Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

antisémitisme (suite)

 P. W. Massing, Rehearsal for Destruction (New York, 1949). / L. Poliakov, Bréviaire de la haine (Calmann-Lévy, 1951 ; nouv. éd., 1960) ; Histoire de l’antisémitisme (Calmann-Lévy, 1957-1968 ; 3 vol.) ; De l’antisionisme à l’antisémitisme (Calmann-Lévy, 1969) ; le Mythe arien (Calmann-Lévy, 1971). / J. Isaac, Genèse de l’antisémitisme (Calmann-Lévy, 1956) ; l’Enseignement du mépris (Fasquelle, 1962). / F. Fejtö, les Juifs et l’antisémitisme dans les pays communistes (Plon, 1960). / J. Madaule, les Juifs et le monde actuel (Flammarion, 1963). / H. Andics, Der ewige Jude, Ursachen und Geschichte des Antisemitismus (Vienne, 1965 ; trad. fr. Histoire de l’antisémitisme, A. Michel, 1967). / E. H. Flannery, The Anguish of the Jews (New York, 1965 ; trad. fr. l’Angoisse des Juifs, vingt-trois siècles d’antisémitisme, Mame, 1969). / N. Cohn, Warrant for Genocide (Londres, 1967 ; trad. fr. Histoire d’un mythe, la « Conspiration » mondiale juive et les « Protocoles des Sages de Sion », Gallimard, 1967). / P. Sorlin, « La Croix » et les Juifs (Grasset, 1967) ; l’Antisémitisme allemand (Flammarion, 1969). / P. Pierrard, Juifs et catholiques français, de Drumont à J. Isaac, 1886-1945 (Fayard, 1970).

antiseptiques

Substances toxiques pour les microorganismes, utilisées en vue d’en obtenir la stérilisation par voie chimique.


Cette toxicité n’est pas spécifique ; elle se manifeste, à des degrés divers, contre tout organisme ou tissu vivant. Toutefois, quelques antiseptiques font preuve d’une toxicité particulière à l’égard de certaines espèces animales (par exemple les insecticides), fongiques ou bactériennes, leur action se rapprochant alors de celle des antibiotiques* bactéricides. Selon l’utilisation, on distingue :
a) les désinfectants, destinés à la stérilisation totale et brutale des locaux, effets, instruments ;
b) les antiseptiques proprement dits, qui conduisent, par une stérilisation ménagée, à l’élimination des agents animaux, bactériens ou fongiques parasitant un organe malade qu’il s’agit de protéger. Ces antiseptiques sont utilisés sous forme de topiques, c’est-à-dire en applications locales (pommades, collutoires, collyres) sur la peau ou les muqueuses accessibles, ou sous forme de médicaments internes tendant à se fixer sur un organe donné : intestin, voie urinaire, poumon. En outre, quelques antiseptiques peuvent être utilisés pour la conservation de certains médicaments ou aliments ; leur nature et leur dosage sont réglementés par la loi.

Qu’ils soient utilisés comme désinfectants ou pour une stérilisation ménagée, dans les aliments ou dans les médicaments, on trouve des antiseptiques dans toutes les familles chimiques. Ils peuvent être constitués par les molécules minérales les plus simples, comme le chlore ou l’iode, ou, au contraire, par des molécules organiques relativement complexes, comme les dérivés de la quinoléine ou les substances tensio-actives. L’action des antiseptiques se manifeste par la destruction des protéines plasmatiques, par floculation ou par oxydation, et par le blocage des processus enzymatiques qui interviennent dans la plupart des phénomènes biologiques. Dans les emplois médicaux, l’action des antiseptiques peut être considérablement exaltée par la nature de l’excipient auquel ils se trouvent incorporés, et la forme galénique du médicament peut jouer un rôle primordial dans la localisation, la diffusion, la pénétration du principe actif : ainsi les gélules, ou pilules glutinisées, ne le libéreront qu’au niveau de l’intestin ; les excipients hydrosolubles faciliteront plus ou moins son passage à travers la peau, de même que les détergents — ou tensio-actifs —, ces derniers possédant souvent leur propre action antiseptique (ammoniums quaternaires). Enfin, certaines substances peuvent avoir une action antiseptique indirecte par modification de l’acidité ionique (pH) du milieu : c’est ainsi que les acidifiants peuvent s’opposer à l’infection urinaire, les Bactéries ne se développant pas en milieu acide. Le choix d’un antiseptique est guidé non seulement par la nature du germe à détruire, mais aussi par la possibilité de l’utiliser sans dommage pour le tissu sur lequel on l’applique : l’antiseptique idéal serait celui qui n’y produirait aucune réaction secondaire de destruction ou d’irritation locales, de sensibilisation ou de phénomènes allergiques. Le grand nombre d’antiseptiques utilisés permet d’employer le corps le plus adéquat, mais aucun d’entre eux ne peut être considéré comme l’antiseptique parfait. L’association de plusieurs corps permet souvent d’atteindre le but recherché.

R. D.

 F. Rihner, Hundert Jahre Antisepsis. Zum Geburstag einer Idee (Zurich, 1967).

Antoine (saint)

Anachorète égyptien, l’un des premiers représentants de l’érémitisme chrétien (Qeman, Haute-Égypte, v. 251 - † 356).


Antoine naît près de Memphis, d’une famille aisée. Orphelin vers l’âge de dix-huit ans, il hérite de biens fonciers considérables. Inspiré par les conseils de l’Évangile, il se défait de ses richesses et abandonne ses terres à la communauté villageoise, selon une pratique courante à cette époque. Il se débarrasse de même de ses meubles et confie sa jeune sœur à une communauté religieuse. Antoine s’installe alors dans la campagne environnante, auprès d’un vieil ascète qui l’initie à la vie anachorétique (v. 270). Peu après, il part à la recherche d’une solitude plus complète et trouve un abri dans un tombeau creusé dans la montagne. Commencent alors ses célèbres luttes contre les esprits malins venus pour le tenter. Antoine ne craint pas de s’éloigner encore : de l’autre côté du Nil, près de Maidūm, il élit domicile (v. 285) dans un fortin ruiné, infesté de serpents, mais pourvu d’une source ; il en mure la porte.

Sa réputation de sainteté s’est répandue depuis longtemps, et les visiteurs viennent de plus en plus nombreux, désireux d’entendre sa parole et de s’inspirer de son exemple. Il rouvre donc sa porte, et les alentours se peuplent d’une colonie d’ermites. C’est là qu’il faut situer les débuts de la vulgarisation de l’érémitisme et du monastère de Pispir (v. 305). La retraite du solitaire est interrompue par un voyage qu’il fait à Alexandrie, à l’occasion de la persécution de Maximin Daia, afin de secourir et d’exhorter ses coreligionnaires.

Antoine se retire toujours plus loin dans le désert : une caravane l’emmène vers la côte de la mer Rouge ; il s’établit dans une petite palmeraie, au pied du mont al-Qulzum.