Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
I

intégrale définie (suite)

 G. Valiron, Cours d’analyse mathématique, t. I : Théorie des fonctions (Masson, 1948 ; 3e éd., 1968). / G. Casanova, Cours de mathématiques spéciales, t. II : Algèbre et analyse (Berlin, 1960). / G. Cagnac, E. Ramis et J. Commeau, Nouveau Cours de mathématiques spéciales, t. II : Analyse (Masson, 1961). / A. Hocquenghem et P. Jaffard, Mathématiques, t. I : Éléments de calcul différentiel et intégral (Masson, 1964 ; 3e éd., 1967).

intégration

Mode d’organisation de la production* dans lequel les différentes opérations d’un même processus de production passent sous le contrôle partiel (par voie de contrat) ou total (par l’acquisition de la propriété effective du moyen de production) d’un pôle d’intégration, chargé de réaliser la coordination des différentes opérations productives.


Ce mode d’organisation de la production a notamment atteint le secteur agricole, sous la forme d’ententes de production entre l’exploitant d’une part, le transformateur, le distributeur ou le détaillant d’autre part. Plus précisément, ce système s’est surtout manifesté de façon spectaculaire dans le domaine de l’aviculture (élevage industriel de poulets ou de poules pondeuses) ou de l’élevage du porc, et dans celui de la production de fruits et légumes.

Dans la réalité concrète, il est possible d’opposer deux systèmes essentiels : intégration et quasi-intégration d’une part ; intégration « ascendante » ou « descendante » d’autre part.


Intégration et quasi-intégration

Intégration et quasi-intégration sont dominées l’une et l’autre par un centre de décision unique, appelé pôle d’intégration (individu, firme ou coopérative). Lorsqu’il y a intégration, totale ou partielle, ce pouvoir est normalement exercé par une firme commerciale s’occupant principalement de la transformation, de la commercialisation, de la fourniture des aliments pour les animaux et pour les individus, voire de la production. Il peut s’agir d’une firme privée ou d’une coopérative. Le pôle d’intégration peut parvenir à ses fins de deux manières différentes.

Dans un cas, celui de l’intégration totale, le pôle d’intégration réalise l’appropriation pure et simple de toutes les opérations, ce qui lui permet d’assurer la centralisation des décisions. C’est ainsi que certaines entreprises de fabrication d’essence de lavande cherchent à s’approprier des terrains afin d’assurer elles-mêmes la production des plantes qui constituent la matière première. Dans le second cas, celui de quasi-intégration, le pôle d’intégration, ou firme intégrante, parvient à l’intégration par la conclusion de contrats qui définissent les relations et les obligations réciproques des entreprises chargées d’assumer les diverses fonctions (approvisionnement, production, transformation, distribution*). La centralisation des décisions, à partir du pôle d’intégration, est assurée dans ce cas par un système de contrats liant ce pôle à un nombre plus ou moins grand de firmes intégrées. Celles-ci, autonomes juridiquement, sont dominées économiquement en raison de la différence de puissance financière existant généralement entre elles et l’entreprise intégrante. On pénètre ici dans le domaine de l’agriculture contractuelle, qui a pris, ces dernières années, une extension assez considérable. Pour éviter des abus, des contrats types par produit ont été prévus (loi du 5 août 1960). Le domaine d’élection de l’agriculture contractuelle est la production de légumes et de fruits, les contrats se passant généralement entre les producteurs isolés et les conserveries.


Intégration ascendante et intégration descendante

L’intégration ascendante et l’intégration descendante se définissent en fonction du rôle joué par l’industrie de transformation. Les cas d’intégration ascendante sont rares. On peut citer les grandes « maisons » de commerce de graines qui concluent des contrats avec des agriculteurs pour la production de semences. Il vaut mieux, d’ailleurs, parler de quasi-intégration ascendante.

L’intégration descendante se réalise lorsque l’entreprise de transformation intègre les échelons d’aval, c’est-à-dire ceux qui sont situés après le sien dans les étapes franchies par le produit jusqu’à la vente au détail. Ce n’est plus la recherche de la sécurité d’approvisionnement qui est poursuivie, mais celle des débouchés (cas de la biscuiterie concluant un contrat de fournitures avec la centrale d’achat d’une chaîne de supermarchés).

Si le pôle d’intégration réalise à la fois une intégration ascendante et descendante, on trouve alors l’intégration complète. Comme exemple, on peut citer le cas de certaines entreprises d’aviculture en Italie : des groupements avicoles possèdent leurs convois ainsi que des batteries d’élevage, assurent l’abattage et la transformation (intégration ascendante) et disposent d’un réseau d’entrepôts destinés à approvisionner les centrales d’achat des grands magasins et des détaillants (intégration descendante). Ainsi, le groupement joue le rôle de producteur, d’industriel de la transformation et de grossiste.

Si ce système apporte à l’agriculteur de nombreux avantages (garantie de prix et de revenus à travers une garantie d’écoulement des produits), il n’en demeure pas moins que celui-ci marque beaucoup de méfiance à l’égard de cette technique nouvelle. Il redoute surtout de perdre son indépendance, face à des unités plus puissantes que lui d’un point de vue financier.

G. R.

intégration culturelle et sociale

En un sens général, l’intégration est l’ajustement réciproque des éléments constitutifs d’un système permettant à celui-ci de former un tout équilibré.



Généralités

Dans les sciences sociales, le terme peut s’appliquer de manière fort diverse à l’ajustement des règles sociales entre elles, à la cohérence des traits culturels, rôles et institutions dans un système culturel global, à la solidarité existant entre les membres d’un groupe qui cherchent à s’identifier aux intérêts et valeurs de ce groupe, à la symbiose des groupes sociaux au sein d’un État organisé, au fonctionnement harmonieux des différents sous-systèmes d’une économie nationale ou à leur concentration, à l’incorporation d’éléments nouveaux dans une collectivité urbaine antérieurement constituée, etc. Ces divers sens se réfèrent à une analogie biologique à partir de laquelle s’est construit l’organicisme de Herbert Spencer (1820-1903). Comme entre les parties d’un être vivant, s’établit une interdépendance étroite entre les membres d’une société. Pour Spencer comme pour Darwin*, la loi d’évolution explique les changements à quelque ordre qu’ils appartiennent. L’évolution sociale, passage de l’homogène à l’hétérogène, est marquée par des transformations successives consistant en une complexification des organes sociaux et une différenciation de leurs fonctions respectives.