Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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métamorphoses (suite)

Les autres Arachnides (Scorpions, Araignées, etc.) sont habituellement considérés comme dépourvus de métamorphoses, car la larve et l’adulte n’ont pas de différences morphologiques bien apparentes. Des observations détaillées révèlent souvent des disparitions ou des modifications d’organes ou de structures larvaires, correspondant à d’importants changements physiologiques ; pour juger de la réalité de métamorphoses, on ne peut donc se contenter d’un examen externe des formes successives.


Crustacés

Dans quelques groupes (Cladocères, Isopodes libres, Amphipodes), le jeune à l’éclosion montre déjà les caractères de l’adulte ; il n’y a apparemment pas de métamorphoses. Chez d’autres (Branchiopodes, Ostracodes, Euphausiacés), l’animal éclôt sous forme de larve nauplius ; les segments apparaissent à chaque mue, et le stade de maturité sexuelle est atteint progressivement. Les autres Crustacés subissent de véritables métamorphoses, qui comportent souvent plusieurs stades larvaires, comme chez la Crevette Penaeus (nauplius, protozoé, mysis) ; mais on ne constate jamais des remaniements histologiques comparables à ceux des Insectes holométaboles.


Animaux marins à larve planctonique

Plusieurs groupes d’Invertébrés commencent leur développement postembryonnaire par une larve microscopique ciliée qui, après avoir été entraînée par les courants, se transforme en un organisme morphologiquement adulte, qui devra subir une croissance souvent fort longue avant d’acquérir la maturité sexuelle.

La larve trochophore des Annélides s’allonge par son pôle inférieur, et les segments du ver se différencient les uns après les autres, au fur et à mesure de l’individualisation des sacs cœlomiques. Il y a donc, dans ce cas, passage progressif de la larve à l’adulte.

La larve véligère des Mollusques dérive d’une trochophore ; alors que la ciliature est encore fonctionnelle, la coquille et le pied commencent à se former ; chez les Gastropodes, elle subit la torsion caractéristique du groupe ; lorsque le vélum cilié disparaît, la larve tombe sur le fond ou les rochers littoraux, prête à se fixer ou à ramper.

Les phénomènes sont plus compliqués chez les Echinodermes. C’est à l’intérieur de l’Echinopluteus que se forme le jeune Oursin, inclus dans une cavité « amniotique » ; un bourgeon sphérique, entouré de plaques calcaires et de piquants, muni de quelques pédicellaires et d’ambulacres, déchire la paroi de la larve, qui dégénère. C’est d’une manière comparable que les Astéries se forment aux dépens de la larve Bipinnaria, les Ophiures aux dépens de l’Ophiopluteus ; mais les larves des Holothuries ne montrent pas de telles métamorphoses ; elles se transforment par étapes (larve auricularia, puis doliolaria, enfin pentactula) en un adulte.

Les larves des Tuniciers ont reçu le nom de « têtard », car le corps massif est prolongé par une queue contenant la corde. Chez les Appendiculaires, la métamorphose s’accompagne d’un déplacement de la queue, qui vient s’insérer à la face ventrale du corps ; chez les Ascidies, la queue disparaît totalement, ainsi que les organes des sens et presque tout le système nerveux (adaptation à la vie fixée).


Invertébrés parasites

Au cours de leur développement, les formes parasites assurent à la fois la dispersion de l’espèce et l’infestation de l’hôte ; l’existence de larves spécialisées et très variées accentue la complexité des métamorphoses.

Ainsi, la Sacculine (Crustacé Cirripède) passe par les larves nauplius et cypris, typiques du groupe, puis par le stade kentrogone, qui se fixe à un Crabe, avant de donner un adulte qui perd totalement l’aspect d’un Crustacé. On citerait des exemples comparables chez les Copépodes et les Isopodes parasites.

Les métamorphoses sont peu marquées chez les Nématodes (Ascaris, Trichine, Filaires), du moins dans la morphologie ; au cours de leur croissance, les larves sont biologiquement différentes : l’infection de l’hôte est réalisée par les larves parvenues au troisième stade. Par contre, les Plathelminthes traversent, au cours de leur cycle, des étapes qui sont parmi les plus variées du règne animal ; un Ténia comme le Ver solitaire (Taenia solium) éclôt chez un Porc sous forme d’embryon hexacanthe et se transforme dans ses muscles en larve cysticerque ; celle-ci donne un adulte lorsqu’elle parvient dans l’intestin d’un Homme ; la Douve du foie du Mouton (Fasciola hepatica) éclôt dans l’eau en une larve miracidium, qui pénètre dans un Mollusque du genre Limnée et s’y transforme en sporocyste, puis en rédie, finalement en cerdaire ; celle-ci quitte l’hôte primaire, s’enkyste sur une plante (métacercaire) et n’achève son développement que si elle est avalée par un Mouton.

M. D.

➙ Amphibiens / Anguille / Insecte / Larve / Mue / Néoténie.

 J. J. Bounhiol, le Déterminisme des métamorphoses chez les amphibiens (Hermann, 1942) ; « Métamorphoses animales » in Biologie, sous la dir. de J. Rostand et A. Tétry (Gallimard, « Encycl. de la Pléiade », 1965). / V. B. Wigglesworth, The Physiology of Insect Metamorphosis (Cambridge, 1954). / M. Abeloos, les Métamorphoses (A. Colin, 1956).

météorite

Corps ou particule météorique qui atteint la surface de la Terre sans être complètement vaporisé. (On dit aussi bolide, aérolithe, uranolithe, étoile filante.)


La trace lumineuse du passage d’un corps venu de l’espace est due au frottement atmosphérique, qui porte l’objet à incandescence dès qu’il aborde des couches de densité suffisante. Il s’agit de fragments de composition variable, à dominante minérale ou métallique, que la Terre rencontre sur sa route dans sa course annuelle à la vitesse de 30 km/s ; quand ils se présentent groupés, ce qui arrive en certains endroits de l’orbite terrestre (donc à des époques fixes de l’année), où celle-ci rencontre notamment les orbites d’anciennes comètes, on assiste aux essaims qui semblent venir d’un même point du Ciel, le radiant, et qui est celui vers lequel la Terre se déplace à cet instant. On connaît ainsi plus particulièrement les étoiles filantes de juillet-août, dites Perséides, et celles de novembre, ou Léonides, suivies des Andromédides. Les premières jalonnent l’orbite de l’ancienne comète Swift-Tuttle de 1862, les Léonides celle de la comète Tempel de 1866, les Andromédides celle de la comète Biéla de 1852, d’où leur deuxième nom de Biélides.