Kotas (suite)
Les Kotas sont essentiellement des chasseurs-cueilleurs. La chasse se pratique seul (au fusil) ou en groupe (au filet avec des chiens). Les espèces chassées sont des antilopes et des sangliers. La chasse de l’éléphant est exceptionnelle. Les femmes se consacrent à la pêche, à la cueillette et à l’agriculture. En effet, l’homme n’aide qu’au débroussage de cette culture itinérante sur brûlis. Il existe également un petit élevage de cabris, de moutons et de poules.
L’organisation sociale des Kotas est de type segmentaire. La tribu (ilongo) est divisée en clans (ikaka) caractérisés par un interdit alimentaire et une exogamie rigoureuse. Le système de parenté est patrilinéaire et classificatoire. Au niveau villageois, le clan se divise en lignages (diyo). Le lignage constitue l’unité de base du village et se confond de plus en plus avec la famille conjugale. Le divorce est très courant. Le plus âgé des chefs de lignage préside le conseil des anciens, qui réglemente les conflits. Jadis, les voleurs ou les prisonniers de guerre devenaient des esclaves. Il existe également au niveau villageois des groupes à caractère initiatique. Ce sont des associations de protection magique. Celles-ci sont soit masculines (ngoy et mungala), soit féminines (isembwé). L’association ngoy est celle des hommes-panthères, et le rituel qui fait partie de la circoncision sert à prouver la qualité réelle du candidat. Le mungala est véritablement une association secrète avec une cérémonie d’initiation, qui implique des rituels de guérison et de protection. L’association isembwé regroupe toutes les femmes du village : elle défend les coupables d’actes sexuels illicites et les protège magiquement.
Il existe un culte des ancêtres, mais qui a disparu aujourd’hui à cause de l’expansion des cultes syncrétiques et du christianisme. Le culte bwete se fait exclusivement dans le cadre du clan, et seul le chef de famille est habilité à l’exercer. La sorcellerie est très répandue : les devins-guérisseurs (nganga) sont chargés de chasser les sorciers. La circoncision donne lieu à de grandes fêtes rituelles appelées satsi ; celles-ci se déroulent entre juin et septembre, période de la saison sèche.
J. C.
L. Perrois, la Circoncision bakota (Gabon) [O. R. S. T. O. M., 1969].