Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Mammifères (suite)

Le système nerveux

L’appareil de l’innervation comprend un système cérébro-spinal et un système sympathique (v. nerveux [système]). Le premier est formé par l’encéphale* et la moelle* ainsi que par les cordons conducteurs, les nerfs*. Dans la série des Vertébrés, ce sont les Mammifères qui ont les hémisphères cérébraux et le cervelet les plus développés. Il en est résulté un très grand développement de la boîte crânienne. De plus, l’encéphale est souvent creusé de sillons délimitant des circonvolutions. Beaucoup de Mammifères en sont démunis : les Monotrèmes, les Marsupiaux, les Rongeurs, les Insectivores. L’encéphale comprend d’avant en arrière les deux hémisphères cérébraux et le cervelet*, associés en position ventrale par l’isthme encéphalique. Cet isthme est formé par les couches optiques, les lobes optiques ou tubercules quadrijumeaux, les pédoncules cérébraux et cérébelleux, la protubérance annulaire et le bulbe rachidien. Il faut y ajouter l’hypophyse et l’épiphyse.

La moelle épinière fait suite au bulbe. Elle passe dans le canal rachidien. À sa partie inférieure, l’encéphale laisse partir 12 paires de nerfs crâniens ; Ire : nerf olfactif (sensoriel) ; IIe : nerf optique (sensoriel) ; IIIe : nerf moteur oculaire commun (moteur) ; IVe : nerf pathétique (moteur) ; Ve : nerf trijumeau (mixte) ; VIe : nerf moteur oculaire externe (moteur) ; VIIe : nerf facial (moteur) ; VIIIe : nerf auditif (sensoriel) ; IXe : nerf glossopharyngien (mixte) ; Xe : nerf pneumogastrique (mixte) ; XIe : nerf spinal (moteur) ; XIIe : grand hypoglosse (moteur).

D’autre part, des trous de conjugaison de la colonne vertébrale laissent passer des nerfs rachidiens à 2 racines — l’une dorsale sensitive, l’autre ventrale motrice — allant innerver les muscles du corps.

Le système sympathique est formé d’une double chaîne ganglionnaire centrale — innervant tous les organes végétatifs — et de nerfs en plexus dont les ramifications innervent les organes de la vie végétative.

Les Mammifères possèdent tous les sens — vue, ouïe, odorat, goût, toucher —, à peu près comme l’Homme, mais leur acuité diffère considérablement suivant les espèces.

• Le toucher est assuré grâce aux terminaisons nerveuses qui se trouvent à la périphérie du corps. Cependant, beaucoup d’animaux ont des zones où ce sens est plus développé, par exemple la peau du nez (groin du Porc, nez de la Taupe, de la Musaraigne).

• Le goût est assuré par des papilles réparties sur la surface de la langue (papilles caliciformes ou fongiformes appelées bourgeons du goût) ; le Chien a de 4 à 7 papilles caliciformes, renfermant en tout 8 000 corpuscules gustatifs. Les papilles du Bœuf en renferment jusqu’à 35 000.

• L’odorat est plus développé que chez l’Homme. Les cornets du nez sont très développés et forment des cavités très complexes, multipliant ainsi le nombre des terminaisons olfactives. De plus, l’odorat peut être développé par le dressage, comme chez le Chien.

• L’ouïe, assurée par un organe composé de 3 parties — oreille interne, moyenne et externe —, permet de percevoir des vibrations. L’oreille moyenne, avec ses osselets, établit la relation entre l’oreille externe et l’oreille interne. L’oreille externe présente un pavillon cartilagineux pouvant avoir un grand développement (Chiroptères), et qui joue alors un grand rôle pour préciser la direction des bruits. (V. écholocation.)

• La vue est semblable à celle des humains. Mais ceux-ci, ayant les yeux rapprochés et orientés vers l’avant, ont une vision binoculaire. Beaucoup de Mammifères ont les yeux de chaque côté de la tête et n’ont qu’une vision monoculaire. Certains Mammifères sont aveugles : c’est le cas des Taupes, mais on pense que celles-ci seraient tout de même sensibles à certaines radiations lumineuses.


L’appareil génito-urinaire

L’appareil urinaire* comprend 2 reins*, avec chacun un canal excréteur, l’uretère, débouchant dans une vessie. L’urètre, qui rejette l’urine à l’extérieur, s’ouvre par un méat urinaire à l’extrémité du pénis chez le mâle, dans la vulve chez la femelle. Le rein, qui chez l’Homme est lisse ainsi que chez le Cheval, est lobé chez les Éléphants, les Rhinocéros, les Hippopotames, les Ours, les Cétacés ; d’autres Mammifères ont les reins en grappes.


Appareil génital mâle

L’appareil génital* mâle est formé de 2 glandes, les testicules, et d’un appareil excréteur composé d’un épididyme et d’un canal déférent débouchant à l’origine de l’urètre. Cet urètre devient commun aux voies génitales et aux voies urinaires ; il s’ouvre hors du bassin en avant d’un organe érectile : le corps caverneux qui forme alors un organe copulateur appelé pénis.

À l’intérieur du bassin, le canal de l’urètre a pour annexes immédiates plusieurs glandes accessoires : la prostate, qui existe chez tous les Mammifères, et deux autres, les glandes de Cooper.

Suivant l’axe du pénis et dans son intérieur, on rencontre, chez de nombreux groupes de Mammifères, un os pénien. C’est une petite baguette fine plus ou moins allongée, avec une extrémité renflée (Martre), parfois bifide (Genette). Il n’est relié à aucune autre partie du squelette. Il est bien développé chez les Carnivores : Chiens, Ours, Loups, Renards, Putois, Belettes, Loutres, ainsi que chez certaines Chauves-Souris.


Appareil génital femelle

Il est formé par 2 ovaires, produisant les ovules. Ceux-ci sont émis à maturité périodiquement et recueillis par un pavillon en forme d’entonnoir qui les conduit dans les oviductes, puis à l’utérus, où ils sont fécondés. C’est là que se développent les embryons. Cet utérus communique avec la poche copulatrice de la femelle, ou vagin, par le col de l’utérus. L’utérus peut être double, chaque partie correspond alors à un ovaire et à un oviducte (Léporidés, Sciuridés). Il est parfois imparfaitement divisé en 2 parties (utérus bicorne des Insectivores, des Carnivores, des Porcins, des Ongulés, des Périssodactyles et des Ruminants) ou bien simple comme chez les Primates et chez l’Homme. La poche copulatrice est formée par le canal membraneux du vagin, qui s’ouvre à l’extrémité par le sinus uro-génital, ou vulve.

Quelques rares animaux ont un os clitoridien, homologue de l’os pénien du mâle : femelles d’Ours blancs, de Phoques et de Putois.