Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
I

Indiens (suite)

Au terme de la longue résistance indienne de l’Amérique du Nord, on ne trouve plus que quelques tribus demeurées elles-mêmes. La population, après avoir été décimée, croît de nouveau, mais la majorité des Indiens sont — bien ou mal — intégrés à l’« american way of life », au mode de vie blanc. Leur vie traditionnelle ne nous est plus connue que par des relations anciennes et un corpus mythique. Pourtant un renouveau apparaît, un besoin pour chacun de retrouver un rôle et une identité.

A. F.

➙ Algonquins / Canada / Colombie britannique / Esquimaux / États Unis / Plaines (Indiens des) / Pueblos.

 A. Meillet et M. Cohen (sous la dir. de), les Langues du monde (Champion, 1924 ; 2e éd., C. N. R. S., 1952). / P. Radin, The Story of the American Indien (New York, 1933 ; 2e éd., 1944 ; trad. fr. Histoire de la civilisation indienne, Payot, 1935 ; 2e éd., 1953). / D. C. Talayesva, Sun Chief : the Autobiography of a Hopi Indian, éd. par L. W. Simmons (New Haven, 1942 ; trad. fr. Soleil Hopi, Plon, 1959). / J. R. Swanton, The Indian Tribes of North America (New York, 1952). / J. Cazeneuve, Les dieux dansent à Cibola (Gallimard, 1957). / O. Lafarge, A Pictorial History of the American Indian (New York, 1960 ; trad. fr. les Indiens d’Amérique, Éd. des Deux Coqs d’or, 1960). / H. E. Driver, Indians of North America (Chicago, 1961 ; 2e éd., 1969). / T. Kroeber, Ishi in two Worlds : a Biography of the Last Wild Indian in the North America (Berkeley, 1961 ; trad. fr. Ishi, Plon, 1968). / D’Arcy McNickle, The Indian Tribes of the United States (Londres, 1962). / C. Wissler, Indians of the United States (New York, 1963 ; trad. fr. Histoire des Indiens d’Amérique du Nord, Laffont, 1968). / V. Deloria, Custer Died for your Sins. An Indian Manifesto (New York, 1969 ; trad. fr. Peau-Rouge, Éd. Spéciale, 1972). / P. Farb, Man’s Rise to Civilization as Shown by the Indians of North America (New York, 1969 ; trad. fr. les Indiens, essai sur l’évolution des sociétés humaines, Éd. du Seuil, 1972). / S. Steiner, The Raza ; the Mexican Americans (New York, 1969 ; trad. fr. la Raza ; la révolte des Indiens du sud des États-Unis, Maspéro, 1972). / C. Fohlen, l’Agonie des Peaux-Rouges (Resma, 1970).

Quelques repères dans l’histoire des rapports entre les Européens et les Indiens d’Amérique du Nord

Début du xviie s.

Population indienne estimée à 850 000 pour l’Amérique du Nord.

1625

Instructions du gouverneur hollandais de Nieuw-Amsterdam (New York) pour que l’obtention de terres par les colons se fasse avec les Indiens par transaction commerciale.

1640

Début des législations dans les premières colonies anglaises (Massachusetts, Connecticut) et qui se poursuivront jusqu’à la fin du xviiie s. en vue de limiter les exactions dans les achats de terres aux Indiens.

Seconde moitié du xviie s.

Série de guerres de harcèlement des Iroquois contre les Français (les Iroquois n’ont plus le monopole de la vente des fourrures en raison de l’alliance des Français et des Hurons : ils luttent contre les missionnaires [mort de saint Isaac Jogues : 1646] et s’opposent à l’extension de la colonisation française vers le sud) [v. Canada]. Les Iroquois s’allient aux Hollandais, puis aux Anglais ; les Hurons, aux Français.

1667

Paix provisoire entre Iroquois et Français, rompue par le massacre de Lachine (1689).

1670

Installation de la Compagnie anglaise de la baie d’Hudson pour le commerce des fourrures.

1701

Paix solennelle entre Iroquois et Français, qui durera quarante ans.

1715

Révolte d’Indiens en Caroline du Sud, devenus esclaves pour dettes.

1758

La colonie de Pennsylvanie signe le traité d’Easton, suivant lequel aucune colonisation européenne ne sera faite à l’ouest des monts Allegheny ; mais des compagnies privées signent des accords particuliers avec certains Indiens, et le traité est ainsi violé.

1763

Une tribu ottawa dirigée par Pontiac prend par surprise Detroit. La même année, le 7 octobre, une proclamation royale déclare les Indiens véritables possesseurs de la terre qu’ils ont toujours occupée ; mais la création d’un « Département colonial des affaires indiennes », sans moyens d’intervention auprès des gouverneurs, reste sans effet.

1787

Le Congrès américain adopte une ordonnance déclarant propriété fédérale les territoires à l’ouest du Mississippi ; cette ordonnance est destinée à favoriser l’établissement de nouveaux colons dans les territoires du Nord-Ouest ainsi que la constitution de ceux-ci en États destinés à se fédérer à l’Union, qui rappelle que la terre est propriété des Indiens et ne peut être occupée qu’avec leur accord.

1828-1829

L’État de Géorgie demande l’intégration des territoires des Cherokees.

Or, ceux-ci se sont constitués en État, munis d’une Constitution bicamérale (1827), d’un système fiscal, d’un système scolaire, et demandent à la Cour suprême d’arbitrer. Celle-ci refuse à la Géorgie le droit de substituer sa législation à celle des Cherokees ; mais le pouvoir exécutif de la Géorgie n’est pas tenu d’exécuter les décisions de la Cour suprême.

1830

Le président Jackson fait adopter par le Congrès l’Indian Removal Act (30 mai), par lequel les tribus des « Cinq Nations » sont progressivement expulsées des États américains de l’Atlantique Nord et « du golfe » au-delà du Mississippi ; seuls résistent les Séminoles.

1834

L’État d’Oklahoma est désigné par le Congrès comme Territoire indien pour les Indiens des « Cinq Nations ».

1862

Homestead Act, selon lequel toute personne peut individuellement devenir propriétaire d’un terrain du domaine fédéral après cinq ans d’occupation de fait de ce terrain.

Seconde moitié du xixe s.

Les Indiens alliés des sudistes doivent émigrer vers l’ouest après la victoire du Nord dans la guerre de Sécession ; la ruée vers l’ouest, la construction des chemins de fer à l’ouest posent le problème des terres où sont les Indiens.

1871

L’Acte du 3 mars dénie toute autonomie aux nations et tribus indiennes.

1877

Les Pueblos du Nouveau-Mexique sont considérés comme citoyens américains par un arrêt de la Cour suprême, ce qui les exclut de la législation protégeant les territoires indiens. Conséquence : les territoires qu’ils occupent sont progressivement occupés par les Blancs.

1887