Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

monophysisme (suite)

Les Églises monophysites

On désigne souvent ainsi les communautés chrétiennes orientales qui ont récusé les décisions du concile de Chalcédoine (451) et notamment la formule selon laquelle dans le Christ « l’unique Personne du Verbe incarné subsiste en deux natures divine et humaine » (dyphysisme). Elles professent au contraire : « Unique est la nature incarnée du Verbe de Dieu. » En fait, il est actuellement de plus en plus généralement reconnu qu’il s’agit là d’un « monophysisme verbal » et que la doctrine christologique de ces Églises est substantiellement conforme à l’orthodoxie chalcédonienne. Aussi demandent-elles à être désignées comme Églises orientales anciennes. Ce sont l’Église copte d’Égypte (env. 5 millions de fidèles) ; l’Église d’Éthiopie (10 à 12 millions) ; l’Église apostolique d’Arménie (2 à 3 millions) ; l’Église syrienne orthodoxe, souvent dénommée jacobite (100 000 à 200 000), à laquelle s’est rattachée depuis le milieu du xviie s. une fraction des chrétiens de tradition syrienne de l’Inde du Sud (Kerala), parfois dénommés chrétiens de saint Thomas ou syro-malankars (env. 1 million). Depuis 1965 (conférence d’Addis-Abeba), ces diverses Églises ont commencé à établir entre elles des liens organiques avec la création d’un Secrétariat commun.

H. I. D. et P. R.

 G. Krüger, Monophysitische Streitigkeiten im Zusammenhange mit der Reichspolitik (Iéna, 1884). / G. Owsepian, Die Entstehungsgeschichte des Monothelismus (Leipzig, 1897). / J. Lebon, le Monophysisme sévérien (Van Linthout, Louvain, 1909).

Monotrèmes

Ordre de Mammifères ovipares constituant à eux seuls la sous-classe des Protothériens.



Description

Ce sont des Mammifères à corps lourd et trapu, d’une longueur de 40 à 80 cm, avec 4 membres de type « transversal » terminés par 5 doigts munis de griffes leur permettant de creuser la terre. Seules les paumes des mains et les plantes des pieds sont garnies de glandes sudoripares. Leur tête allongée est terminée par un bec corné.

Ils ont un pelage épais, parfois parsemé de piquants qui sont des vestiges d’écailles reptiliennes. Leur queue, bien musclée, est poilue et aplatie dorso-ventralement. Le bassin est muni d’un os marsupial, et un genre possède une poche incubatrice ventrale. Les voies urinaires et génitales débouchent avec le rectum dans un orifice commun : un « cloaque ». Les 2 oviductes débouchent séparément dans le canal urinaire et génital, dont l’extrémité tient lieu de vagin. Les conduits génitaux des mâles sont terminés par un pénis attaché à la paroi ventrale du cloaque.

Les femelles, dont seul l’ovaire gauche est fonctionnel, pondent deux ou trois œufs enveloppés dans une coquille molle et cornée. Les glandes mammaires sont tubuleuses, elles n’ont pas de tétines et débouchent dans des « champs mammaires ».

Dans cet ordre, on trouve les seuls Mammifères ayant un appareil venimeux complet. Il n’existe que chez les mâles, qui sont pourvus à l’articulation du pied du membre postérieur d’un ergot corné percé dans son axe d’un fin canalicule en relation avec la glande venimeuse. Le venin qu’elle sécrète est vaso-dépresseur, hémolytique, hémocoagulant. Les cas de piqûres sont rares ; hormis des phénomènes de choc assez violents, on n’a pas signalé jusqu’à présent d’accidents graves. Ces glandes venimeuses existent chez Tachyglossus et chez Ornithorhynchus.

Les Monotrèmes sont des homéothermes relatifs. Leur température interne est inférieure à celle des autres Mammifères (32 °C) et peut descendre sans dommage à 27 °C sans qu’il y ait là une influence du milieu ambiant.

Cet ordre ne comprend que deux familles : les Échidnés et les Ornithorynchidés.


Les Échidnés

La famille des Échidnés compte deux genres : les Échidnés à bec droit et les Échidnés à bec courbe.

Ils ont un corps massif, trapu, avec une queue assez courbe. Le museau, allongé, est terminé par un bec cylindrique et tubulaire. La fente buccale est étroite et laisse apparaître une longue langue vermiforme. À aucun moment de leur existence ils ne portent de dents, mais ils ont des bandes cornées pour écraser leurs aliments.

Les femelles pondent deux ou trois œufs qui, émis par le cloaque, passent rapidement dans la poche ventrale. Elles les transportent ainsi pendant la période d’incubation, qui dure de 7 à 10 jours. Les petits, dès leur éclosion, ont une longueur de 12 mm ; ils lapent le lait crémeux jaunâtre qui suinte en provenance des deux champs laiteux situés dans la poche et débouchant chacun dans un toupet de dégouttement. Ils restent pendant 6 à 8 semaines dans cette poche ventrale. Quand ils ont un peu grandi, la mère les dispose dans un nid. Vers l’âge d’un an, ils atteignent la puberté, ils pèsent alors 2,5 à 5 kg, et les piquants mesurent 6 à 7 cm de long.

La mère Échidné voit sa poche disparaître dès que les petits sont disposés dans un nid. Cette poche, en effet, ne devient apparente qu’à la naissance des jeunes.

Les Échidnés sont des animaux coureurs, ayant une grande aptitude à s’enterrer très vite à la verticale, sur place, grâce à leurs puissantes griffes, surtout celles des membres postérieurs. Ils ne disparaissent pas complètement et se trouvent à moitié enfouis dans le sol, ne laissant apparaître que leur partie dorsale armée de piquants défensifs. Ils se trouvent ainsi à l’abri des prédateurs. Ils ont aussi la possibilité de se rouler en boule à la manière des Hérissons de nos pays.

Ces animaux se nourrissent d’Insectes variés — Fourmis, Termites — et de tout ce qui peut servir d’aliment et pénétrer dans leur toute petite ouverture buccale.

Ils sont capables de jeûner pendant un mois, et, dans les régions les plus froides de leur habitat (Victoria [Australie] et Tasmanie), ils peuvent tomber de temps en temps dans un pseudo-sommeil hivernal.


L’Ornithorynque

À la famille des Ornithorynchidés appartient certainement l’animal le plus curieux parmi les Mammifères.