Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
I

imprégnation (suite)

Cas des bois humides

Ces bois complètement gorgés d’eau nécessitent, pour être imprégnés, des procédés spéciaux. Deux types généraux peuvent être envisagés pour l’imprégnation industrielle des poteaux électriques ou télégraphiques.

• Procédé Boucherie. Dès son abattage, l’arbre, ébranché mais non écorcé, est couché sur le sol. Par un système approprié adapté au gros bout, il est soumis à l’action d’une solution aqueuse antiseptique contenue dans un réservoir situé à plusieurs mètres au-dessus du sol. Cette solution rentre, par pression hydrostatique dans l’aubier de l’arbre, chasse la sève et la remplace. L’opération est terminée lorsque le produit antiseptique sort par le petit bout de l’arbre. La durée de l’opération est de l’ordre d’un jour pour imprégner un mètre de longueur de poteau.

• Procédé par osmose. Dès l’abattage, le poteau frais est écorcé et, sur toute la surface du bois mise à nu, on place une pâte, en couche épaisse, contenant des produits antiseptiques. Ces derniers pénètrent dans la couche superficielle du poteau par osmose et par diffusion. La pénétration est lente, et il faut compter de quatre à cinq mois pour que les poteaux soient protégés sur tout leur pourtour.


Cas des bois secs

C’est le cas le plus général de traitement des bois, quel que soit le produit d’imprégnation envisagé, lorsqu’on veut obtenir des pénétrations plus ou moins profondes. Pour de telles opérations, l’humidité des bois doit être comprise entre 8 et 25 p. 100 suivant les cas.

• Imprégnation toute superficielle. Dans ce procédé, le produit chimique est appliqué directement sur le bois, en solution aqueuse ou organique, par badigeonnage, par pulvérisation, etc. C’est le cas général des peintures, des vernis et de certains produits antiseptiques protégeant la surface même du bois.

• Imprégnation plus profonde. Les pièces de bois sont immergées dans des solutions aqueuses pendant une durée plus ou moins grande, pouvant être de plusieurs jours suivant la concentration de la solution et la profondeur de protection désirée. Très souvent employée pour l’ignifugation ou l’aseptisation du bois, cette méthode de trempage est également utilisée pour l’imprégnation de placages par des produits phénoliques en vue de la réalisation de bois de qualités spéciales (bois améliorés). Enfin, en prolongeant l’immersion, on peut obtenir une imprégnation complète dans la masse même du bois lorsque le produit utilisé est capable de pénétrer par osmose dans les membranes des cellules (cas du polyéthylène-glycol pour réduire le retrait du bois).

• Imprégnation profonde ou imprégnation à cœur. Dans ce cas, on désire imprégner la masse totale du bois. Les bois secs sont introduits dans un autoclave, où l’on pratique les procédés par vide et pression. Ce sont les procédés classiques pour imprégner les traverses de chemin de fer et la base de certains poteaux par des produits antiseptiques. Ils peuvent être utilisés quel que soit le produit envisagé lorsqu’on désire introduire le maximum de ce dernier dans la masse complète du bois massif (cas des produits ignifuges, des produits pour réaliser des bois améliorés, etc.).

Procédé Bethell. Les bois introduits dans un autoclave sont soumis à l’action du vide pour évacuer le maximum d’air, puis, sans faire cesser le vide, on introduit le produit à imprégner. Lorsque l’autoclave est rempli complètement de produit, on casse le vide en revenant à la pression atmosphérique. Sous cette action, une partie du produit commence à pénétrer dans le bois. On continue à le faire progresser en créant dans l’autoclave une pression d’air de l’ordre de 8 kg/cm2. Ce procédé est encore appelé à cellules pleines, car tout le produit se trouve dans les vides du bois et en partie dans les membranes cellulaires.

Procédé Rüping. La méthode précédente demande une grande quantité de produit, alors que pratiquement ce dernier, qui se trouve dans les vides du bois, n’a aucune action sensible. Un procédé a donc été mis au point pour réaliser une économie de produit. Le bois étant dans l’autoclave, on commence par réaliser une pression d’air de l’ordre de 4 kg/cm2, puis on introduit sous cette pression la solution que l’on soumet ensuite à une pression double environ. La solution pénètre alors dans le bois et comprime à la même pression l’air inclus. En revenant à la pression atmosphérique, l’air intérieur se détend en chassant mécaniquement une partie de la solution contenue dans les vides. On termine en faisant le vide, au cours duquel un certain pourcentage de produit est alors récupéré. On appelle encore ce procédé à cellules vides, du fait que les vides ne sont remplis qu’en faible partie ; il permet de faire une économie de produit qui peut s’élever de 40 à 50 p. 100.

A. V.

➙ Amélioration des bois / Bois / Charpente / Ignifugation.

 J. Collardet, les Supports en bois pour lignes électriques aériennes (Eyrolles, 1940). / M. Dedieu, Technique de l’injection des bois (Maison de la chimie, 1945).

impression

Action de transférer sur un support, papier, étoffe ou autre, l’encre ou la couleur préalablement déposée sur une forme d’impression.


L’impression a largement débordé le domaine très limité de l’obtention de textes sur papier. Il est possible actuellement d’imprimer presque n’importe quoi sur n’importe quel support, depuis les papiers et les cartons jusqu’au bois et à la céramique, en passant par les tissus et les plastiques de toutes catégories.


Impression sur papier

Il faut donc, pour imprimer, quatre éléments : la forme d’impression, le papier, l’encre et la machine, ou presse à imprimer.


Forme d’impression

Certaines parties de la forme doivent être capables d’accepter, puis de céder l’encre. Selon la façon dont elle l’accepte, on distingue trois grandes familles de procédés utilisant respectivement des formes en relief, en creux ou planes ; s’y ajoute une quatrième, dont les formes sont perméables ou poreuses. La façon dont elle la cède permet de distinguer l’impression par contact direct, l’impression indirecte ou par double transfert, l’impression sans contact. On peut aussi donner à l’imprimé un relief, encré ou non, par timbrage, gaufrage, estampage, procédés qui entrent eux aussi dans le vaste domaine des techniques d’impression.