Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

maxillo-faciale (région) (suite)

Les atteintes neurologiques de la région maxillo-faciale


La névralgie faciale

C’est en fait une névralgie du nerf trijumeau (Ve paire de nerfs crâniens). Souvent sans cause apparente, elle se caractérise par une douleur extrêmement brutale dans son apparition, atteignant tout ou partie du territoire du nerf, d’intensité dramatique. La crise peut être déclenchée par l’irritation d’une zone particulière (trigger-zone), parfois par la mastication ou la parole. L’absence d’efficacité constante du traitement médical peut justifier une action chirurgicale directe sur l’origine du nerf. Les formes secondaires ne révèlent jamais la même intensité et sont en rapport avec des infections de voisinage ou avec des troubles vaso-moteurs (sympathalgies).


La paralysie faciale

Due à une atteinte du nerf facial, elle entraîne une déformation de l’hémiface avec inoclusion de la paupière et attraction de la bouche vers le côté sain. Le mouvement exagère bien entendu les signes et permet de reconnaître une paralysie fruste.

Les causes en sont multiples : infectieuse (otite chronique, rarement otite aiguë, méningite, zona), traumatique (fracture du rocher), tumorale parfois (neurinome du nerf auditif, lésion de la parotide).

Dans beaucoup de cas, la cause n’est pas retrouvée : on parle alors de paralysie faciale essentielle ou a frigore, dont l’origine virale ou vasculaire ne peut être que supposée. En dehors du traitement médical, la chirurgie peut être curatrice (décompression du nerf) ou réparatrice (occlusion dynamique de la paupière, suspension de la commissure labiale).

J. T.

➙ Bouche / Nez / Œil.

 M. Aubry et C. Freidel, Chirurgie de la face et de la région maxillo-faciale (Masson, 1942 ; 2e éd., 1952). / A. Mugnier, Embryologie et développement bucco-facial (Masson et Prélat, 1961). / D. H. Enlow, The Human Face. An Account of the Postnatal Growth and Development of the Craniofacial Skeleton (New York, 1968). / A. Rigault, P. Voreaux et coll., Traitement orthopédique des traumatismes maxillo-faciaux (Masson et Prélat, 1971).

Maximilien Ier

(Wiener-Neustadt 1459 - Wels 1519), empereur germanique de 1493 à 1519.


Fils de l’empereur Frédéric III et d’une princesse portugaise, il fut le premier des Habsbourg* à compter sur l’échiquier européen. Il est, pour l’historiographie allemande, « le dernier chevalier » (der letzte Ritter), mais il apparaît surtout comme un prince de la Renaissance qui, doué d’une volonté de puissance considérable, favorisa également en Allemagne humanistes et peintres (il fut en particulier le protecteur d’Albrecht Dürer*). Si toutes ses entreprises n’ont pas réussi, il a tout de même fondé la puissance territoriale des Habsbourg et consolidé leur autorité dans l’Empire.


Maximilien et la Bourgogne

Le premier pas décisif dans sa carrière fut en 1477 son mariage avec Marie de Bourgogne, fille unique de Charles* le Téméraire, qui venait d’être tué devant Nancy. Cette union, préparée par le défunt duc de Bourgogne et par Frédéric III, était une chance inespérée pour le jeune prince, même s’il lui fallait défendre l’héritage de sa femme les armes à la main. Il entrait en effet automatiquement en conflit avec la France, car Louis XI*, suzerain de Marie de Bourgogne, tenta de récupérer les fiefs de la maison de Bourgogne*. Cette querelle de succession fut indiscutablement le point de départ de la rivalité franco-autrichienne, qui devait durer plusieurs siècles. Mais, en contrepartie les Habsbourg mettaient la main sur les Pays-Bas, alors une des régions les plus riches d’Europe, tandis que le centre de gravité de leur puissance se déplaçait de l’Europe danubienne vers les rives de la mer du Nord. Le 7 août 1479, Maximilien réussit à battre l’armée de Louis XI à Guinegatte. Et, après la mort de Marie de Bourgogne, le 27 mars 1482, il laissait à Louis XI, par le traité d’Arras (23 déc.), la Bourgogne, indéfendable, et la Picardie, tandis qu’il donnait en dot à sa fille Marguerite l’Artois et la Franche-Comté, car celle-ci devait épouser le dauphin Charles. Après l’échec final de ce mariage, le traité de Senlis (1493) assura à la maison de Bourgogne l’Artois et la Franche-Comté.

Le rôle de Maximilien aux Pays-Bas ne fut pas aisé : le Téméraire avait, en effet, laissé un État ne possédant aucune unité nationale puisque certaines provinces étaient de langue germanique, d’autres de langue romane ; d’autre part, il n’avait pas d’unité territoriale, et les intérêts économiques étaient divergents, les villes de Flandre vivant de l’industrie textile et du grand commerce, les provinces néerlandaises de la pêche, la Franche-Comté de l’agriculture de subsistance. Le patriciat des villes flamandes était hostile à une politique de libre-échange, qui eût été trop favorable aux Anglais, et la noblesse féodale était jalouse de ses privilèges. Pourtant, celle-ci, réunie dans les chapitres de l’ordre de la Toison d’or, acceptait de vivre à Malines, Gand ou Bruxelles et de collaborer avec Maximilien, bien qu’il fût considéré comme un étranger. À partir de 1482, la tâche de ce dernier fut encore compliquée par le fait que le « seigneur naturel », Marie de Bourgogne, fut tué dans un accident de chasse et qu’il assura la régence au nom de son fils Philippe.


Maximilien et la Hongrie

En 1490, la mort du roi de Hongrie, Mathias* Corvin, attira Maximilien en Europe centrale. On sait que les rapports entre le roi de Hongrie et Frédéric III étaient des plus mauvais et que les Hongrois avaient même occupé Vienne, chassant l’empereur de sa capitale. La puissance de l’État hongrois était néanmoins fragile, car Mathias n’avait point d’héritier légitime ; de toute manière, la couronne était élective, et la Diète, qui avait à choisir un successeur, était lasse d’un pouvoir central fort. En vertu d’arrangements antérieurs, Maximilien tenta sa chance ; il pénétra en Hongrie à la tête d’une armée, mais ses troupes se débandèrent, faute d’avoir touché leur solde. Finalement, il se contenta d’un titre de roi purement honorifique et laissa élire Vladislas II Jagellon. Il retourna aux Pays-Bas et se lança dans l’aventure bretonne, moitié par esprit chevaleresque, moitié par haine du roi de France.