analyse minérale (suite)
Les méthodes physiques sont essentiellement optiques ou électriques. Les méthodes optiques font appel à l’absorption de la lumière par la solution contenant le corps à doser. Cette absorption obéit, en lumière monochromatique, à la loi de Lambert-Beer : Log I0/I = A = k.c.l. ; l’extinction A, ou absorbance, de la solution, définie comme le logarithme du rapport des intensités lumineuses incidente I0 et transmise I, est proportionnelle à la concentration c de la solution et à l’épaisseur l traversée. La relation permet donc en principe le calcul de c si l’on mesure I ; c’est le rôle des photomètres d’absorption, ou colorimètres, qui en réalité permettent la comparaison de l’intensité transmise par la solution étudiée et de celle qui est transmise par une solution de concentration connue. Ces méthodes se signalent par leur extrême sensibilité, ce qui permet de les utiliser pour la recherche des traces ; leur précision, par contre, n’est jamais très élevée, de l’ordre de 1 p. 100.
Les méthodes électriques répondent à des besoins divers. En mesurant la conductivité électrique de la solution (conductimétrie), on peut calculer la concentration d’un électrolyte ; on peut effectuer un titrage en solution en suivant la variation de conductivité ; ou encore, dans une chromatographie* en phase gazeuse, doser successivement les gaz sortants en mesurant la conductivité du gaz préalablement ionisé. Par des mesures de différence de potentiel (potentiométrie), on peut suivre, aux fins de dosage, les variations de pH d’une solution. La polarographie* permet l’identification d’un ion et la mesure de sa concentration ; la méthode est réservée aux faibles concentrations. Au moyen de l’électrolyse (coulométrie ou électrogravimétrie), on peut doser un élément par pesée de son dépôt sur une électrode ; la méthode se prête à des séparations des dépôts suivant leur nature.
Parmi les méthodes modernes de dosage dont les applications vont croissant, citons : la méthode par spectrographie de masse ; la méthode par dosage de la radio-activité, naturelle ou provoquée ; dans ce dernier cas, le dosage s’effectue à l’aide de radio-isotopes obtenus par exemple en exposant la substance à un bombardement de neutrons. La sensibilité est extrême, la méthode est applicable à la recherche de traces d’impuretés.
R. D.
G. Chariot, Théorie et méthode nouvelle d’analyse qualitative (Masson, 1946) ; les Méthodes de la chimie analytique (Masson, 1960). / V. Auger, Principes de l’analyse chimique (A. Colin, 1947). / H. Guérin, Traité de manipulation et d’analyse des gaz (Masson, 1952). / C. Duval, l’Analyse chimique quantitative (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1965 ; 2e éd., 1970).
