hydrologie et hydrographie (suite)
• Le bilan des substances. Il est conditionné par trois facteurs : le régime, le bilan quantitatif et l’action de l’homme.
1. Le régime. Les cours d’eau connaissant de fortes variations de débits, comme les torrents, sont les plus aptes à éroder et à transporter une abondante charge solide (v. érosion). De même, les nappes souterraines, oscillant selon l’importance de l’infiltration et de l’évaporation, s’enrichissent peu à peu en substances solubles, comme le prouve la plus grande salinité des eaux des régions arides. Pareillement, la turbidité des embouchures varie en fonction des régimes fluviaux et marégraphiques.
2. Le bilan quantitatif. Une mer, un lac, un fleuve qui connaissent un déficit hydrologique ont une salinité en accroissement.
3. L’action de l’homme. Toutes les périodes de progrès démographique, économique et industriel se sont soldées par une augmentation de l’érosion et de la charge solide des cours d’eau. Depuis plusieurs décennies, dans les régions les plus exploitées ou les plus fréquentées, la charge des eaux paraît excéder tout à la fois les possibilités de transport et les facultés locales d’auto-épuration.
Cette pollution est le problème le plus grave posé à l’hydrologie actuelle. Elle se manifeste dans :
— le transport de certains virus et dans la géographie des complexes pathogènes ;
— l’accroissement de la salinité naturelle sous l’effet des déchets domestiques ou industriels, du drainage des mines, de l’arrivée des saumures de puits de pétrole et des eaux résiduelles de refroidissement par évaporation, des eaux d’irrigation (c’est ainsi que les nappes souterraines d’Alsace augmentent de salinité sous l’influence des déversements des mines de potasse) ;
— la contamination chimique (influence des pesticides ou des déversements d’hydrocarbures), qui peut rompre la chaîne alimentaire aquatique et, dans les cas extrêmes, rendre les eaux cancérigènes ;
— la fertilité excessive de l’eau (prolifération des algues et des plantes aquatiques) due à l’arrivée de nutriments minéraux en excès qui provoque un vieillissement précoce de la nappe d’eau, phénomène particulièrement sensible dans les lacs* (stade de l’eutrophie), les estuaires et certaines baies.
Devant l’ampleur et la gravité des problèmes, une nécessité se fait jour : aborder l’ensemble du problème hydrologique dans le cadre le plus large possible (à l’échelle planétaire) à l’aide de méthodes de recherche et de rassemblement des données les plus modernes.
J.-R. V.
➙ Calcaire (relief) / Courants océaniques / Eau / Environnement / Érosion / Évaporation de l’eau / Fleuve / Glacier / Lac et limnologie / Littoral (relief) / Neige / Océan / Ondes océaniques / Pollution / Sol.
W. Wundt, Gewässerkunde (Berlin et Göttingen, 1953). / M. Pardé, Fleuves et rivières (A. Colin, 1956 ; 5e éd., coll. « U2 », 1968). / P. Birot, Précis de géographie physique générale (A. Colin, 1959). / C. Guyot, l’Hydrologie (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1960 ; 2e éd., 1966). / R. Keller, Gewässer und Wasserhaushalt des Festlandes. Eine Einführung in die Hydrogeographie (Berlin, 1961). / H. Schoeller, les Eaux souterraines (Masson, 1961). / R. Furon, le Problème de l’eau dans le monde (Payot, 1963). / L. Lliboutry, Traité de glaciologie (Masson, 1964-65 ; 2 vol.). / A. Guilcher, Précis d’hydrologie marine et continentale (Masson, 1965).