mandat (suite)
Le mandat a pour objet l’exécution d’actes juridiques (ex. la réalisation d’un contrat) et non pas, du moins à titre principal, d’actes matériels (ce qui permet notamment de distinguer le mandat de contrats voisins). Pour parvenir à son but, le mandat peut être plus ou moins général ou, au contraire, viser un acte déterminé, auquel cas la mission du mandataire est enfermée dans des frontières très précises.
Les effets du mandat
Contrat entre mandant et mandataire, le mandat a pour effet principal de conférer au mandataire le pouvoir d’agir au nom et pour le compte du mandant. Cela entraîne un certain nombre d’obligations, soit à la charge du mandataire, soit à la charge du mandant.
Les obligations du mandataire sont essentiellement :
1o d’exécuter le mandat, avec tous les soins que cette exécution requiert — en principe, le mandataire ne peut se porter contrepartie à l’acte qu’il est chargé de réaliser ; dans cette exécution, il répond de ses fautes, responsabilité plus ou moins étendue selon les termes de la convention et selon le caractère salarié ou gratuit du mandat ;
2o de rendre compte intégralement de cette exécution et de restituer au mandant tout ce qu’il aura reçu à son occasion. Ces diverses obligations sont sanctionnées civilement (dommages-intérêts) et pénalement (notamment par les peines de l’abus de confiance, art. 408 du Code pénal).
• Les obligations du mandant sont d’abord de payer le mandataire si le mandat est salarié, ensuite de rembourser au mandataire tous les frais que l’exécution du mandat a entraînés, même si le résultat prévu n’a pas été obtenu (sauf, alors, s’il y a faute du mandataire).
Le contrat de mandat prend fin soit par le décès de l’une des parties, soit par leur faillite ou leur déconfiture, ou encore en raison d’un changement de volonté du mandant ou du mandataire : le mandat est essentiellement révocable.
Au-delà de la convention de mandat proprement dite, le mandat a pour effet de mettre en rapport le mandataire avec un tiers, dont on peut se demander quelle est la situation juridique. Ce sont les règles de la représentation qui s’appliquent : le principe est que les contrats passés par le mandataire, dans la limite de ses pouvoirs, produisent leurs effets dans la personne du mandant, que le tiers a pour seul débiteur ou créancier.
A. V.