Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Andhra Pradesh (suite)

L’économie

L’État est à prédominance nettement agricole et est l’un des États les mieux irrigués de la République indienne grâce à ses deux grands fleuves, la Krishnā et la Godāvari. Plusieurs grands barrages ont développé un système d’irrigation très ancien, notamment le Nagarjunasagar Scheme sur la Krishnā. Cependant, la zone littorale reste favorisée par les facilités d’irrigation, le climat et les sols alluviaux. Les cultures vivrières représentent, de beaucoup, l’essentiel de la production agricole. Les céréales couvrent 62 p. 100 des surfaces cultivées : riz (4 Mt), divers millets, sorgho, mil, éleusine, maïs. Grâce à ses grands deltas, l’Andhra Pradesh est un des États indiens dont la production est excédentaire. Les légumineuses couvrent 10 p. 100 des superficies cultivées.

Les cultures commerciales, peu développées dans le Telingāna et le Rāyalasīmā, font la richesse des districts côtiers. La canne à sucre (135 000 ha ; 1 Mt) est une culture en expansion, à l’intérieur comme dans les Sarkārs. Le tabac (152 000 ha ; 128 000 t) est une des grandes cultures, pratiquée dans les districts de Guntūr, de Krishnā et de Godāvari. L’Andhra Pradesh détient dans l’Inde un quasi-monopole du tabac de Virginie. Les oléagineux (10 p. 100 des surfaces cultivées) sont représentés par l’arachide, le sésame, le ricin (ce dernier surtout au Telingāna) ; les épices le sont par le piment rouge, ou chilli, le curcuma, ou safran des Indes. En revanche, le coton est assez peu développé. Dans le domaine de l’élevage, l’Andhra Pradesh se distingue par son troupeau ovin (8 millions de moutons, 4 millions de chèvres), le plus nombreux de l’Inde. L’élevage bovin (12 millions de bœufs et vaches, 7 millions de buffles) est remarquable en raison de la célèbre race d’Ongole, que l’on élève dans tout l’État, mais spécialement dans le district de Guntūr.

Les activités industrielles sont représentées surtout par des artisanats dispersés, parmi lesquels le coton tient la première place (600 000 métiers et 3 millions de travailleurs). Mais l’Andhra Pradesh possède des ressources en charbon (auge permienne du Telingāna) : les principaux centres de production sont Rāmagudam et Kottāgudam (avec centrales électriques). On exploite aussi diverses matières premières minérales, notamment le mica (district de Nellore), les minerais de fer et de manganèse, l’amiante. Les industries de transformation utilisent surtout des matières premières agricoles (céréales, oléagineux, tabac, sucre, etc.) ; mais, sauf pour le tabac (Guntūr, Hyderābād) et le papier (Adilabād, Rājahmundry), les industries de caractère moderne sont peu importantes. Des industries diverses foisonnent dans les villes, notamment celle de Hyderābād (engrais, textiles, ciment, ateliers ferroviaires, etc.). Des constructions navales sont implantées à Visakhapatnam.

Pays pauvre, l’Andhra Pradesh est défavorisé par les sols, le climat et l’isolement des régions intérieures, ainsi que par l’arriération de ses populations (le taux moyen d’alphabétisation n’est que de 25 p. 100). Et, en dépit de la prospérité des régions littorales, il est affecté par la misère de sa paysannerie, qui est la cause des troubles sociaux qui ont agité le Telingāna dès 1947.

J. D.

➙ Hyderābād.

Andorre

Pays des Pyrénées.



La géographie

L’Andorre est une cellule montagnarde de 465 km2, enclavée entre l’Espagne et la France dans la zone axiale pyrénéenne, et placée sous la cosuzeraineté de la France et de l’évêque d’Urgel (Espagne).

Elle correspond au bassin supérieur du Valira, qu’enserrent à l’ouest, au nord et au sud-est des crêtes oscillant entre 2 400 et 3 000 m (pic de la Coma Pedrosa, 2 975 m ; col ou port d’Envalira, donnant accès à la France, 2 407 m). Au sud-ouest, la vallée profondément creusée du Valira (840 m à la sortie d’Andorre) assure une communication aisée avec l’Espagne.

Les glaciers quaternaires ont aéré cette masse montagneuse en creusant des cirques, en modelant des auges et en excavant de petits bassins. C’est dans ces derniers que se sont fixés les hameaux, dont le plus élevé, Soldeu, est établi à 1 825 m. Les accumulations glaciaires et fluvio-glaciaires qui en tapissent le fond sont mises en culture, ainsi que les moindres dépôts accrochés aux versants et retenus par des murets soigneusement entretenus. Au total, les cultures ne couvrent que 4 p. 100 de la surface du sol.

Au relief s’ajoute en effet l’obstacle climatique. Les températures sont basses (9,1 °C de moyenne annuelle aux Escaldes, à 1 155 m d’altitude) ; le gel est fréquent ; le manteau neigeux persiste de un à cinq mois suivant l’altitude. Cependant, l’été est relativement chaud et permet à l’olivier de remonter jusqu’à 900 m et à la vigne de réussir jusqu’à plus de 1 000 m. Les précipitations, médiocres (de 700 à 1 000 mm suivant l’altitude), tombent surtout au printemps et en été : elles entretiennent une humidité suffisante pour rendre possible la culture du maïs jusque vers 1 200 m ; mais le tabac la supplante le plus souvent et monte même jusqu’à 1 600 m.

Ces diverses cultures sont associées aux céréales (blé, orge, seigle), aux fèves, aux pois et aux pommes de terre, qui deviennent les seules cultures possibles dans les hautes vallées. Enfin, tous les fonds sont soulignés par un ruban vert de prairies irriguées, et les champs de luzerne tendent à être développés.

L’activité principale est en effet l’élevage : les pâturages naturels, qui sont propriété communale, couvrent 43 p. 100 de la surface du sol. Ils sont loués chaque été par parcelles, une partie restant en libre parcours. Ils nourrissent d’abondants troupeaux de bovins et d’ovins andorrans et étrangers. Pendant le long hiver, les ovins sont envoyés en transhumance vers les plaines voisines d’Espagne et de France. Une partie des bovins est vendue à l’automne ; les autres ne passent que les mois les plus froids à l’étable et montent paître dans les hautes vallées, où sont les « bordes » (abris et habitations rudimentaires), aux saisons intermédiaires.