux, le Musée imaginaire (Skira, Genève, 1947). / L’Organisation des musées. Conseils pratiques (Unesco, 1959). / L. Benoist, Musées et muséologie (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1960 ; 2e éd., 1971). / R. Aloi, Musei : architettura, tecnica (Milan, 1961). / P. Bourdieu et A. Darbel, l’Amour de l’art, les musées et leur public (Éd. de Minuit, 1966). / G. Bazin, le Temps des musées (Desoer, Bruxelles, 1967). / N. von Holst, Creotors, Collectors and Connoisseurs, the Anatomy of Artistic Taste from Antiquity to the Present Day (New York, 1967). / M. Hoog, l’Art d’aujourd’hui et son public (Éd. ouvrières, 1967). / R. H. Marijnissen, Dégradation, conservation, restauration de l’œuvre d’art (Éd. de l’Arcade, Bruxelles, 1967 ; 2 vol.). / J. Dubuffet, Asphyxiante Culture (J.-J. Pauvert, 1968). / Problèmes de conservation dans les musées (Eyrolles, 1969). / P. Gaudibert, Action culturelle : intégration et (ou) subversion (Casterman, 1972).
On consultera également la revue Museum, publiée depuis 1948 par l’ICOM (International Council of Museums) sous les auspices de l’Unesco.

musical (enseignement)

« Que les enfants apprennent les psaumes, le solfège, le chant, le calcul et la grammaire. » Charlemagne, concevant les programmes scolaires à l’aube du ixe s., considérait déjà la musique, et plus particulièrement le chant, comme nécessaire à une éducation harmonieuse et équilibrée. Un peu plus tard, les universités médiévales enseignent le Quadrivium : arithmétique, géométrie, astronomie, musique, assimilant ainsi cette dernière aux disciplines scientifiques.



Introduction

L’enseignement musical s’organise en Europe dès cette époque lointaine. Il va se perpétuer jusqu’à nous, malgré quelques vicissitudes. Tout au long de l’Ancien Régime, ce sont essentiellement les maîtrises des cathédrales qui formeront de simples chantres... ou des musiciens de génie. La Révolution supprime ces maîtrises, et l’enseignement musical se trouve totalement, mais provisoirement, désorganisé. Après ce grand bouleversement, le xixe s. va voir l’établissement progressif d’un enseignement musical qui s’est développé sur trois niveaux.

On introduit la musique dans les horaires des lycées et dans ceux des écoles de la Ville de Paris. La scolarité obligatoire permettra de répandre davantage la musique dans l’ensemble de la population.

Les Conservatoires de Paris et des principales villes de province forment les musiciens professionnels.

Parallèlement, un enseignement privé s’est créé peu à peu. Au xixe s., des sociétés chorales, dites « orphéons », des harmonies et des fanfares ont contribué à la formation musicale de leurs adhérents.

Un siècle plus tard, qu’est devenu cet enseignement ? La réponse à cette question semble quelque peu délicate et complexe, car le vent de la réforme qui souffle actuellement sur l’enseignement général agite aussi la musique, et il faut attendre quelque temps encore l’accomplissement total de l’œuvre des réformateurs. Mais une constatation s’impose au premier chef : l’idée directrice de cette réforme est de permettre au plus grand nombre possible de jeunes, et même de moins jeunes, d’aimer la musique et d’en faire.


L’enseignement primaire

• L’école maternelle. La musique fait partie des activités quotidiennes, sous forme de chants souvent mimés et d’exercices rythmiques. Il s’agit là non pas d’instruire, mais de développer le sens mélodique et rythmique potentiellement présent chez l’enfant, d’obtenir une meilleure coordination des mouvements et aussi de créer un climat de joie chez les petits.

• L’école primaire. L’entrée à l’école primaire marque, en principe, le début d’une instruction musicale proprement dite. Les programmes scolaires laissent à la musique le temps de 1 h 15 par semaine, presque toujours à la charge de l’instituteur. Mais bien que ce dernier ait reçu (s’il est normalien) une formation lui permettant, théoriquement, d’assurer l’heure de musique, il se borne souvent, dans le meilleur des cas, à apprendre des chants à ses élèves. Certains, cependant, font écouter des disques, dont la présentation leur est facilitée par quelques ouvrages d’initiation.

• Les centres musicaux ruraux. Certaines communes rurales, désirant donner à leurs enfants des classes primaires une instruction musicale plus complète, font appel aux professeurs de musique formés par les centres musicaux ruraux, subventionnés par le ministère de l’Agriculture et celui des Affaires culturelles. Les professeurs issus de ces centres sont répartis dans les communes qui en font la demande et qui les rétribuent. Les homes d’enfants, les maisons de la culture font aussi quelquefois appel à eux.

• La Ville de Paris. Elle a, depuis 1833, doté ses écoles primaires de professeurs de musique ; en 1948, l’ensemble du département de la Seine recevait également l’enseignement de ces professeurs. Cependant, l’éclatement de ce département et la suppression du recrutement ont amené l’extinction progressive et l’intégration de ce corps d’enseignants au cadre de l’État. Le décret d’intégration (sept. 1970) les assimile aux professeurs des lycées et des collèges d’enseignement secondaire (C. E. S.), mais leur interdit désormais d’enseigner dans les classes primaires. Cette solution est regrettable, parce que régressive. Il conviendrait que tous les enfants reçoivent une éducation musicale sérieusement dirigée, à l’âge où la réceptivité, la disponibilité, la spontanéité sont les plus grandes, c’est-à-dire au niveau de l’école maternelle et primaire.

À l’heure où l’avenir de l’enseignement musical des écoles parisiennes est plein d’incertitude, quelques villes de province, comme Lyon, créent au contraire un corps de professeurs analogue à celui de Paris, formé au conservatoire de la ville.


L’enseignement secondaire

De la 6e à la 3e, l’enseignement musical est obligatoire, à raison de 1 heure par semaine, plus 1 heure de chorale facultative.

Dans les collèges d’enseignement général (C. E. G.) de province, cette heure est assurée par un professeur d’enseignement général ayant présenté, lors de son certificat d’aptitude au professorat dans les C. E. G. (C. A. P.-C. E. G.), une option musique.

À Paris et dans les communes de l’ancienne Seine, les professeurs spéciaux de la Ville de Paris enseignent dans les C. E. G. et dans certains collèges d’enseignement secondaire (C. E. S.).

Dans les lycées parisiens et provinciaux, l’enseignement musical est donné par les professeurs de l’État. Ceux-ci étaient recrutés jusqu’ici par un concours préparé à la section spéciale des lycées La Fontaine et Claude-Bernard. Actuellement, des modifications sont en cours et nous verrons plus loin quel sera le nouveau mode de recrutement.