Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

Marx (Karl) (suite)

marchandise, fruit de l’activité productive humaine, introduit dans le cycle de l’échange. « La marchandise est d’abord un objet extérieur, une chose qui, par ses propriétés, satisfait des besoins humains de n’importe quelle espèce. Que ces besoins aient pour origine l’estomac ou la fantaisie, leur nature ne change rien à l’affaire. Il ne s’agit pas non plus ici de savoir comment ces besoins sont satisfaits, soit immédiatement si l’objet est un moyen de subsistance, soit par une voie détournée si c’est un moyen de production » (le Capital, livre I, Ire section, chap. I).

• Double caractère de la marchandise. « Les marchandises viennent au monde sous la forme de valeurs d’usage ou de matières marchandes, telles que fer, toile, laine, etc. C’est là tout bonnement leur forme naturelle. Cependant elles ne sont marchandises que parce qu’elles sont deux choses à la fois, objets d’utilité et porte-valeur. Elles ne peuvent donc entrer dans la circulation qu’autant qu’elles se présentent sous une double forme, leur forme de nature et leur forme de valeur » (le Capital, livre I, Ire section, chap. I).

• Fétichisme de la marchandise. V. fétichisme.

matérialisme dialectique, historique. V. l’article.

mode de production, ensemble constitué par les forces productives et les rapports sociaux de production. « Réduits à leurs grandes lignes, les modes de production asiatique, antique, féodal et bourgeois moderne apparaissent comme des époques progressives de la formation économique de la société. Les rapports de production bourgeois sont la dernière forme antagonique du procès social de la production. Il n’est pas question ici d’un antagonisme individuel ; nous l’entendons bien plutôt comme le produit des conditions sociales de l’existence des individus ; mais les forces productives qui se développent au sein de la société bourgeoise créent dans le même temps les conditions matérielles propres à résoudre cet antagonisme. Avec ce système social, c’est donc la préhistoire de la société humaine qui se clôt » (Contribution à la critique de l’économie politique, préface, 1859).

monnaie, marchandise instituée comme mesure commune des autres marchandises. « Ce n’est pas la monnaie qui rend les marchandises commensurables : au contraire. C’est parce que les marchandises en tant que valeurs sont du travail matérialisé, et par suite commensurables entre elles, qu’elles peuvent mesurer toutes ensemble leurs valeurs dans une marchandise spéciale et transformer cette dernière en monnaie, c’est-à-dire en faire leur mesure commune. Mais la mesure des valeurs par la monnaie est la forme que doit nécessairement revêtir leur mesure immanente, la durée du travail » (le Capital, livre I, Ire section, chap. III).

moyens de production, ensemble composé par les matières premières, les instruments de travail et les moyens de subsistance. « Le capital se compose de matières premières, d’instruments de travail et de moyens de subsistance de toutes sortes, utilisés pour produire de nouvelles matières premières, de nouveaux instruments de travail et de nouveaux moyens de subsistance. Tous ces éléments créés, produits par le travail, sont du travail accumulé. Le travail accumulé, moyen d’une nouvelle production, est du capital » (Travail salarié et capital, 1849).

moyens de travail, partie du capital constant qui permet directement la production (par exemple les machines). « Nous avons vu [...] qu’une partie du capital constant conserve, vis-à-vis des produits qu’il contribue à créer, la forme d’usage sous laquelle il entre dans le processus de production. Il accomplit donc pendant une période plus ou moins longue, dans des processus de travail sans cesse renouvelés, des fonctions toujours identiques. Par exemple, les bâtiments, les machines, etc., en un mot tout ce que nous appelons moyens de travail [...]. Cette partie du capital constant transfère de la valeur au produit dans la proportion où elle perd, avec sa propre valeur d’usage, sa propre valeur d’échange » (le Capital, livre II, IIe section, chap. V).

plus-value. « La plus-value, cette partie de la valeur totale d’une marchandise dans laquelle se trouve réalisé le surtravail ou travail non payé d’un ouvrier [...] » (Salaire, prix et profit, 1865). « Enfin le capitaliste contraint les ouvriers à prolonger le plus possible la durée du processus de travail au-delà des limites du temps de travail nécessaire pour la reproduction du salaire, puisque c’est précisément cet excédent de travail qui lui fournit la plus-value » (Matériaux pour l’« Économie », 1861-1865).

• Plus-value absolue et plus-value relative. « Je nomme plus-value absolue la plus-value produite par la simple prolongation de la journée de travail, et plus-value relative la plus-value qui provient au contraire de l’abréviation du temps de travail nécessaire et du changement correspondant dans la grandeur relative des deux parties dont se compose la journée » (le Capital, livre I, IVe section, chap. XII).

• Taux de la plus-value. Exprimé en valeur, c’est le rapport de la plus-value au capital variable. Exprimé en temps, c’est le rapport entre le travail supplémentaire et le travail nécessaire.

profit. « La loi fondamentale de la concurrence capitaliste, restée incomprise de l’économie politique, loi qui régit le taux général du profit et les « prix de production » déterminés par ce taux, est fondée [...] sur cette différence entre la valeur et le coût de la marchandise, et sur la possibilité qui en résulte de vendre des marchandises au-dessous de leur valeur tout en réalisant un profit » (le Capital, livre III, Ire section, chap. I).

• Taux de profit, rapport de la plus-value au capital total (capital constant et capital variable) :

(livre III, Avant-Propos).