Maxwell (équations de) (suite)
Dans l’article induction électromagnétique, il a été établi :
où
est le champ électromoteur. En tout point, le champ électrique peut s’écrire
où
est le champ électrostatique dérivant du potentiel V :
Comme
il vient
Comme
il vient
d’où 
qui peut remplacer (1).
Équations traduisant les propriétés de la matière
Ainsi qu’il est montré par ailleurs :
ε, μ, γ étant respectivement la permittivité, la perméabilité magnétique et la conductibilité du milieu. Les relations (6), (7), (8) deviennent tensorielles dans les milieux anisotropes.
Conservation de la charge électrique
Soit un volume v limité par une surface S (fig. 2). La quantité d’électricité qu’il contient est
L’intensité du courant sortant de S s’écrit alors
Or,
(théorème de Stokes), d’où
![]()
Cette relation suppose la distribution des charges Durement volumique. Si on considère maintenant deux milieux A, B séparés par une surface Σ (fig. 3), on désigne par σ la charge surfacique en un point M de Σ. Soit dΣ un élément de Σ entourant M, et
la normale unitaire orientée de A vers B. Sur la face A de dΣ la densité de courant est
et l’intensité du courant venant de A est
![]()
Sur la face B de dΣ, la densité du courant est
et l’intensité du courant venant de B est 
Par suite, l’accroissement de la charge électrique de dΣ dans le temps dt est
Or,
composantes normales de
et
mesurées avec une normale unitaire orientée de A vers B
Équations aux limites
Les équations de Maxwell proprement dites doivent être complétées par des relations traduisant les continuités ou discontinuités aux limites des milieux. Nous admettrons que les équations déjà rencontrées en électrostatique et en magnétostatique restent vraies au franchissement d’une surface de séparation de deux milieux A et B.
— Il y a conservation de la composante tangentielle de
:
— Il y a conservation de la composante normale de
:
(Voir démonstrations dans les articles correspondants.)
— La discontinuité de la composante normale de D est égale à la charge surfacique σ :
En effet, le flux sortant de la face B de dΣ est pour le vecteur
(fig. 4) DNB · dΣ ; celui qui sort de la face A est – DNA · dΣ. D’après le théorème de Gauss, le flux total sortant est dΦ = σ · dΣ = (DNB – DNA) dΣ, d’où
(DNB et DNA mesurées avec le vecteur unitaire orienté de A vers B.)
— La discontinuité de la composante tangentielle de
ne dépend que de
:
Considérons (fig. 5) un rectangle infinitésimal XAYAXBYB perpendiculaire à la surface de Σ, de séparation de A et B, et la coupant selon XY. En faisant tendre XA, XB vers X, et YA, YB vers Y, la circulation de H le long de ce contour tend vers
étant les composantes de
et
tangentes à la surface Σ.
Si di est l’intensité du courant enlacé par le contour (à travers le rectangle),
densité de courant sur XY ;
normale unitaire orientée de A vers B.
D’après le théorème d’Ampère, 
d’où 
Relation de Lorentz nouvelle forme des équations de Maxwell
On a vu que les équations de Maxwell précédentes nécessitent l’introduction d’un courant fictif : le courant de déplacement dont la densité est
On peut remplacer cette fiction par l’introduction d’une relation supplémentaire, dite « de Lorentz », il en résulte une nouvelle forme des équations de Maxwell.
Entre les équations (5), (3) et (6) il vient
dans lequel ΔV est le laplacien de V, c’est-à-dire 
Entre (2), (7) et la relation
il vient
d’où, vu (5) et (6), 
Or, en mathématiques, on établit :
: laplacien du vecteur
Par suite :
On impose alors à
et V de satisfaire la relation
C’est la relation de Lorentz. Elle est toujours possible. En effet, on ne change pas
en remplaçant
f étant une fonction arbitraire de x, y, z, t, puisque
En reportant dans (5), il vient :
donc
n’est pas changé si on remplace V par 
Finalement,
et V sont définis
à une fonction arbitraire f près. On peut toujours choisir cette fonction arbitraire pour que l’équation de Lorentz (15) soit remplie. Dans ces conditions, il vient :
Finalement, on aboutit à une nouvelle forme des équations de Maxwell :
On remarque que l’artifice des courants de déplacements a disparu.
Équations de Maxwell et relativité
Tout point est caractérisé par ses coordonnées d’espace x, y, z et de temps t prises par rapport à un référentiel donné R. C’est en utilisant ces quatre quantités que l’on écrit les équations de Maxwell. On peut être conduit à changer de référentiel et à utiliser les coordonnées x′, y′, z′, t′ par rapport au référentiel R′ en mouvement vis-à-vis de R. Les équations de Maxwell restent inchangées dans leur forme, mais il est impératif de passer des grandeurs exprimées dans le référentiel R aux grandeurs correspondantes dans R′, en utilisant les transformations relativistes.
Plus précisément, si R′ se translate à vitesse
par rapport à R, l’axe O′x′ glissant sur Ox, les axes O′y′, O′z′ restant parallèles à Oy, Oz (fig. 6), on doit écrire :
![]()
Il en résulte les notions de contraction des longueurs (parallèles à v) et de dilatation du temps.
Les quantités d’électricité ont des mesures invariantes, et par suite une charge volumique aura la valeur ρ0 pour l’observateur qui l’accompagne et
pour celui qui la voit se déplacer à la vitesse v.
On remarquera que x2 + y2 + z2 – c2t2 = x′2 + y′2 + z′2 – c2t′2.
Cet invariant apparaît comme la « longueur » d’un vecteur à quatre dimensions dont les composantes sont x, y, z, u = jct dans R, et x′, y′, z′, u′ = jct′ dans R′ (j2 = – 1).
Ce vecteur est dit « quadrivecteur ». On passe des composantes x, y, z, u à x′, y′, z′, u′ par les simples relations suivantes :
