Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
I

intendance (suite)

• La subdivision administration générale (ou intendance AG) couvre toutes les questions de fourniture de fonds et de contrôle d’unité. En fait, cette subdivision se divise elle-même en plusieurs branches :
— celle des déplacements et transports (intendance DT), qui règle toutes les questions de frais de déplacements et déménagements imputables au service ;
— celle des corps de troupes (intendance CT) qui vérifie leur comptabilité en deniers et en matières, surveille les ordinaires et fournit les fonds nécessaires à la vie du corps ;
— celle de l’administration générale proprement dite, qui est chargée des prévisions de dépenses et des remplacements de matériel. Elle a souvent la responsabilité des centres territoriaux d’administration et de comptabilité (C. T. A. C.), qui assurent le paiement de la solde des militaires à solde mensuelle, ainsi que des personnels civils.

L’ensemble du service de l’intendance relève à Paris d’une direction centrale et d’une inspection. Dans chaque région militaire, un intendant général, placé sous l’autorité directe du général commandant la région, coordonne les multiples activités du service. Aux échelons subordonnés, la tendance actuelle est de remplacer les intendances locales spécialisées (S, H, CT, DT, etc.) par une ou deux intendances « polyvalentes » qui, dans chaque division militaire, traitent tous les problèmes d’intendance. En outre existent sur l’ensemble du territoire des intendances AG, des gestions de subsistance, des magasins d’habillement et des ateliers du service relevant soit de la direction centrale, soit des directions régionales.

Aux armées, l’organisation de l’intendance est assez différente. Sans doute trouve-t-on dans chaque grande unité un intendant responsable du fonctionnement de ce service. Mais, en outre, à la mobilisation sont créées des unités spécialisées de l’intendance telles que les compagnies de fabrication de pain, celles de gestion, réparation et décontamination de l’habillement et celles de transport, capables, chacune en son domaine, d’assurer le ravitaillement ou l’entretien d’un ensemble d’environ 20 000 hommes. Ces types d’unités entrent en principe (à raison d’une de chaque catégorie) dans la composition des groupements logistiques (G. L.), sorte de petites bases polyvalentes des arrières d’une armée ou d’un corps d’armée alimentées au profit des différents services (matériel, santé, etc.) par les bases d’opérations (v. logistique). Enfin, au niveau de la division et de la brigade, ce sont les sections d’exploitation de l’intendance qui assurent la perception auprès des groupements logistiques et la distribution au centre de livraison des unités des vivres, de l’habillement et des divers matériels de l’intendance. L’essentiel de ces distributions porte sur les vivres, dont le poids est estimé à environ 1,5 ou 2 kg par homme et par jour, tandis que l’habillement et le campement ne représentent guère que 0,1 kg en temps normal. Toutefois, étant chargée de la décontamination et du remplacement des vêtements qui ont été soumis à des radiations nucléaires, l’intendance peut avoir à faire face à de gros à-coups en ce domaine.

Le rôle administratif de l’intendance en campagne est non moins important, qu’il s’agisse de solder les troupes, de régler les achats, les réquisitions ou les envois de fonds. On notera enfin que, hors de France, les intendants ont qualité pour recevoir les actes d’état civil des militaires.

H. de N.

➙ Contrôle général des armées / Logistique.

 L’Intendance militaire, numéro spécial de la Revue historique de l’armée (ministère des Armées, 1968).

intensité

Qualité physiologique du son qui nous permet de distinguer un son fort d’un son faible.



Grandeurs physiques liées à la sensation d’intensité

Un diapason étant placé à une distance déterminée de l’oreille, frappons-le faiblement, puis fortement. Dans le premier cas, les branches du diapason vibrent avec une petite amplitude, et l’intensité du son perçu par l’oreille est faible. Dans le second, les branches du diapason vibrent avec une bien plus grande amplitude, et le son perçu par l’oreille est nettement plus intense. Il serait cependant incorrect d’en conclure que la sensation d’intensité n’est liée qu’à l’amplitude des vibrations de la source sonore, car si l’on excite le diapason à l’intérieur d’une cloche vidée d’air, on ne l’entendra pas, qu’il vibre peu ou beaucoup, puisque le son ne se propage pas dans le vide. Mais la sensation sonore est en fait causée par les vibrations de l’air au voisinage du tympan. Et plus les vibrations du diapason seront grandes, plus grande sera l’amplitude des vibrations de l’air au voisinage de l’oreille et, on le constate, plus l’intensité sera forte. C’est donc à l’amplitude des vibrations de l’air au voisinage de l’oreille qu’est liée la sensation d’intensité.

On peut également relier la sensation d’intensité à d’autres grandeurs plus faciles à mesurer. En effet, aux vibrations de l’air sont associées des oscillations de pression dont l’amplitude, proportionnelle à celle des vibrations, peut tout aussi bien être reliée à la sensation d’intensité. On l’appelle pression acoustique.

De même, l’intensité peut être reliée à l’énergie par unité de temps et par unité de surface dissipée par l’onde sonore au voisinage de l’oreille. Elle est proportionnelle au carré de la pression acoustique et appelée intensité acoustique.

Bien entendu, pression et intensité acoustiques sont des grandeurs physiques qui ne mesurent pas la sensation d’intensité. On peut seulement dire que l’intensité, sensation physiologique (subjective), est une fonction croissante des deux grandeurs physiques (objectives) précédentes.