Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

anthropologie (suite)

ethnologue américain d’origine autrichienne (Vienne 1883 - Berkeley, Californie, 1957). Élève de Franz Boas à l’université Columbia, il devint ensuite professeur d’ethnologie à Berkeley (1921-1950). Il a consacré une série de monographies aux Indiens d’Amérique du Nord. Dans son œuvre théorique, il a recherché les interactions entre l’organisation sociale, le folklore et la religion. Il est considéré parfois comme un précurseur de l’anthropologie structurale. Son principal ouvrage est Primitive Society (1920), qui constitue, avec sa suite Social Organization (1948), un des ouvrages classiques de l’ethnologie. Il a également écrit Primitive Religion (1924), The Origin of the State (1927), The History of Ethnological Theory (1937-1938). On a édité après sa mort plusieurs inédits (Selected Papers in Anthropology, 1960).


Bronisław Malinowski,

v. l’article.


Marcel Mauss,

v. l’article.


Margaret Mead,

v. culturalisme.


Lewis Henry Morgan,

v. l’article.


Alfred Reginald Radcliffe-Brown,

v. l’article.


Edward Burnett Tylor,

anthropologue britannique (Camberwell, Londres, 1832 - Wellington, Sommersetshire, 1917). Il voyage aux États-Unis (1855-1856), puis au Mexique, dont il tire la matière de sa première importante étude, Anahuac, or Mexico and the Mexicans Ancient and Modern (1861). Il écrit ensuite Researches into the Early History of Mankind (1865), et surtout Primitive Culture (1871). Lecteur en anthropologie sociale à Oxford en 1884, puis à Aberdeen (1888), il revient à Oxford ou est créée pour lui la chaire d’anthropologie sociale (1896). Il se rattache à l’évolutionnisme. Sa théorie la plus célèbre fait de l’animisme* le point de départ de la religion.

 B. Malinowski, Mœurs et coutumes des Mélanésiens (trad. de l’amér., Payot, 1933 ; nouv. éd. Trois Essais sur la vie sociale des primitifs, 1968). / M. Mead, Sex and Temperament in Three Primitive Societies (New York, 1935 ; trad. fr. Mœurs et sexualité en Océanie, Plon, 1963) ; Anthropology : a Human Science-Selected Papers, 1939-1960 (New York, 1960 ; trad. fr. l’Anthropologie comme science humaine, Payot, 1971). / M. Hunter, Reaction to Conquest (Londres, 1936). / E. E. Evans-Pritchard, Witchcraft, Oracles and Magic among the Azande (Oxford, 1937) ; Social Anthropology (Londres, 1951 ; trad. fr. Anthropologie sociale, Payot, 1969) ; Nuer Religion (Londres, 1956). / A. Kardiner, The Individual and his Society (New York, 1939 ; trad. fr. l’Individu dans sa société, Gallimard, 1969) ; The Psychological Frontiers of Society (New York, 1945). / M. Fortes et E. E. Evans-Pritchard (sous la dir. de), African Political Systems (Londres, 1940 ; nouv. éd., 1962 ; trad. fr. Systèmes politiques africains, P. U. F., 1964). / R. Linton, The Cultural Background of Personality (New York, 1945 ; trad. fr. le Fondement culturel de la personnalité, Dunod, 1959). / M. Griaule, Dieu d’eau, entretiens avec Ogotemmêli (Éd. du Chêne, 1949). / C. Lévi-Strauss, les Structures élémentaires de la parenté (P. U. F., 1949 ; 2e éd.. Mouton, 1967) ; Tristes Tropiques (Plon, 1955) ; Anthropologie structurale (Plon, 1958-1973 ; 2 vol.) ; Mythologiques (Plon, 1964-1971 ; 4 vol.). / G. P. Murdock, Social Structure (New York, 1949). / M. Mauss, Sociologie et anthropologie (P. U. F., 1950). / A. R. Radcliffe-Brown et D. Forde (sous la dir. de), African Systems of Kinship and Marriage (Londres, 1950 ; trad. fr. Systèmes familiaux et matrimoniaux en Afrique, P. U. F., 1953). / G. Dieterlen, Essai sur la religion bambara (P. U. F., 1951). / O. Lewis, Life in a Mexican Village (Urbana, Illinois, 1951). / E. R. Leach, Political Systems of Highland Burma (Londres, 1954) ; Rethinking Anthropology (Londres, 1960 ; 2e éd., 1966 ; trad. fr. Critique de l’anthropologie, P. U. F., 1968). / D. Paulme, les Gens du riz : Kissi de Haute Guinée française (Plon, 1954). / G. Balandier, Sociologie actuelle de l’Afrique noire (P. U. F., 1955) ; Afrique ambiguë (Plon, 1957) ; Anthropologie politique (P. U. F., 1967). / J. Middleton et D. Tait (sous la dir. de), Tribes without Rulers (Londres, 1958). / A. Kardiner et E. Preble, The Studied Man (Cleveland, Ohio ; 1961 ; trad. fr. Introduction à l’ethnologie, Gallimard, 1966). / M. Gluckman, Order and Rebellion in Tribal Africa (Londres, 1963). / P. Mercier, Histoire de l’anthropologie, (P. U. F., 1966). / A. Métraux, Religions et magies indiennes d’Amérique du Sud (Gallimard, 1967). / E. Terray, le Marxisme devant les sociétés « primitives » (Maspéro, 1969). / L’Anthropologie (Denoël, 1972)./ J. Copans, Anthropologie et impérialisme (Maspéro, 1975).

anthropologie économique

Science des faits économiques, quelle que soit la société humaine où ils apparaissent.



Les premières analyses concrètes : Boas et Malinowski

C’est au tournant du xxe s. que l’anthropologie économique se constitua, à la suite des découvertes par Boas et par Malinowski du potlatch* des Indiens du Kwakiutl et de la kula des Mélanésiens des îles Trobriand.

Les Indiens du Kwakiutl vivaient sur la côte nord de l’île de Vancouver, dans un milieu naturel offrant des ressources exceptionnelles en poissons, mammifères, etc. À l’intérieur de chaque tribu et entre les tribus existait un système de rangs hiérarchisés, auxquels étaient attachés des privilèges cérémoniels et des emblèmes divers. Pour conquérir ou réaffirmer une position sociale, il fallait pratiquer un potlatch. Les dons consistaient en couvertures. La tactique était de donner au rival plus que ce qu’il ne pourrait rendre, et de se faire aider de ses parents ou alliés pour accumuler la quantité nécessaire de couvertures. Un mécanisme de don et de contre-don se mettait en place, et, à travers trois étapes, un individu ou un groupe pouvait gravir l’échelle des rangs :
1. accumulation et don de couvertures ;
2. quand le nombre des couvertures à donner ou à rendre devenait trop grand, on proposait à leur place un objet précieux en cuivre, objet chargé d’une patine d’histoire et de mythe ;
3. l’escalade continuait jusqu’au moment où l’individu s’estimait possesseur d’un cuivre qui n’avait pas son pareil, et proclamait son triomphe sur ses rivaux en le détruisant cérémoniellement.

Ainsi, les richesses matérielles se convertissaient à chaque instant en prestige et en autorité au sein des tribus, et culminaient dans la gloire.