Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
I

intéressement (suite)

L’accord apporte des avantages à chacun : au salarié, dont la part de réserve est bloquée moins longtemps ; à l’employeur, qui bénéficie d’un dégrèvement d’impôt ; à l’État, qui voit réaliser dans l’accord une garantie de fonctionnement des institutions de participation qu’il a voulu mettre en place. En fait, ces avantages ne sont pas toujours similaires, et, selon les cas, un des bénéficiaires peut s’estimer lésé par rapport aux autres. Ce genre d’analyse explique en particulier le refus de certains syndicats de signer un accord d’intéressement : il est à souligner que les accords (8 269 accords à la date de juin 1973, concernant 9 309 entreprises et environ 4 millions de salariés) ont la plupart du temps été signés à l’initiative des employeurs et non à celle des salariés, qui se méfient souvent d’une politique d’intéressement très éloignée de la véritable cogestion et encore plus de l’autogestion.

Depuis la parution des ordonnances, un décret du 30 mai 1968, créant les plans d’épargne d’entreprise, et une loi du 31 décembre 1970, sur les ouvertures d’options de souscription ou d’achat d’actions, les ont légèrement modifiées.

L’intéressement en chiffres

Les salariés français concernés par l’intéressement

Si l’on se réfère aux données de l’Institut national de la statistique et des études économiques (I. N. S. E. E.) [statistique 1966), il existe quelque 11 800 entreprises de plus de 100 salariés, où sont occupés 5 100 000 travailleurs, entrant dans le champ d’application de la législation française de 1967 sur l’intéressement. Sur ce nombre, si on applique (il s’agit d’ordres de grandeur) le pourcentage de salariés travaillant dans des entreprises déficitaires (statistique fiscale 1963), un peu plus de 4 millions de salariés (occupés dans 9 500 entreprises) ont un intérêt concret à voir réaliser un accord d’intéressement.

La plupart des accords d’intéressement (82 p. 100) ont été conclus dans des entreprises de moins de 500 salariés. C’est très nettement dans le secteur des sociétés anonymes (82 p. 100 du nombre des entreprises, 77 p. 100 du nombre des salariés) que les accords furent les plus fréquents.

Les types de gestion des fonds formant la réserve

Concernant l’orientation des fonds dus par les entreprises au titre de l’intéressement, le troisième rapport de la commission des opérations de Bourse pour 1970 indique que 43 p. 100 des accords signés au 1er décembre 1971 prévoyaient l’investissement de la réserve en valeurs mobilières ; pour 41 p. 100 des accords, les fonds sont gérés par les fonds communs de placement. Moins de 6 p. 100 des accords ont prévu le « plan d’épargne ».

Les types juridiques d’accords d’intéressement

Les conventions collectives conclues par les branches professionnelles (ainsi les travaux publics) avec les organisations syndicales représentatives figurent pour environ 800 accords. Sur les 4 781 autres accords (sur un total de 5 581), 83 p. 100 ont été conclus au sein des seuls comités d’entreprise à la majorité des membres ; 5,4 p. 100 dans les mêmes conditions, mais avec l’adhésion des organisations syndicales représentatives ; 11,5 p. 100, enfin, avec les seules organisations syndicales représentatives. C’est donc le comité d’entreprise qui, de loin, est l’organe élaborateur le plus fréquent des accords d’intéressement.

M.-A. L.

➙ Entreprise / Travail.

 C. Maugey, les Moyens juridiques de la participation dans l’entreprise en France et aux États-Unis (L. G. D. J., 1971).

interférences

Phénomène produit par la superposition de plusieurs ondes.


Le phénomène d’interférences des ondes lumineuses fut mis expérimentalement en évidence par Th. Young et Fresnel* indépendamment l’un de l’autre. Nous allons étudier dans quelles conditions et de quelles façons se manifeste ce phénomène.

On sait (v. cohérence) que, pour que deux vibrations interfèrent, il est nécessaire qu’elles soient issues d’un même point d’une source. Aussi tout dispositif donnant d’une source deux images permettra-t-il, sous certaines conditions que l’on établira par la suite, de mettre en évidence ce phénomène. L’obtention de ces deux images peut se faire de deux façons :
— soit par partage des rayons lumineux dans l’espace ; cela se produit notamment dans le dispositif de Young, les miroirs de Fresnel, etc. ;
— soit par partage de luminance ; cela se produit lorsque l’interféromètre comporte une ou plusieurs lames semi-transparentes ; c’est le cas dans l’interféromètre* de Michelson, l’interféromètre de Fabry-Pérot, les couches minces, etc.

Le deuxième procédé permet d’utiliser une source plus étendue que dans le premier cas, et l’on montrera que, dans ces conditions, les interférences sont localisées au voisinage d’une surface bien déterminée, alors que, dans le premier cas, les franges d’interférences peuvent s’observer dans tout l’espace où deux rayons issus des deux sources dérivées se coupent. Enfin, dans le cas où les images de la source sont obtenues par partage de luminance, si de plus ces images se déduisent par translation, on pourra observer à l’infini ou dans le plan focal d’un objectif des franges d’interférence très contrastées avec une source aussi étendue que l’on voudra.


Interférences non localisées

Considérons une source ponctuelle monochromatique de longueur d’onde λ éclairant le dispositif des miroirs de Fresnel, constitué par deux miroirs plans m1 et m2 faisant entre eux un petit angle α (fig. 1). Soit S1 et S2 les deux images de S données par ces deux miroirs. On peut représenter l’amplitude des vibrations émises par la source S à l’instant t par l’expression :
A(t) = a cos (2πνt + ɸ).

ν, fréquence des vibrations, est relié à la longueur d’onde par l’expression C étant la vitesse de la lumière dans le vide. À l’instant t, l’amplitude des vibrations émises par les deux images S1 et S2 sera la même que celle des vibrations émises par S. Ces vibrations vont se propager dans l’espace et interférer en tout point M où se coupent deux rayons tels que ceux qui sont indiqués sur la figure 1. L’amplitude vibratoire en M due à la source S1 sera

celle qui est due à S2 sera

l’amplitude résultant de la superposition de ces deux vibrations sera donc en M

expression qui peut se mettre sous la forme

Or, nous savons que l’éclairement que l’on pourra observer en M sera proportionnel à la moyenne dans le temps du carré de l’amplitude ; on notera E = < A′2(t) > ; d’où

D’autre part, en remarquant que et en posant δ = S1M – S2M, expression que l’on appelle différence de chemins optiques des vibrations qui interfèrent en M, l’éclairement E peut se mettre sous la forme

l’éclairement en M dû à la source S1, si celle-ci était seule, serait

En définitive, l’éclairement en M peut se mettre sous la forme