Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

anneaux d’accumulation ou anneaux de stockage (suite)

La qualité primordiale des anneaux est la luminosité, qui exprime l’efficacité avec laquelle les collisions peuvent être effectuées et dont tous les projets récents visent à augmenter la valeur. Si N+ et N sont les nombres totaux respectifs de particules dans chaque faisceau, S l’aire de la section commune des faisceaux, h le nombre de paquets de particules et f leur fréquence de rotation, on voit que chaque électron, par exemple, présent dans une zone d’interaction pourra avoir une collision avec positrons par unité de surface, soit un taux de réaction par unité de temps et par électron. Pour N électrons et pour une section efficace σ d’interaction, on attend donc un nombre d’événements donné par

Le coefficient est la luminosité. Pour une valeur donnée de σ, sera la luminosité correspondant à un événement par unité de temps.

Pour σ = 10–32 cm2, la première génération d’anneaux correspondait à un domaine L ~ 1032 cm–2 par heure, donc à un événement par heure. La nouvelle génération (S. L. A. C., etc.) correspondra à un événement par seconde.

Parmi les progrès caractérisant cette nouvelle génération, il faut citer la construction des anneaux « e+e » à orbites séparées, ce qui facilite la conduite des faisceaux et les projets à quatre faisceaux (Orsay), où deux faisceaux circulent dans chaque sens.

Parmi les perspectives d’avenir, il faut citer aussi l’utilisation possible d’aimants supraconducteurs permettant de réduire les dimensions des anneaux destinés à des particules de très grande énergie.

F. N.

➙ Accélérateur de particules.

Les anneaux d’accumulation

1961

Premier faisceau d’électrons accumulé dans Ada, anneau « e+e » de 250 MeV de Frascati (Italie).

1962-65

Mise en service progressive de l’anneau « ee » de 550 MeV par Princeton-Stanford (États-Unis) et de l’anneau VEPP-I, « ee » de 130 MeV à Novossibirsk (U. R. S. S.).

1966

Premiers résultats de physique des particules apportés par VEPP-II, anneau « e+e » de 700 MeV à Novossibirsk.

1965-68

Premiers essais, puis mise au point d’Aco, anneau « e+e » de 500 MeV à Orsay, qui produit des résultats de physique des particules depuis 1968.

1967

En fin d’année, obtention du premier faisceau accumulé dans Adone, anneau « e+e » de 1,5 GeV à Frascati, dont l’utilisation pour la physique des particules est prévue en 1970.

1969

Premiers essais de l’anneau « e+e » de 3 GeV, obtenu par modification du synchrotron à électrons de Cambridge (Massachusetts).

1970

Première utilisation pour la physique avec VEPP-III, anneau « e+e » de 3,5 GeV à Novossibirsk.

1971

Premiers essais prévus des anneaux de stockage à intersections (ISR) « protons-protons » de 28 GeV installés auprès du synchrotron à protons du Cern (Genève).

Mise en service prévue de VAPP-IV, anneau de stockage « protons-antiprotons » de 28 GeV à Novossibirsk.

1972

Premiers essais prévus à 2 GeV d’un anneau « e+e » de 2 à 3 GeV auprès de l’accélérateur linéaire du S. L. A. C. (Stanford, États-Unis).

Annecy

Ch.-l. du départ. de la Haute-Savoie, sur le lac d’Annecy ; 54 754 hab. (Anneciens).


Deuxième agglomération urbaine (plus de 100 000 hab.) des Alpes françaises, après Grenoble, Annecy a distancé Chambéry depuis le recensement de 1968. Cette expansion rapide (la population a plus que doublé en vingt ans) est due surtout à l’industrie. Après 1950, Annecy a bénéficié de ces décentralisations d’usines qui ont marqué la première phase de la politique française d’aménagement du territoire : la réputation touristique de la ville, les charmes du lac et des montagnes environnantes atténuaient le dépaysement du personnel d’entreprises originaire le plus souvent de Paris. Ces affaires nouvelles ont renforcé une fonction industrielle déjà ancienne, qui date du début du xixe s. Avec plus de la moitié de sa population active employée dans le secteur secondaire, Annecy apparaît comme une ville industrielle, à la différence de Chambéry, ville de commerce et de services. Cette orientation s’explique par certains éléments de la situation et du site.

À 448 m d’altitude, Annecy se trouve au contact de deux massifs montagneux préalpins, les Bornes et les Bauges, et d’un avant-pays de plaines et de collines, la Basse Savoie. Très arrosées, les montagnes livrent du bois et des produits d’élevage (le fromage de reblochon est une spécialité de la région de Thônes) ; elles attirent chaque année des milliers de touristes, surtout pour les sports d’hiver (La Clusaz). Dans l’avant-pays, les sols de décomposition de la molasse et des moraines portent des labours, des prairies et des vergers de pommiers. Entre ces terroirs différents, il existe des courants d’échange, dont une partie passe par Annecy. Mais, du côté de la montagne, l’influence de la ville se limite pratiquement au bassin du Fier et, dans l’avant-pays, elle est concurrencée par Aix-les-Bains, Chambéry et surtout Genève.

Entre le massif des Bornes et celui des Bauges, le lac d’Annecy occupe une profonde dépression qui se prolonge jusqu’à la vallée de l’Arly, dans l’alignement du sillon alpin. Annecy commande donc l’une des quatre cluses qui échancrent le rempart des Préalpes du Nord et ouvrent sur l’avant-pays le réseau des voies intérieures des Alpes : par Faverges et Ugine on atteint Albertville, la Tarentaise, le Petit-Saint-Bernard ou le col de l’Iseran. Mais la cluse d’Annecy est étroite, tortueuse, encombrée d’obstacles. Celle de Chambéry, plus courte et plus facile, donne accès non seulement à la Tarentaise, mais aussi à la Maurienne et au col du Mont-Cenis, la voie transalpine la plus fréquentée entre la France et l’Italie. Le carrefour d’Annecy n’est donc pas sans intérêt, surtout depuis l’ouverture du tunnel routier du Mont-Blanc, mais, à proximité, Genève et Chambéry ont des situations beaucoup plus avantageuses.