Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
L

Lycopodinées (suite)

Isoétales

Connues depuis le Trias, les Isoétacées n’existent plus à l’heure actuelle que par un seul genre, comprenant un peu moins d’une centaine d’espèces, dont une dizaine en France. Ce sont des plantes hygrophiles à tiges courtes, non ramifiées, presque entièrement souterraines et terminées par une rosette de feuilles très allongées ; les feuilles extérieures des rosettes sont stériles, les suivantes portent les macrosporanges, et les plus internes les microsporanges. Les prothalles mâles ont une durée de vie très courte : quelques jours ; ils sont composés de deux cellules : l’une, très petite, qui correspond au prothalle proprement dit, et l’autre, la cellule anthéridiale, qui par cloisonnement, donne finalement quatre spermatozoïdes. Le prothalle femelle issu des macrospores ne se cloisonne que tardivement, et un seul archégone se développe ; l’embryon est sans suspenseur et présente dès la seconde division une différenciation cellulaire. Ce groupe, très différent des précédents au point de vue morphologique et écologique, a sensiblement le même cycle de développement que les Sélaginelles, puisqu’on est là en présence de plantes hétérosporées et hétéroprothallées. Les Isoètes, répandus sur tout le globe, sont surtout présents dans les régions tempérées froides. On les cultive parfois comme plantes d’aquarium ; ils ont alors besoin de sable siliceux et d’une eau à 18 °C.


Lépidodendrales

À côté de ces ordres, il faut placer celui des Lépidodendrales, représenté par des fossiles qui ont vécu du Dévonien au Permien.

Les deux genres les plus importants sont les Sigillaria et les Lepidodendron, qui étaient de grands arbres. Leurs ramifications sont toujours dichotomiques, et la chute des feuilles produit des cicatrices spécifiques. Les épis sporifères montrent une hétérosporie manifeste.

J.-M. T et F. T.

➙ Paléobotanique.

lymphatique

Se dit des organes qui élaborent en partie et qui véhiculent la lymphe, tissu animal liquide composé de plasma (analogue au plasma sanguin) et de leucocytes.


Le système lymphatique appartient à l’appareil circulatoire. C’est une voie de retour au cœur droit, parallèle au système veineux. Cette voie est relativement négligeable quantitativement, mais de grande importance qualitative, ne serait-ce que par les ganglions* lymphatiques qui la jalonnent.

La lymphe

La lymphe était connue d’Hippocrate, qui l’appelait sang blanc, mais la première description des canaux lymphatiques est attribuée à Gaspare Aselli (v. 1581-1626). Peu après, Pecquet étudiait des lymphatiques intestinaux ou chylifères. La description anatomique détaillée des lymphatiques humains est l’œuvre d’Henri Rouvière (1932). Nos connaissances sur la physiologie de la lymphe et de sa circulation se sont progressivement accumulées depuis le début du xxe s. La dernière contribution importante est due au chirurgien anglais Kinmonth (1952), qui a réalisé la première opacification radiologique des canaux lymphatiques, ou lymphographie.

Composition de la lymphe

Elle est variable suivant les territoires et les circonstances. Au repos, la lymphe est un liquide translucide d’une composition proche de celle du plasma sanguin. Elle peut coaguler en formant un caillot incolore. La lymphe issue du foie est riche en protéines. La lymphe de l’intestin, ou chyle, véhicule une quantité importante de gouttelettes graisseuses (chylomicrons) en période digestive. C’est ce qui lui donne un aspect laiteux. De 80 à 90 p. 100 des graisses absorbées au niveau de l’intestin sont véhiculées par la lymphe. Celle-ci ne contient une quantité importante de lymphocytes (de 40 000 à 100 000 par millimètre cube) qu’en aval des ganglions.


Anatomie

Le système lymphatique ne s’ouvre qu’à sa terminaison dans la circulation sanguine. Son origine se fait par des capillaires lymphatiques en cul-de-sac situés dans tous les tissus interstitiels de l’organisme, sauf au niveau du système nerveux central. Ces capillaires forment un réseau diffus très dense. On estime que leur surface est identique à celle des capillaires sanguins. La paroi de ces capillaires est formée d’une simple couche de cellules endothéliales entre lesquelles la lumière des capillaires communique avec les espaces interstitiels (entre les cellules). En pénétrant dans le capillaire lymphatique, le liquide interstitiel devient la lymphe. Cette pénétration se fait surtout en vertu de forces de pression qui s’exercent de chaque côté de la lumière du capillaire et qui sont exprimées par la loi de Starling. La formation locale de lymphe augmente avec l’activité du tissu ou de l’organe considéré.

Les capillaires lymphatiques aboutissent à des canaux collecteurs. Certains de ces canaux sont superficiels, situés dans l’hypoderme (sous la peau). Ils drainent les capillaires de la peau. Ils sont facilement observables après injection sous-cutanée d’un colorant vital, par exemple le bleu-violet Patent. C’est ainsi que l’on procède aux extrémités des membres pour découvrir, disséquer et ensuite cathétériser un de ces troncs, dont le diamètre est de 0,6 à 0,8 millimètre, afin d’y injecter l’opacifiant radiologique.

D’autres canaux sont profonds, situés sous les aponévroses, drainant les autres tissus et les viscères. Les vaisseaux lymphatiques du tube intestinal (ou chylifères) sont facilement visibles grâce à l’aspect blanchâtre qu’ils prennent pendant la digestion. Si l’on désire pratiquer une lymphographie digestive, on prescrit donc l’absorption de beurre ou de crème quelques heures avant l’opération.

Ces canaux sont largement anastomosés entre eux. Leur endothélium est soutenu par des éléments collagènes, élastiques et musculaires lisses. Leur lumière est segmentée par des valvules semi-lunaires disposées par paires. Au niveau de l’insertion de ces valvules, la paroi du tronc lymphatique est peu extensible. Cela donne un aspect noueux aux troncs distendus.

Les canaux lymphatiques sont tous afférents ou efférents ou intermédiaires à des ganglions lymphatiques. Ceux-ci jouent le rôle de filtre sur la circulation lymphatique, et les troncs lymphatiques servent de véhicules aux cellules formées dans les ganglions.