Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
L

liants (suite)

Ciments*

• Ciment de laitier à la chaux (CLX). C’est un ciment bon marché, constitué par un mélange de 30 p. 100 de chaux et de 70 p. 100 de laitier granulé par refroidissement brusque dans de l’eau. Souvent délaissé à tort par les architectes, il est pourtant le ciment idéal pour les constructions en milieu rural, car il résiste bien mieux aux eaux de ferme, au purin, aux effluents de laiterie et à toutes les eaux agressives que des ciments plus nobles, tels que le portland, dont la résistance chimique est moindre. Les premiers tunnels du Métropolitain ont été bétonnés avec du ciment de laitier à la chaux, au heu du portland, qui n’aurait pas résisté aux eaux séléniteuses, en abondance dans les terrains du Bassin parisien. Il ne faut pas confondre le ciment de laitier à la chaux avec la chaux au laitier, laquelle comprend 30 p. 100 de laitier et 70 p. 100 de chaux.

• Ciments à maçonner (CM) et liants à maçonner (LM). Ce sont des liants appelés couramment petits ciments. Leur composition est assez variable ; il y entre des portlands déclassés, du laitier, des pouzzolanes, du ciment de grappier, etc. De prix moins élevé que le ciment Portland, les ciments à maçonner conviennent fort bien pour la construction des immeubles d’habitation courants, tant en superstructure qu’en fondations dans des terrains non agressifs. Aux États-Unis, ces ciments, très finement moulus, donnent des mortiers gras et bien liants ; ils sont un peu plus chers que le portland, alors qu’en France c’est le contraire.

• Ciments de laitier au clinker (CLK). Ils sont constitués de 15 p. 100 de portland et de 85 p. 100 de laitier granulé de haut fourneau. Ils présentent une résistance chimique aux ambiances et aux éléments agressifs supérieure à celle du ciment de laitier à la chaux, mais ils craignent le froid et la sécheresse au moment du gâchage. On les utilise en fondations dans les terrains gypseux, pour les immeubles ruraux, etc.

• Ciments pouzzolano-métallurgiques (P-MF). Ce sont des mélanges à parts à peu près égales de ciment Portland, de laitier granulé et de pouzzolane. La pouzzolane utilisée est constituée par de la cendre volante, ou fly ashes, provenant de la combustion de charbon pulvérisé. Les ciments pouzzolano-métallurgiques présentent une résistance chimique exceptionnelle aux eaux séléniteuses, aux eaux acides, aux eaux de marais et aux eaux chaudes. En outre, leur résistance mécanique atteint des valeurs très élevées, et leur prix est égal ou inférieur à celui du portland 325. Ces ciments conviennent pour tous les travaux et tous les terrains. Moins sensibles au froid et à la sécheresse que les ciments de laitier au clinker durant leur préparation et leur mise en place, ils donnent d’excellents résultats dans la fabrication de béton armé et de béton précontraint.

• Ciments Portland 325, 400 ou 500 (résistances en bars à 28 jours de prise) et ciment pouzzolano-métallurgique no 2. Tous ces ciments sont utilisés, tant en béton simple qu’en béton armé ou précontraint, pour la construction des immeubles de grande hauteur, les tours, etc. Les ciments pouzzolano-métallurgiques no 2 (P-MF2) conviennent particulièrement pour les hautes cheminées d’usine, les installations de cimenteries, les centrales thermiques, etc.

• Ciments métalliques. Il ne faut pas les confondre avec les ciments métallurgiques, constitués par un mélange de laitier granulé et de portland. Leur composition est très différente. Leur pouvoir liant tient à la combinaison, avec condensation, de magnésie (MgO) et de chlorure de magnésium (MgCl2). Ces ciments sont du même type que le ciment utilisé par les dentistes, lequel est formé d’oxyde de zinc ZnO qui se combine avec du chlorure de zinc ZnCl2, avec condensation. On les désigne souvent sous le nom de ciments magnésiens. On en fait des parquets sans joints pour les immeubles, car ils ne font pas de retrait comme les ciments proprements dits, obtenus par cuisson d’argile et de calcaire. On les mélange en général soit avec des pouzzolanes (Terrazolith), soit avec de la poudre de bois ou de liège (Xylolith). Les parquets de ciment magnésien doivent être posés après les plinthes, sans contact avec les murs.


Liants synthétiques (colles et plastiques*)

Ce sont avant tout des matériaux composites de plus en plus utilisés tant en construction civile qu’en construction industrielle et aussi bien pour les extérieurs que pour les intérieurs et le mobilier.

Les plus employés sont :
— les résines époxydes et polyesters divers, employés avec un durcisseur à action catalytique pour la fabrication des matériaux composites multi-couches ;
— les produits plaqués à base d’aluminium et de plastiques en feuilles ;
— les matériaux constitués par des alliages d’aluminium renforcés par des colles plastiques (rubans puissamment cimentés) ;
— le béton plaqué, obtenu par soudage de béton sur des tôles à l’aide de colles et d’adhésifs de synthèse ;
— le plastique armé, constitué de résines polyesters plus ou moins fluides, qui font prise par la chaleur et dans lesquelles on met en place avant durcissement des fibres de verre jouant le rôle d’armatures (on en fait des moules et des coffrages de chantiers de bâtiments très isolants et très résistants, permettant de garder des surfaces de béton en brut de décoffrage parfaitement planes et unies) ;
— les mortiers et les bétons de résines polyesters, qui ne contiennent ni eau, ni ciment classique et qui sont utilisés pour les huisseries des fenêtres et les revêtements de sol sans joints ;
— les colles à bois synthétiques, qui sont de véritables ciments au sens précis du mot, car elles permettent de construire des pavillons et autres immeubles entièrement en bois, sans clouage ni emboîtements, les assemblages se faisant au serre-joint jusqu’à la fin de prise (ces colles sont soit des résines thermoplastiques [nitrate et acétate de cellulose et surtout acétate de polyvinyle], soit des résines thermodurcissables [urée-formol, caurite-mélamine-formol]).