Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Appalaches (suite)

Les Appalaches représentent une région de développement inégal, comportant même des îlots de pauvreté, comme ceux des hillbillies, et des régions industrielles souffrant de chômage et d’exode. À côté de la Tennessee Valley Authority (TVA), qui exploite les ressources forestières et hydrauliques, le gouvernement fédéral a regroupé les parties appalachiennes de dix États en une zone d’assistance, l’Appalachia, dans laquelle un crédit de 1,1 milliard de dollars pour cinq ans (1965-1970) est destiné à désenclaver les districts isolés, introduire de nouvelles industries et favoriser le tourisme.

P. B.

➙ Alabama / Pennsylvanie / Tennessee / Virginie.

appareil

Taille et agencement des pierres d’une construction.



Introduction

Dans le sens le plus général, l’appareil est la « façon » de la pierre.


La figure du bloc

L’appareil irrégulier se trouve aux périodes archaïques ou dans des édifices très simples ; l’appareil cyclopéen ou mégalithique, constitué par d’énormes blocs tirés de carrières (Mycènes), répond au premier cas, les constructions en pierre de ramassage au second (Méditerranée antique, Irlande médiévale ; constructions rurales jusqu’en 1914 environ, Auvergne, Lombardie, Italie du Sud). L’appareil régulier est constitué de pierres taillées géométriquement.


La taille du parement

La face visible de la pierre, dans un mur, peut être laissée brute, ou dressée. L’appareil en bossage comporte des pierres présentant des saillies ; destiné au Moyen Âge à faire ricocher les traits, plus tard les boulets, le bossage fut employé comme décor à partir de la Renaissance (exemple : palais Pitti, Florence). Dans l’appareil à refends (à partir du xvie s.), la pierre est cernée d’une dépression soit par taille, soit par retrait du joint sur le parement (exemples : porte du palais Farnèse, Rome ; palais du Luxembourg, Paris). L’appareil en pointes de diamant est une version décorative du bossage : la saillie est taillée en forme de petite pyramide (exemple : Palais à facettes, Kremlin, Moscou).


Le rapport des pierres entre elles

On doit l’envisager sous deux aspects.
a) Du point de vue de la jonction (notion architectonique) : les pierres peuvent être assemblées les unes aux autres sans intermédiaire (à joints vifs), comme cela s’est pratiqué en Égypte, en Phrygie et en Lydie à la période préhellénique, en Grèce dans les édifices soignés au vie et au ve s. av. J.-C., dans la Perse achéménide, chez les Étrusques, à Rome ; le procédé, repris au xvie s., a été largement utilisé aux xviie et xviiie s. Les pierres peuvent être assemblées à l’aide d’un mortier, dont la composition a varié suivant les époques ou les pays ; on employa ce procédé sous l’Empire romain, en Orient et en Afrique, dans la période préromane (notamment dans l’Europe occidentale) ; il caractérise l’architecture romane et l’architecture gothique.
b) Du point de vue de la disposition relative (notion architectonique et architecturale), les pierres peuvent constituer des murs ou parementer des noyaux de blocage (v. ci-après).


La dimension des pierres

Le grand appareil désigne les pierres qui dépassent une hauteur d’assise de 0,40 m, le moyen appareil celles qui ont 0,35 m d’épaisseur sur 0,70 m de longueur ; le petit appareil s’applique à des matériaux de moins de 0,30 m de côté. Le grand appareil admet le montage à joints vifs (Rome) ou avec une petite épaisseur de mortier (architecture gothique). Le petit appareil, formé de moellons à peine retaillés et enrobés de mortier, n’était souvent à Rome qu’un parement, alors que ce fut fréquemment un véritable mur dans l’architecture préromane. Le moyen appareil, où les blocs régulièrement parallélépipédiques sont assemblés avec de moindres quantités de mortier, fut utilisé pour des édifices préromans exceptionnels (exemples : chapelle d’Aix et vestiges du palais d’Ingelheim, en Allemagne).


Appareils en brique

Le plus ancien matériau élaboré impliqua très tôt pour le montage d’un mur des dispositions simples et empiriques : le système des joints contrariés. Le mortier de liaison fut à l’origine de la glaise, avant d’être identique à celui qui servait à liaisonner les pierres. La brique fut employée à toutes les époques partout où la pierre manquait, et même dans des pays riches en matériaux lapidaires, conjointement avec ceux-ci. Les faibles dimensions modulaires de la brique autorisèrent des dispositions variées et des combinaisons formelles qui satisfirent aux exigences de l’architecture baroque.


Classification

Les appareils employés dans l’Antiquité et jusqu’au néo-classicisme ont été classés par Vitruve, plus tard par les archéologues, d’après leur aspect et d’après les matériaux qui les constituent.

Pour les constructions grecques en pierre, on distingue : 1o l’appareil polygonal (fruste, à joints courbes, à joints droits) ; 2o l’appareil trapézoïdal (irrégulier, pseudo-isodome, isodome) ; 3o l’appareil rectangulaire (irrégulier, pseudo-isodome, isodome).

Pour les constructions romaines, on distingue : 1o l’appareil en pierre (opus siliceum [irrégulier], opus quadratum [parallélépipédique], opus cæmenticium [blocage avec mortier], opus craticum [colombage]) ; 2o les parements de noyaux de blocage montés au mortier (opus incertum [moellons grossiers], opus reticulatum [moellons réticulés], opus cestaceum [en brique], opus mixtum [alternance de brique et de pierre], opus vitatum [petits moellons appareillés], opus spicatum [brique ou pierre en arête de poisson]).

J.-B. A.

➙ Architecture / Brique / Construction / Pierre.

 A. Choisy, Histoire de l’architecture (Gauthier-Villars, 1899 ; 2 vol.). / J.-A. Brutails, Précis d’archéologie du Moyen Âge (Picard, 1908 ; 2e éd., 1923). / G. Lugli, La Tecnica edilizia romana (Rome, 1957). / R. Martin, Manuel d’architecture grecque, t. I : Matériaux et techniques (Picard, 1965).